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Gus Hansen : "En ce moment je pense Gambling"

Gus Hansen

Le pot énorme joué dans l'émission High Stakes Poker entre Gus Hansen et Daniel Negreanu a marqué tous les fans de poker de l'époque. En partant à tapis toutes les mains dans le show Poker Superstars III, Gus Hansen a définitivement pris le personnage du degen venu du froid à son compte.

Le Danois est une des légendes de l'époque du boom du poker avec des victoires au World Poker Tour et des tonnes de mains extravagantes disputées devant les caméras. Propriétaire d'un site qu'il avait revendu à Betfair, Hansen a ensuite représenté Full Tilt Poker aux côtés de Tom Dwan et Viktor Blom.

L'arrivée d'Amaya après le Black Friday lui a coûté son contrat chez FTP... et Gus Hansen a disparu. Le Danois a ensuite perdu des millions en cash-game online, aussi bien sur Full Tilt Poker que sur PokerStars.

Absent durant de longs mois, Gus Hansen a refait surface via le Twitter de Daniel Negreanu. Le Danois a rejoué au Bellagio sur les tables 2000-4000$ en mixed games avec Phil Ivey ou Patrik Antonius.

Daniel Negreanu s'est fendu d'un blog sur le retour des vieilles légendes et Gus Hansen a même remis un pied sur les tables virtuelles à la fin du mois d'août.

PokerNews a recroisé le Danois à Monte Carlo, son camp de base. A l'occasion du Big One for One Drop Extravaganza, le Danois est venu jeter un coup d'oeil... l'occasion d'évoquer son envie de rejouer plus sérieusement au poker.

Gus, vous nous manquez beaucoup sur le circuit poker. Comment va la vie?
Je n'ai pas à me plaindre. Je faisais profil bas, je ne crois pas avoir joué un tournoi de poker pendant deux ans. J'ai été à Las Vegas une ou deux fois et j'ai participé à quelques parties mais ce n'est pas grand chose. Je pense actuellement à revenir dans le jeu et à jouer des tournois en cette fin d'année et en 2017.

J'ai pansé mes plaies, je me suis lavé la tête [...] mais je reste un compétiteur.

A côté de ça, je me suis occupé de moi et j'ai fait quelques trucs. J'ai fait quelques affaires avec un vieil ami au Danemark. C'était dans le secteur de la musique mais cela ne s'est pas trop bien passé donc je ne vais pas m'étendre plus que ça. J'ai eu d'autres idées et d'autres projets mais mon attention est désormais consacrée au gambling.

Quand vous dites gambling, vous parlez de poker ou de gambling ?
Le Gambling c'est du gambling. Le poker est une composante évidemment mais j'ai commencé avec le backgammon et il y a une partie intéressante de temps en temps. Je vais penser à me rendre à l'Aussie Millions en début d'année prochaine...

Daniel Negreanu a raconté dans un blog vos vieilles parties de Las Vegas et comment les anciens s'étaient tous retrouvés au Bellagio pour quelques parties ces derniers mois. Comment ça s'est déroulé ?
Bon, je ne peux pas dire que cela a été un succès pour moi. Mais ce sont de bons gars et c'est une partie fun. Daniel en a parlé mais l’atmosphère est belle. Ils font des blagues, on rigole et on passe du bon temps.

Ca m'avait vraiment manqué à ce niveau là car je m'éclate au poker. J'ai manqué de chance et avec le recul je crois pouvoir dire que j'étais un peu rouillé. Cela faisait un an que je n'avais pas touché à des cartes. Je me souvenais des règles mais j'étais vraiment très rouillé.

Pourquoi n'avez vous pas joué pendant aussi longtemps ?
Tout le monde le sait, ce n'est un secret pour personne, j'ai perdu gros online. J'ai donc pansé mes plaies, je me suis lavé la tête et j'ai fait autre chose. Mais je reste un compétiteur.

Mes comportements de vie c'est le jeu, les paris et j'y reviens toujours. Le gambling, c'est une partie de moi. La période où je jouais 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 est révolue mais je reste dans le coin car je reste un passionné et que globalement je me suis bien débrouillé.


(photo: Neil Stoddart)

La mode c'est de diffuser ses sessions sur Internet et notamment sur Twitch. Vous avez été un précurseur avec Gus.tv... Allez-vous recommencer à streamer vos tables ou à commenter du poker ?
J'y ai pensé. Pour être honnête j'ai entendu parlé de Twitch mais je ne sais pas vraiment ce que c'est, je ne me suis jamais connecté dessus. Donc on verra.

Sans me lancer trop de fleurs je ne suis pas inintéressant et les gens aiment écouter mes histoires et anecdotes. Peut être qu'un streaming pourrait être populaire mais je n'y ai pas véritablement pensé. Je vais allé voir.

Je regardais le backgammon quand vous commentiez ça sur Eurosport à l'époque. Cela vous intéresserait de parler du poker dans les médias ?
C'est assez naturel pour moi. J'aime parler, je vous dis les choses comme elles sont, sans être méchant. C'est plus tranchant de mettre l'image de côté et de dire "Hey Daniel Negreanu c'était un coup pas terrible". Ce que je veux dire c'est que je parle vrai et qu'il peut le supporter.

A chaque fois qu'on regarde une Table Finale, les commentateurs nous font croire que ce sont les 8 meilleurs joueurs du monde. Pour ma part j'ai plus tendance à dire que ce n'est pas la réalité et qu'il y a des bons joueurs mais aussi probablement des joueurs médiocres. Il n'est pas question de dire qu'untel est mauvais mais il faut dire les choses. J'aime bien ce partage donc oui j'ai pensé à faire du commentaire.

Le Big One for One Drop Extravaganza était interdit aux professionnels. Qu'avez-vous pensé de ce tournoi et de cette règle mise en place par Guy Laliberté?
J'en parlais il y a quelques jours avec des amis, des joueurs de backgammon. Je n'ai absolument aucun problème avec cette interdiction. Il voulait faire un tournoi réservé aux amateurs et c'est une bonne chose. Je pense aussi que c'était probablement une erreur d'interdire les pros sur les sides et les satellites, cela aurait pu donner un peu plus de cachet au tournoi.

Disons que quelques pros participent aux satellites à 10 000, 50 000 et 250 000€. Vous vous retrouvez avec 4 ou 5 pros dans le tournoi principal, le field est désormais de quarante joueurs et vous avez la possibilité d'avoir Phil Ivey, ou peut être Gus Hansen... cela aurait donné une couleur un peu différente à la partie.

C'est un choix de ne laisser aucun pro s'inscrire mais je pense que cela aurait été pas mal d'en laisser quelques uns faire les satellites. C'est une histoire de goût . Mais ce n'est pas moi qui décide. Des sats ouverts aux pros c'est la conclusion de notre discussion mais nous avions quelques vodkas dans le nez...

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En parlant de satellites, Je m'en souviens d'un où vous pouviez obtenir un ticket à 1 million en 2012. J'avais déjà la somme pour jouer le One Drop mais le tournoi était limité à 48 joueurs. J'étais en cash-game depuis 24 heures et j'ai arrêté pour m'occuper de mon inscription et voir s'il y avait encore de la place. j'avais déjà fait le virement mais on commençait à entendre que c'était complet . Et puis j'ai vu ce satellites à 25000$ et je me suis inscrit en me disant que j'allais tenter ma chance là.

Vous vous retrouvez en hu avec Shaun Deeb qui ne voulait pas jouer ce tournoi... Facile quand cela se passe comme ça.
Hey, c'était un moyen détourné d'entrer dans un tournoi à 1 million. J'ai joué ce tournoi et j'ai été 5e au chipcount en fin de Jour 1. Mon Jour 2 a été un véritable cauchemar, probablement la partie la plus mal jouée de ma vie. C'était vraiment un mauvais timing que de choisir ce tournoi à 1 million l'entrée pour jouer aussi mal...

On ne parle pas de run bas mais de mauvaises décisions ?
Oui, on peut dire évidemment que As Dame contre As Roi c'est de la malchance mais c'est surtout une situation ou je pouvais m'en sortir. Je ne peux que m'en prendre à moi même mais ca reste du poker, tout le monde fait des erreurs.

Cela vous reste dans un coin de la tête ou c'est de parler du tournoi de Guy Laliberté qui ramène le souvenir à la surface ?
Je n'y ai pas pensé pendant très très longtemps. Je pense que c'est probablement bon de se souvenir de quelques une des ses erreurs. Il ne faut pas y penser toute la journée et tous les jours mais il faut apprendre de ses erreurs. Si vous n'acceptez pas le fait de faire des erreurs, c'est compliqué de progresser. Ce n'était pas le bon tournoi pour faire de nombreuses erreurs... Cela ne m'empechera pas de rejouer un tournoi à 100 000 ou à 250 000$.

2017 sera une nouvelle année, un nouveau départ. Les Aussie Millions sont à la fin du mois de janvier, vous n'avez rien prévu avant ?
Vegas est au programme. Je vais à Las Vegas. Il y a un World Poker Tour au début du mois de décembre. Historiquement, c'est un tournoi où je me suis bien exprimé. Je pense que la structure de jeu est vraiment bonne. Il y a des structures similaires un peu partout mais j'aime la manière dont les journées sont programmées avec les pauses et le dîner. Vous jouez pendant 8 heures de suite, vous pouvez manger avant ou après.

C'est une chose que je n'ai jamais vraiment comprises dans les tournois de poker; vous jouez deux heures et vous avez besoin de faire une pause ? Vous avez fait quoi ? Vous êtes resté assis deux heures durant et vous êtes cuit ? D'autres me disent qu'ils doivent aller aux toilettes... allez-y et ratez une main, ce n'est pas un gros problème. C'est vraiment quelque chose que je ne comprends pas. Je ne comprends pas comment on programme une journée de poker et subitement il faut une pause dîner. Amenez une pomme, un yahourt. Tout ce qui vous fait plaisir, mêm des glaces... je m'en fous de ce que vous mangez... mais vous êtes venu pour jouer.

C'est une longue journée mais alors pourquoi nous n'avons pas une pause pour manger à midi, une pause pour le goûter et une autre pour le dîner ? Car c'est stupide ! Lors de la finale de l'Open d'Australie en tennis entre [Novak] Djokovic et [Rafael] Nadal ils ont joué pendant 4 heures et 22 minutes mais ils n'ont pas arrêté au 5e set pour aller prendre un putain de dîner. Vous avez faim les mecs ? Bien sûr qu'ils ont faim. Mais ils s'hydratent, ils mangent une banane...

Vous faites encore des sessions de 48 heures ? Je ne dis pas que vous êtes vieux mais...
C'est une mauvaise idée et je commence à réaliser que je n'ai plus 22 ans. Je déteste l'idée de vieillir mais c'est le cas. Je fais attention plus qu'avant. Après quand j'étais à Las Vegas après les World Series Of Poker en fin d'été j'ai vu que j'étais encore capable de jouer très longtemps. J'essaye de rester raisonnable et je ne joue plus deux jours de suite comme à la vieille époque.

Votre carré de 5x contre Daniel Negreanu est entré dans la légende. Je crois que c'est durant la première saison, vous vous souvenez de quoi en particulier ?
L'argent volait dans tous les sens à cette époque.

Pour tous les participants?
C'est ce que je dirais. Les joueurs étaient en freeroll grâce aux contrats de sponsorings et à l'argent des sites. Les gens étaient donc vraiment loose à l'époque. Le Black Friday a vraiment touché les joueurs. Nous sommes alors revenus à un jeu un peu plus conservateur. Et puis les joueurs de 2016 sont véritablement bien bien meilleurs que ceux de 2003.

je crois que si l'on prend tous les amateurs passionnés du Big One for One Drop de Monaco et que vous les envoyez en 1985, ils seront les meilleurs joueurs du monde.

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De mon point de vue, il y a eu une petite montée de niveau entre 85 et 95. De 1995 à 2005, le niveau s'est envolé mais cela reste sans comparaison avec la progression globale des dix dernières années. Le jeu online, les sites d'apprentissage, les outils pour progresser dans son coin, les recherches au niveau mathématique... Le jeu n'est pas encore résolu et les choses vont encore évoluer mais les gens deviennent de plus en plus forts. Que cela soit au tennis, au football américain ou au poker, le niveau s'élève. Il y a quelques années les gens progressaient dans leur coin beaucoup moins rapidement...

A Prague il y a quelques années, vous nous aviez confié votre envie d'être champion du monde de racketlon. Vous jouez encore ?
Non j'ai arrêté. J'ai perdu un match serré lors des quarts de finale des World Championships donc je n'étais pas si mauvais mais j'ai perdu d'un cheveux quand même.

C'est un gros sport?
Non c'est un sport confidentiel. Il y a des championnats du Monde depuis une quinzaine d'années donc il y a quand même des joueurs du monde entier. C'est populaire en Suède, en Finalnde, au Danemark et en Allemagne. Les gens y jouent en Australie et aux USA mais vous n'allez pas voir cela aux Jeux Olympiques... même si cela devrait probablement y être. Je veux dire, la natation synchronisée fait partie du programme alors qu'il doit y avoir environ 200 personnes qui en font dans le monde...

J'essaye de garder la forme et j'aime les sports avec une raquette. Je joue beaucoup mais pas en compétition. D'ailleurs vu que j'essaye de reprendre mon poker en main peut être que quelques matches de tennis ne me feraient pas de mal.

Vous étiez encore chez Full Tilt Poker après le Black Friday puis votre sponsoring s'est arrêté. Comment avez-vous vécu cela ?
C'était une bonne sensation de faire partie d'une équipe. Mon expérience avec FTP a toujours été bonne. Il y a eu des dérapages et cela s'est résolu avec l'aide de PokerStars. Puis ils ont choisi un chemin différent, PokerStars devenait un géant. Je n'ai pas passé trop de temps à penser à la fin de mon sponsoring, ils ont un business à faire marcher et ils prennent des décisions. Peut être qu'ils en prennent de mauvaises, peut être qu'elles sont bonnes... de mon côté je souhaitais continuer mais le choix n'était pas entre mes mains.

Erik Sagström a marqué le poker à son époque, êtes-vous toujours en contact avec lui ? J'ai vu qu'il avait remporté un tournoi à Las Vegas il y a quelques semaines. Vous étiez impliqué avec lui dans le projet PokerChamps à l'époque...
C'est un bon pote. On se connait depuis une quinzaine d'années, nous venons tous les deux du même coin. Il est Suédois, je suis Danois mais nous parlons en Suédois. On se connaît depuis très longtemps et c'est un de mes bons amis dans le milieu du jeu.

L'argent circule beaucoup dans ce milieu et on s'échange les lignes de crédit. Je dois un peu à celui là et celui ci me doit un peu d'argent qu'il va donner de ma part à ce dernier. C'est comme cela que ca marche. Erik il vit à Las Vegas et je vis en Europe donc si je viens dans le Nevada j'ai la possibilité de lui emprunter un peu de cash. S'il vient en Europe, je peux lui avancer aussi. C'est plus facile.

C'est un bon mec. J'ai confiance en lui et j'ai été heureux qu'il gagne ce tournoi car comme moi il a un peu délaissé le poker. Il adore suivre le sport donc c'était bon de le voir gagner comme ce sera bon de me voir gagner un autre tournoi

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Rapidement

Gus Hansen

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  • Gus Hansen est en mode comeback. Le Danois revient dans le monde du poker avec de grandes ambitions... Rencontre avec une légende du jeu.

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Matthieu Sustrac

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