Stratégie Poker : les stratégies gagnantes en micro-limites (2ème partie)
Dans la première partie de cet article sur les stratégies gagnantes en micro-limites nous avons passé en revue quelques concepts de bases pour jouer de manière profitable sur les tables shorthanded. Voici un bref résumé des conclusions les plus importantes que nous devons garder en tête :
• Jouer serré, c'est jouer de façon profitable
• Jamais de « limp », relancez toujours ou suivez une relance
• Les mains qui vous rapporte le plus à long terme sont au flop les 'top pair/top kicker', les doubles paires, les brelans
• Calculez toujours votre côte avant de suivre vos tirages
Passons maintenant si vous le voulez bien à la suite du programme :
Avec quelles mains perd-on le plus ?
Top pair avec un kicker faible
Avec une main comme A♠2♠ vous allez souvent vous retrouver dans le pétrin si vous trouvez un As au flop mais pas de tirage couleur. Vous avez la top pair certes, mais aux micro-limites quasiment tous les As sont joués, et n'importe quel As adverse est sûr de battre votre kicker 2♠. Si vous recevez beaucoup d'action alors il y a de fortes chances que vous soyez largement derrière. D'autre part, s'il n'y a pas d'action, vous ne gagnerez pas grand-chose. On peut dire la même chose de mains comme A♠10♦ ou même A♠J♦. Vous avez souvent une côte implicite inversée, ce qui signifie en clair que vous perdrez plus que vous ne gagnerez.
Paires moyennes
Si vous devez payer une mise adverse sur le flop puis recommencer au tournant, et que vous n'avez rien de plus qu'une deuxième paire, alors il y a de chances que vous soyez battu. Quelles mains battez-vous ? Posez-vous toujours la question lorsque vous suivez avec une main marginale. Rappelez-vous aussi qu'après le flop, il y a encore le tournant et la rivière, et les tours de mises correspondants sur lesquels vous aurez certainement encore plus cher à payer. Evitez de suivre avec une main marginale autant que possible. Il y a largement assez de meilleurs spots dans lesquels vous aurez beaucoup plus de chances de l'emporter. Savoir jeter une main est l'une des qualités essentielles de tout joueur de poker gagnant à long terme.
Tirages quinte par le ventre et par les deux bouts
Dans les situations de heads-up vous aurez rarement la côte pour payer, et vous n'aurez souvent que 4 ou 8 outs au mieux. Gardez toujours à l'esprit les choses suivantes :
S'il reste des adversaires à parler après vous, il y a de fortes chances qu'ils vous relanceront ou se coucheront ? Dans les deux cas, vous pourriez vous retrouver avec une côte défavorable.
Tirage contre le jeu max : si le tableau contient une paire ou deux cartes de même couleur, alors vous ne devriez pas poursuivre votre tirage quinte car même si vous le touchez vous n'êtes pas sûr d'avoir le jeu le plus fort. Avec un tirage couleur au flop, vous n'avez peut-être même pas 4 ou 8 outs mais plutôt 3 ou 6 car deux de vos huit cartes complètent la couleur. Si vous touche votre quinte et recevez beaucoup d'action, vous serez probablement battus, ou au mieux gagnerez un petit pot.
L'importance de la Position
Votre position est quasiment aussi importante que vos cartes. Dans une certaine position vous pouvez relancer une main que vous devez jeter dans une autre. La meilleure position est le bouton, d'où vous pouvez prendre les décisions en dernier après le flop et voir ce que tous les autres joueurs ont fait. Au bouton vous pouvez aussi facilement voler les blinds. La petite blind est la pire des positions postflop car elle est toujours première à parler. Voici une liste des différentes positions et leur nom ainsi que leur abréviation usuelle que vous verrez souvent dans les analyses de mains sur internet. J'ai classé ces positions de la pire à la meilleure (en tables de 6 joueurs max) :
1. Petite Blind (Small Blind, SB)
2. Grosse Blind (Big Blind, BB)
3. 1er de parole (under the gun, UTG)
4. 2e de parole (Hijack, HJ)
5. 3e de parole (Cut Off, CO)
6. Bouton (Button, Dealer, D)
Meilleure est votre position, plus large est la sélection de mains avec lesquelles vos pourrez relancer.
Sélection de mains pour ouvrir le pot
Voici une liste de mains avec lesquelles selon moi vous pouvez jouer en micro-limites. Bien sûr vous pouvez toujours vous permettre quelques fantaisies et jouer d'autres mains de ci de là pour varier encore plus votre jeu, et en fonction du profil des joueurs à votre table et de leurs positions respectives. La sélection que je vous propose est assez serrée, et représente environ 16% de toutes les mains.
UTG: 22+, AQ+, 22+ (sans AJ, KQ et JQ)
UTG + 1: 22+, AJ+, QK+
CO: 22+, AT+, JQ+
Button: 22+, AT+, TJ+, 45s+
En fonction des joueurs aux blinds, vous pouvez tenter de voler les blinds avec quasiment n'importe quelle main. Pas avec des poubelles absolues comme 2-7 ou J-3 dépareillés, mais une main comme Q♠5♠ peut être suffisante. Voler les blinds est moins important en micro-limites vu que de nombreux joueurs vont souvent payer et faire grossir le pot, ce qui réduit le profit dégagé du vol de blinds. Faites toujours en sorte d'observer les joueurs qui sont aux blinds.
Sélection de mains pour suivre une mise
Vous pouvez vous en tenir à la sélection de mains ci-dessus si vous êtes en position. Le point le plus important est l'identité et le profil du joueur qui ma misé. Si c'est un joueur ultra-serré, vous devrie probablement jeter des mains comme AT-AJ, TJ-JQ et 45s-89s. Personnellement je vais sur-relancer (3-bet) avec JJ+, AK et AQ+, mais attention à ne pas faire de mini-relance. Si le joueur adverse mise 4xBB, alors vous devez sur-relancer au moins à 10xBB, mais je pense qu'il vaut encore mieux se tenir entre 12 et 15xBB. Votre 3-bet devrait être légèrement plus important si votre adversaire a la position sur vous, un avantage que vous devez lui faire payer au prix fort.
Petite et Grosse Blind (SB, BB)
Il est très tentant d'aller voir de nombreux flops quant on est dans les blinds, étant donné que l'on a déjà investi de l'argent dans le pot. C'est un gros défaut, un « leak ». Vous avez la pire des positions et votre sélection devrait donc être au contraire très serrée. Considérez les blinds comme une taxe pour pouvoir voir un tour de cartes. Vous ne payez que sur ces deux positions, mais en fait chaque main du tour vous coûte (1xBB + 1xSB) divisé par 6. En NL2 ceci équivaut donc à 0,03$/6 = 0,5 cent par main.
Si par exemple deux joueurs en début de parole relancent à 4xBB et que vous êtes en SB avec A♠10♦, vous pouvez jeter cette main les yeux fermés. Si le bouton persiste à voler vos blinds tour après tour, alors voilà le moment de faire front. Le mieux est de faire cela avec des mains qui s'accommodent généralement bien du flop, comme AQ ou TT. La meilleure chose à faire dans ce cas est de sur-relancer le relanceur puisque visiblement il ouvre le pot avec une large sélection de mains et il y a de fortes chances pour qu'il couche sa main. Les petites paires ne sont pas le choix le plus judicieux. Si vous êtes suivi vous devrez en effet souvent jouer hors de position avec des cartes supérieures sur le tableau, un exercice difficile et souvent frustrant.
Les « bad beats » : ne tiltez pas !
Aux micro-limites plus qu'ailleurs, vous aurez droit à votre dose de bad beats. Ceci est en fait un signe encourageant. Pour perdre sur un bad beat il faut en effet que votre adversaire vous paie alors que ses chances de gagner sont inférieures à 20%. Les mauvais joueurs sont souvent ceux qui infligent les pires « suckouts », tandis que les bons joueurs ont tendance à éviter les situations où ils sont largement derrière en termes d'espérance de gains. En général ils se retrouvent à tapis avec une main solide et ne paieront pas sans avoir une côte adéquate. 9 fois sur 10 vous remporterez la main quand votre adversaire jette la sienne, et vous n'aurez pas la moindre idée de ce qu'il pouvait avoir. Souvent vous l'aurez coupé dans son élan alors qu'il était en tirage ventral ou bien venait de payer deux mises du pot avec un tirage couleur.
La fois où il touchera en effet sa couleur, vous maudirez ce fish de toutes vos forces. Eh bien si vous le pouvez, évitez justement de réagir ainsi. Il avait 1 chance sur 5 de gagner, donc les quatre prochaines seront pour vous. Le poker est un jeu à long terme. Chaque décision que vous prenez doit être EV+ (avec une espérance de gain positive). C'est ainsi que l'on joue au poker profitablement.
Bonne chance !
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