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Il fait le tour des USA et joue au poker dans les 50 Etats

6 min à lire
An American Odyssey: Ashley Adams Completes 50-State Poker Tour

Alors que le poker reste illégal dans plusieurs Etats, le jouer et auteur de poker Ashley Adams vient de réaliser l'exploit de jouer dans la totalité des 50 Etats américains.

Le joueur de Boston a terminé son périple début novembre en jouant un petit tournoi de No Limit au Wildhorse Resort & Casino de Pendleton dans l'Oregon. Le Poker Run de cet amateur éclairé aura duré plus de deux décades !

L'auteur du livre Gagner au 7-Card Stud (2003) et de Gagner en No-Limit Hold’em (2012) a, comme beaucoup de joueurs américains, appris le jeu dès l'âge de 5 ans dans le cadre familial. Son grand père lui a donné le virus, il a continué à jouer au collège et à l'université. Pris par sa carrière et sa famille, Ashley n'a pas pratiqué assidument pendant longtemps avant de s'installer non loin de la salle Foxwoods dans les années 1990. Dès lors, son intérêt pour le poker n'a plus diminué.

“J'étais un joueur perdant penndant une année année et demi. Je jouais en Stud et puis j'ai trouvé une stratégie assez basique qui marche néanmoins contre le joueur typique de casino et j'ai commencé à gagner. C'est devenu plus qu'un plaisir, c'est devenu un complément financier et j'ai donc voulu jouer encore et encore", raconte Ashley Adams qui devait néanmoins voyager souvent pour son job. Une très bonne excuse pour visiter les salles où l'on peut jouer au poker.

"Dans tous les endroits ou j'allais, ma mission c'était de trouver une partie de cartes. Le poker c'est un travail à mi-temps, un hobby sérieux. [...] En 2005 j'ai réalisé que j'avais joué dans la moitié des Etats des USA", explique Ashley Adams. L'idée de jouer sur tout le territoire américain a alors germé dans l'esprit d'Adams. Un défi puisque le poker n'est pas légal partout !

"Le plus fun dans cette aventure c'est d'avoir jouer des home games. Il n'y a pas de solution différente dans une vingtaine d'Etats", explique Ashley Adams qui a débuté son voyage alors qu'il était difficile de trouver une partie légale en dehors du Nevada, de la Californie ou de l'Etat de Washington dans les années 90.

Déjà interviewé par PokerNews, Adams a du se débrouiller avec les moyens du bord. Il a contacté les associations locales et même trouvé une partie en demandant aux abords d'une synagogue.

"Le poker est une langue commune"

"Le poker est une langue commune. C'est une valeur d'échange valable dans n'importe quel endroit", explique Adams qui a notamment utilisé l'aspect social du jeu pour rencontrer les populations locales et découvrir son territoire. "Il y a des endroits où le jeu évolue beaucoup sous l'influence des locaux, l'atmosphère est très spécifique. Ce n'est pas toujours le cas mais quand cela arrive c'est très appréciable", indique Adams avant de développer son point de vue.

"Par exemple, dans le Nord Dakota, je me suis retrouvé à une table avec des gens du coin qui parlaient de choses propres à leur région. Un des gars était un fermier très très prospère et il parlait de la production agricole. Un autre était le plus gros producteur d'oies en dehors de Chine. Je crois qu'il avait un cheptel de 900 000 oies et il a commencé à nous expliquer tous les produits qui existent avec cet animal. J'ai eu droit à une petite leçon agricole, j'ai aprris de nombreuses choses que je ne soupçonnais pas", ajoute Adams.

En Oklahoma, il a rencontré d'autres fermiers mais aussi des producteurs de pétrole et même des Indiens qui ont partagé avec lui les histoires de la vie dans les réserves. En Alabama, il a joué une partie privée... au milieu des bois. Adams, c'est un voyage loin des sentiers battus. Il a même trouvé quelques donnes en Alaska... après avoir retrouvé une vieille connaissance qui avait ouvert un bed & breakfast à Fairbanks juste à côté d'une pokerroom.

"J'ai découvert un aspect à aimer dans chaque endroit où j'ai joué. Il y a toujours quelque chose d'unique même dans les parties privées où la plus miteuse des salles de poker. En Californie, il y a des petites salles comme le Delta, le Cameo Club, le Comstock Card Room, le Lodi, le 99, le Napa Valley — elle sont toutes spéciales en un sens. Elles sont comme ce hot dog à 25 cents en pleine nuit, ce jeton supplémentaire venu de nulle part, ou encore cette table à la vue fantastique", poursuit Ashley Adams qui embraye ensuite sur l'influence de la télévision sur les comportements aux tables.

La pénétration du poker sur les chaînes américaines a lissé les différences. "Dans beaucoup d'endroits, les gens se concentrent plus sur le jeu. Le poker s'est homogénéisé dans le sens ou vous pouvez transposer une salle de New Mexico à Bangor dans le Maine. La conversation est la même, il y a toujours quelqu'un pour commenter la manière dont vous avez joué deux paires, ou pour se plaindre du rake. Les discussions ont trait au jeu dans la plupart des poker rooms". "Même la plupart des home games ressemblent de plus en plus à des salles de carte, les gens veulent jouer, tout simplement et dans un cadre plutôt standard. Ils ne veulent pas d'un poker avec des particularismes régionaux", explique Ashley Adams, qui a donc été un des observateurs privilégié de l'unification des règles par la TDA.

The 50 States of Poker

"Je n'ai pas d'endroit favori. En choisir un c'est comme décider entre ses enfants. Cela étant dit, j'aime Foxwoods où je joue régulièrement. C'est grand, il y a un bel éventail de variantes et de limites et je connais beaucoup de joueurs. Je suis une sorte de mini célébrité là bas et c'est toujours plaisant", rigole Adams avant de parler du poker en Oregon.

"J'aime cet l'Oregon car ils ont légalisé les cercles de jeu et banni le rake. Il y a un choix énorme à Portland, Eugene , Salem... et quand il n'y a pas de salle officielle, il y a des social poker clubs qui ne prennent pas un centime. Quelques endroits vous demandent 5 ou 10$ pour accéder à la partie ou devenir membre du club pour une nuit et dans d'autres c'est même gratuit", s'enthousiasme Adams pour ses favoris avant de distribuer quelques cartons rouges... ou pas.

"La vérité c'est que les bons endroits vous donnent forcément un peu moins envie de jouer ailleurs et de faire de nouvelles découvertes. Pourtant il me reste quelques provinces du Canada à visiter et je ne suis pas non plus allé dans les Caraïbes. Les Caraïbes c'est vraiment là bas que j'ai envie d'aller. Mais, la prochaine étape, c'est d'écrire un livre et de faire le récit de toutes les histoires que j'ai rassemblées. Il faut partager cette richesse", termine Ashley Adams dont le livre devrait s'appeler The 50 States of Poker.

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