Poker : Les tournois bientôt légaux en Israël ?
Malgré sa popularité, et les résultats de ses joueurs sur a scène internationale, le poker reste interdit en Israël. Les citoyens qui jouent risquent théoriquement une année de prison, ceux qui organisent jusqu'à 3 ans derrière les barreaux !
La donne pourrait évoluer sous l'impulsion du Likoud et de Sharren Haskel qui a introduit une proposition de loi à l'Assemblée Nationale locale visant à classifier le poker comme un jeu de compétences. Aujourd'hui désigné comme un jeu de chance, Haskel s'appuie sur une nouvelle décision de la Cour Suprême. Cette dernière a indiqué que "les joueurs étaient des sportifs et pas des gambleurs qui devraient avoir le droit de pratiquer sur le sol national".
Pays sans casino, Israël a déjà connu des initiatives pour légaliser le poker. Il y a une dizaine d'années l'association des joueurs du pays avait porté sa demande devant la justice afin d'accueillir des tournois dans le cadre de circuits internationaux. Malgré une approche basée sur les statistiques et présentée par un professeur de l'université de Tel Aviv, la Cour Suprême avait classé le poker comme un jeu basé sur la chance.
Le juge de la Cour Suprême Judge Neal Hendel semble avoir une nouvelle perspective. "Le fait que les joueurs aillent disputer des compétitions années après années renforce la conclusion qu'il ne s'agit pas d'un jeu de chance", a expliqué Hendel dans une décision récente. La proposition de loi d'Haskel tente de prolonger cette décision.
Le mois dernier les joueurs ont frappé fort en multipliant les bracelets aux WSOP Europe, Timur Margolin s'offrant même un doublé. De quoi marcher dans les traces de Rafi Amit, Asi Moshe, Zvi Stern ou encore Amir Lehavot, premier de la All Time Money List locale avec 5,7 millions de dollars cumulés en live.
Le succès de ces joueurs et l'attention qu'ils ont reçu ont relancé le débat : "Ces sportifs amènent du respect au niveau international pour Israël et de la fierté chez nous. [...] Maintenant que la Cour Suprême a décidé que ces joueurs de poker sont des sportifs et pas des gamblers, ils devraient avoir le droit de pratiquer leur passion sur leur sol national", a jugé Haskel dans le Jerusalem Post.
Ce changement d'ère permettrait aussi au Ministère des Finances de collecter des taxes, un argument qui fait très souvent mouche du côté des décideurs politiques...
Image : Al-Monitor.