L'interview de Josh Beckley, runner-up du Main Event
Une réplique de film culte dit "si vous n'êtes pas le premier, vous êtes le dernier."
Ce n'est pas tout fait vrai dans le poker et notamment dans une épreuve comme le Main Event des WSOP ou la 2e place rapporte des millions de dollars, de quoi changer le cours d'une existence !
Malgré cela, certains ont l'habitude de dire que la place de runner-up dans le Main Event des World Series constitue la plus grosse bulle du poker. Ce n'est pas seulement l'énorme différence financière entre la première et la deuxième place mais aussi les différences en matière de notoriété ou sponsoring qui existent entre les deux. Devenir champion du monde est l'assurance de rentrer dans l'histoire du poker et la possibilité de bénéficier de juteux contrats de sponsoring...
Josh Beckley, qui a terminé deuxième derrière Joe McKeehen lors du Main Event 2015, participait au Day 1b du PokerStars Caribbean Adventure. Comme l'a révélé dans une interview ce joueur peu bavard, le fait d'être passé aussi près d'un destin de champion du monde ne le traumatise pas, au contraire il est pleinement heureux de la manière dont les choses ont évolué pour lui.
"Je suis content de ce qui m'arrive" affirme-t-il, avant de préciser qu'il a encore le temps d'inscrire son nom dans les livres de poker avec de nombreuses victoires à aller chercher. "Je sais que j'ai joué du mieux possible."
Il est en effet difficile de trouver une erreur dans le parcours de Beckley. Il a réussi à atteindre la table finale d'un tournoi comptant plus de 6 400 participants. November Nine, il est ensuite parvenu à terminer deuxième pour un gain de 4 470 896$ alors qu'il ne possédait que le septième tapis au départ de la finale, faisant mieux que des joueurs comme Max Steinberg ou Pierre Neuville qui étaient mieux pourvus que lui.
Pourtant, de nombreuses critiques ont fait suite à la performance du joueur. Un véritable buzz a surgi sur les réseaux sociaux à propos du jeu de Beckley. Notamment sur sa décision de préserver sa deuxième place au chip count à quatre joueurs left en foldant une paire de valets dans une bataille blind contre bouton l'opposant à McKeehen. Un fold tout à fait correct puisque McKeenhen avait les dames qui fut encensé par certains, mais critiqué par d'autres qui ne sont pas privés d'affirmer qu'il s'agissait d'éloges "result-oriented" car ce fold constituait pour eux une indiscutable erreur sur le long terme.
Beckley se moque de ces critiques, indiquant que celles-ci émanent de joueurs n'étant pas dans sa position et qu'il avait une perspective précise.
"J'étais à la table" dit-il "je ressentais la manière dont les choses allaient se dérouler. J'ai donc pris des décisions basées là-dessus et pas uniquement sur les maths."
Ces décisions se sont révélées lucratives pour Beckeley qui bénéficie aujourd'hui d'une confortable bankroll. A l'instar de McKeehen, avec qui il est resté en contact, sa vie n'a pourtant pas vraiment changé. D'après lui les seules différences notables sont l'achat d'une résidence à West Palm Beach et le fait de pouvoir participer à des tournois un peu plus prestigieux.
"Je vais ralentir" a indiqué Beckley en ce qui concerne son volume de jeu. "J'ai dû jouer presque tous les jours depuis une dizaine d'années. Je ne jouerai plus des tournois à 300$ ou ce genre de trucs."
Il ajoute qu'il tenterait bien l'aventure dans quelques tournois de prestige comme les high-rollers à 25 000$, juste pour l'expérience. Voyager faut aussi partie de son programme, avec un objectif en tête.
"J'aime découvrir de nouveaux endroits" révèle-t-il. "Je voudrais vraiment aller en Asie, ça serait cool. J'aimerais visiter chaque continent."
Il se met à rire et corrige "excepté l’Antarctique..."