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Brian Hastings explique ses erreurs par la dépression

Brian Hastings

Encore en piste pour devenir joueur de l'année WSOP, Brian Hastings s'est éclaté à Las Vegas cet été lors des World Series of Poker 2015. Le joueur américain confie ses doutes et sa fragilité, pour lui ,"la dépression pousse à la faute et le bonheur vers les bracelets". Critiqué pour ses agissements online malgré son talent et ses performances, Brian Hastings se protège comme il peut.

Vainqueur du WSOP 10000$ Heads-Up No-Limit Hold'em en 2012, le gamin de Phildelphie avait aidé à placer le site CardRunners sur la carte. Il avait aussi détruit Viktor Blom en deux sessions online, lui prenant 6 millions. Un exploit phénoménal mais terni par le partage de mains avec deux autres joueurs lui ayant permis de décortiquer le style d'Isildur1. Brian Hastings a néanmoins connu un été extraordinaire dans le Nevada.

Il a remporté deux bracelets WSOP, dans le 1500$ Six-Handed 10-Game Mix et sur le 10000$ Seven-Card Stud Championship avant de buller la TF du 3000$ Six-Handed Limit Hold'em et d'empocher une somme à 6 chiffres sur le 111 111$ One Drop High Roller avant de terminer par une 49e place sur le Main Event 2015 des WSOP. Un petit été à un million de dollars... agrémenté par des rentrées sur les prop bets qui lui a permis d'arriver à Berlin en étant 2e du Global Poker Index WSOP Player of the Year 2015 derrière Mike Gorodinsky.

PokerNews a pu partager quelques minutes avec un shark qui vit la meilleure période de sa carrière en live. "Je crois qu'être dans le bon état d'esprit a été le plus gros facteur de ma réussite. La chance cela aide aussi", a indiqué Brian Hastings à Marty Derbyshire.

"J'étais bien plus concentré sur le fait de bien faire. J'avais priorisé les WSOP bien plus que les années précédentes. Cela faisait 6 mois que j'étais avec Sonya [Bubulka] et pour la première fois depuis des années j'étais vraiment heureux", a continué le joueur US. "Venant du poker online, j'avais quelques défauts rédhibitoires et j'étais derrière pour certaines qualités importantes dans le poker réel. L'année d'avant les WSOP j'ai pratiqué en 75-150$ mixed game deux fois par semaine à Seminole Coconut Creek en Floride. Cette partie m'a aidé à capter le flow et à travailler sur les tells, la patience et comment s'exprimer à table. Je crois que cela m'a permis d'amener mon jeu à un autre niveau", poursuit Hastings. "C'est évident que le montant des enjeux des paris que j'avais passés en marge des WSOP m'ont aidé à ne prendre aucun tournoi à la légère", ajoute-t-il.

Heureux dans sa vie, Hastings est donc arrivé avec de grandes ambitions à Berlin. Il n'est plus en course dans l'Event #8 au contraire de Mike Gorodinsky. Comme souvent, tout se jouera sur le Main Event et Hastings compte bien jouer sa carte à fond. "Cela serait un grand honneur (de gagner le POY WSOP, ndlr). Quand j'ai commencé au Lycée, je me souviens qu'on se réunissait avec les amis pour regarder les WSOP. On se disait que ca serait cool d'y participer un jour ! Ca je l'ai fait désormais... gagner ce prix serait un grand accomplissement", explique celui qui, la plupart du temps, joue online sous le pseudo de Stinger88

"Cette course est plutôt marrante, je suis très ami avec Mike Gorodinsky, Anthony Zinno et Shaun Deeb. On s'éclate bien pour cet honneur prestigieux... même si je n'ai même pas approché la moindre place payée depuis mon arrivée. Il reste le Main et le 25 000€ High Roller et je compte évidemment beaucoup sur ces deux tournois", ajoute Hastings avant d'évoquer les affaires.

Alors qu'il détruisait ses adversaires dans le Nevada, des accusations de multi-accountings et de jeu sous VPN sont apparues. Des fautes avouées par Hastings, qui concède qu'il n'a pas forcément répondu de la meilleure des manières. Brian Hastings tente d'expliquer ce qui l'a amené à prendre quelques libertés.

"Après le Black Friday, j'ai tenté de m'expatrier et j'ai loué un appartement à Vancouver durant trois mois. Je me suis retrouvé enchaîné à mon ordinateur," commence-t-il. "Au lieu de profiter de la ville, de me faire des amis et d'avoir du succès en jouant, je suis devenu quelqu'un de profondément dépressif. Je suis rentré chez mes parents pour regarder la TV, jouer aux échecs et faire des quizz sur smartphone", poursuit-il.

Mon état dépressif m'a empêché de penser la situation dans son ensemble et de comprendre le point de vue des autres. Je le réalise maintenant et je m'en excuse"

"J'ai trouvé ensuite une nouvelle maison en Floride et j'ai commencé à me concentrer sur le poker live... avant de retomber rapidement dans un désenchantement certain vis à vis de la scène poker. La dépression est revenue et j'ai commencé à réfléchir à une carrière loin de ce jeu. J'ai commencé à apprendre à encoder mais c'est impossible de se concentrer quand vous êtes déprimé. J'ai fait un peu de coaching poker mais la dépression m'empêchait de donner 100% de moi même, donc j'ai vite arrêté", continue Hastings.

"Après deux années de thérapie, durant lesquelles j'ai tenté de trouvé des solutions alternatives, où j'ai continué à me sentir perdu, j'ai fait une erreur de jugement. Je voulais juste jouer au jeu que j'aime, et qui a fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Mon état dépressif m'a empêché de penser la situation dans son ensemble et de comprendre le point de vue des autres. Je le réalise maintenant et je m'en excuse", ajoute Hastings qui souhaite bien évidemment mettre cette histoire derrière lui et aider la future légalisation du poker online au niveau fédéral aux USA.

"Cela serait grand que les politiciens américains choisissent le bien commun au lieu d'intérêts privés et régulent le poker online au niveau national. Je suis sceptique sur un dénouement à court terme mais je souhaite faire de mon mieux pour que cela arrive. J'aime toujours le poker autant qu'à mes débuts mais je déteste la situation de l'industrie aujourd'hui. Nous espérons tous que le bon sens va prévaloir à la fin et que nous pourrons tous jouer de notre maison très bientôt".

"Je ne sais pas ce que le futur me réserve, je vais sûrement jouer au New Jersey mais je ne me vois pas voyager pour jouer très longtemps, cela n'a jamais été mon truc. Je vais peut être me mettre sur Twitch pour streamer mes sessions online et puis je réfléchis à l'après poker. Heureusement, j'ai le luxe d'avoir le temps de choisir... le plus important c'est d'avoir une maison avec Sonya, d'explorer Philadelpie et ses environs et de commencer à fonder une famille", termine Brian Hastings.

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  • Brian Hastings se confie sur ses erreurs du passé, la dépression, l'amour, les WSOP et son futur dans le poker...

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Marty Derbyshire
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Matthieu Sustrac

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