Slowroll or not Slowroll ?
Vous souvenez vous de Ionnakis Triantafyllakis ? Le Grec a remporté l'Irish Poker Open au mois d'avril dernier pour 209 500€... mais son succès a presque été éclipsé par un slowroll de mutant en Table Finale.
Incroyable slowroll en Table Finale de la part d'Andreas Gann, un joueur allemand, sur la légende irlandaise, finaliste du Main Event WSOP en 1983, Donnacha O'Dea ! L'épisode avait marqué la communauté du poker pour un coup mémorable.
Dans un blog hébergé par Full Tilt, Matthew Perry aborde le sujet sensible du slowroll. La polémique avait existé lors de l'Irish Poker Open mais Perry est formel, il s'agit bien d'un énorme slowroll (prendre trop de temps pour dévoiler ses cartes à l'abattage alors qu'on a un jeu énorme, voire le jeu max, ndlr), "sans aucun doute". Une pratique "désapprouvée dans le monde du poker et c'est peu de le dire". "La fin des enchères et le showdown est le seul moment vraiment honnête du poker, où la tromperie n'a plus sa place", explique l'auteur avant d'ajouter. "Quand ce moment est souillé, les gens se mettent en colère", ajoute-t-il.
Matthew Perry explique donc que c'est la raison pour laquelle il est "presque toujours le premier à dévoiler ses cartes quand il pense être devant". "Je ne supporte pas la ridicule danse du “Je Montre si tu montres” qu’exécutent de nombreux joueurs, on dirait deux ados amoureux qui n'arrivent pas à raccrocher le téléphone en premier. Moi je ne veux pas slowroll car je ne veux pas être un gros c*n", indique le Britannique.
"Du coup, il m'arrive de me slowroll tout seul lorsque je mise avec 3e nuts et que mon adversaire tank call avec deuxième nuts. Une combinaison de nit-rolling (ou quand un joueur prend trop de temps pour faire un call évident, ndlr) et de ma volonté de ne pas slowroll que je m'inflige tout seul", précise Matthew Perry qui raconte ensuite comment il a slowroll un adversaire lors de sa dernière partie, "par inadvertance" en allant contre sa "politique de toujours montrer en premier avec des mains fortes".
Matthew Perry explique ensuite qu'il ouvre au bouton avec 6x6x et que la grosse blinde complète. Il n'y a pas d'action sur le flop A♠A♦8♠ et son opposant regarde ses cartes sur le tournant 4♠ avant de checker. "Je le mets donc sur tirage couleur, je mise et il colle", explique Perry qui frappe "basiquement la plus belle rivière du monde avec le 6♠".
"Il mise 15k soit la moitié du pot et se laisse 40k derrière. Je le couvre et je prends quelques secondes pour me demander s'il allait fold une plus mauvaise main. Considérant qu'il a souvent un gros pique plutôt qu'un Ax en main qui pourrait avoir fait full, j'ai décidé de shove en value", explique Mat Perry.
"Même pas le temps d'avancer les jetons. Je n'ai jamais vu quelqu'un payé une mise aussi vite et je doute que le record soit battu un jour. Où était l'envoyé du comité du Guinness World Records ? C'était l'insta call du mec qui a trouvé carré au flop !", raconte le joueur britannique. "Fais chi*er", lâche tout haut Perry, s'attendant à voir [8x8X ou ax4x] chez son adversaire. "Tu as une plus grosse Maison ? " demande-t-il, persuadé que son Full House est battu.
"Il m'a regardé consterné et j'ai réalisé mon erreur quand il m'a retourné le K♠ et regardé le board déconcerté. J'ai montré ma main et me suis excusé. Il a accepté mes excuses et personne a la table n'a pensé que c'était un slowroll, mais j'étais tout de même embarrassé", termine Perry qui s'est retrouvé dans la situation classique où son "adversaire a hyper évalué sa main et a payé trop rapidement mais n'a pas été assez rapide pour retourner ses cartes"... ce qui l'a conduit à se faire slowroll.
"Il y a t-il un mot pour l'opposé de nitroll ? Je suis presque sûr que nous en avons besoin d'un", conclut Matt Perry.