Casino Saint Vincent : Le scandale et 168 licenciements
Rien ne va plus au Saint Vincent Resort & Casino où 168 employés sont menacés d'un licenciement à très court terme selon l'article de gioconews.it écrit par Anna Maria Rengo.
La procédure est en cours et la réunion de négociation entre les syndicats et l'entreprise du 27 décembre n'a rien donné, les salariés faisant déjà un énorme effort sur leur salaire depuis des mois. Le 19 décembre, les syndicats avaient refusé l'adoption du contrat de tourisme et demandé une série d'informations sur la réorganisation de la structure... qui n'ont toujours pas été fournies.
Le procureur en charge du dossier a fait une requête en faillite qui sera examinée le 16 janvier. En juillet 2017, un premier accord avait réduit le coût de la main d'oeuvre de 4 millions, l'entreprise évoque désormais une baisse indispensable de l'ordre de 10 millions d'euros.
"Ce que l'on demande aux travailleurs en termes de sacrifice économique est très élevé", assure la secrétaire régionale de la Confédération Générale Italienne du Travail (CGIL), Vilma Gaillard. Lors de son élection fin novembre, elle avait déclaré que "des responsabilités précises et sérieuses incombent aux groupes de gestion qui se sont relayés pour gérer cette société. Il y a ensuite des responsabilités qui concernent le rôle de l'actionnaire tant dans le choix des dirigeants que dans la promotion. Des erreurs grossières, dans les choix et la conception. Ils ont sous-estimé la crise actuelle et les restructurations très coûteuses sont déjà non fonctionnelles par rapport à l'offre de jeux".
Deux nouvelles réunions sont prévues les 7 et 10 janvier, les syndicats espèrent pouvoir proposer une solution visant à réduire le nombre des licenciements et maintenir l'activité de ce casino situé à proximité de la frontière Suisse. 50 millions d'euros (en juillet 2012) puis 10 millions (en septembre 2013), puis 60 millions (en octobre 2014) et enfin 20 millions (en décembre 2015) ont été débloqués pour tenter de sauver l'établissement mais les responsables semblent s'être servis au passage.
En mars dernier la Repubblica avait évoqué ce scandale de la Vallée d'Aoste. La Cour des Comptes avait alors saisi les avoirs (151 propriétés et terrains ainsi que 81 comptes courants, ndlr) de 21 conseillers de la région (dont ceux de l'ancien président de la région Augusto Rollandin) dans le cadre d'une enquête pour une perte fiscale présumée de 140 millions d’euros liée au financement public du Casino de Saint-Vincent !
Le procureur d'Aoste avait alors poursuivi en faux le conseil d’administration du resort et le comité des commissaires aux comptes, au motif de fraude aggravée pour obtenir des fonds publics. Victime d'une crise structurelle depuis des années, l'établissement est dirigé par un consortium public mais les fonds publics injectés auraient été décaissés grâce à des plans de développement peu réalistes et des budgets falsifiés qui cachaient les pertes d'exploitation.
L'avenir s'annonce sombre pour les salariés...
Photos : Saint Vincent Resort & Casino