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Continuation Bet : comment trouver les bons spots (poker hold'em)

Lex 'Raszi' Veldhuis
Lex 'Raszi' Veldhuis
7 min à lire
Continuation Bet : comment trouver les bons spots (poker hold'em) 0001

Au poker, faire un Continuation Bet, écrit "C-Bet", signifie que vous continuez de miser sur le flop après avoir relancé pré-flop. Il est essentiel d'apprendre à évaluer la texture du board, pour savoir quand il convient de faire ou non un C-Bet lorsque vous n'avez rien touché au flop.

De nos jours, les joueurs ont tendance à faire un C-bet sur presque tous les flops, mais sur le long terme cela coûte beaucoup d'argent. Dans cet article, je vais me concentrer sur les situations où l'on continue de miser sur le flop sans rien avoir touché puisque ce sont les situations où le plus d'erreurs sont commises. Faire un C-Bet avec une paire d'As ou de Rois est standard et il y a rarement de raisons de ne pas miser le flop avec ce type de mains.

Le Continuation Bet et la "flop equity"

Lorsque je jouais en 1$/2$ NL, j'avais un style plutôt serré et agressif. J'ouvrais seulement avec les meilleures mains et ne sur-relançais jamais avec des mains médiocres. En conséquence, les seules mains avec lesquelles je faisais un C-Bet étaient AK, AQ et AJ. Ensuite, j'ai réalisé que si je pouvais voler le pot sur le flop avec AK, je pouvais le faire avec hauteur Valet. Si vous sur-relancez un joueur pré-flop et qu'il vous voit sur une main très forte, cela ne veut pas dire que vous ayez forcément une main très forte. Notons qu'à cette époque, la plupart des joueurs étaient très tights, j'ai alors joué un style incroyablement loose et agressif, volant presque chaque pot.

Une chose importante à propos du C-Bet : Si vous ne faites jamais de C-bet avec une main comme 67, cela revient à ne jouer cette main que pour la "flop equity" (les chances de toucher une bonne main au flop). Il sera assez rare que vous touchiez un bon flop avec cette main, ce qui va vous coûter cher sur le long terme. Il est essentiel de rester agressif avec ce genre de mains si vous avez commencé à jouer agressivement pré-flop.

La Texture du Flop

Abordons maintenant la texture du flop. Une bonne texture de flop implique que le flop soit favorable à votre bluff et que la range de main avec laquelle votre adversaire peut suivre votre C-Bet soit assez réduite. Votre main n'est pas vraiment importante dans ce type de situation car vous êtes en train de bluffer. Quand vous avez raté le flop, vous cherchez à jouer le joueur et non vos cartes. Le meilleure flop possible est constitué d'une carte haute et de deux cartes basses, si possible peu connectées. Un bon flop pour un continuation bet peut être K 8 5 et un flop parfait serait Q 7 2. Sur un flop comme le second, je vais souvent bluffer jusqu'à la river à moins que mon adversaire ne montre de la force. Si vous relancez une main comme 44 avant le flop, miser votre main devient un bluff sur un tel flop.

L'avantage de voler le pot avec un C-Bet est de prendre l'initiative dans la main et les autres joueurs assumeront assez souvent que vous avez la meilleure main. Mais ça ne veut pas dire qu'il faut toujours C-bet le flop. De mauvais flops pour C-Bet sont 5610 ou 567. Je ne ferais pas de C-bet avec A K sur de tels flops. Dans ces situations je vais juste check-fold, car la range avec laquelle mon adversaire aura voulu voir le flop est très large et souvent ce type de flop va l'aider. Sur un flop comme K85, votre adversaire peut suivre à l'occasion avec une simple paire de 8 ou de 5. Il suivra aussi avec 67 et peut-être avec un tirage quinte par le ventre.

Mais lorsque l'on regarde 567, vous serez suivi par toutes les mains du type 8-x, 7-x, 6-x, 5-x, 4-x. Il va suivre avec toutes ses paires, petites ou moyennes de même que ses connecteurs assortis dans l'espoir de toucher sa quinte ventrale ou une couleur backdoor. Souvent, sa main se sera déjà améliorée sur le flop. Ainsi, la range de main qui va suivre mon C-bet sur ce type de flop est bien plus large que celle qui va suivre sur le flop hauteur Roi. Quelque chose dont il vaut mieux se souvenir. Sur un board avec beaucoup de tirages possibles, mieux vaut oublier les C-Bets, votre adversaire a simplement trop de raisons pour justifier un call.

Un Flop parfait pour un Continuation Bet

Revenons maintenant à notre flop parfait pour C-Bet. Supposons que vous jouez une table de $0.50/$1 NL 6-max et vous êtes au cut-off avec 67. Vous relancez à 4$ et la small blind suit. Le flop est K93. Vous misez 7$ dans un pot de 9$. Plus d'une fois sur deux, votre adversaire va jeter sa main ici. Il est important que le C-bet soit assez gros pour représenter une main forte. Si votre Continuation Bet est trop petit, il représente plus de faiblesse et offre une meilleure côte à votre adversaire pour suivre. Si vous adversaire call votre C-Bet, ce n'est pas si grave, vous pouvez toujours toucher une couleur backdoor ou un suite backdoor, mais surtout vous avez l'initiative. Si la turn est une carte qui vous est favorable, vous aurez une seconde chance de voler le pot. La range de votre adversaire est une combinaison de K-Q, K-J, K-10 et peut-être de tirages par le ventre avec Q-J et J-10. Possibles mais improbables, des mains comme AK ou K9. Enfin, vous ne devriez jamais omettre la possibilité d'une pocket pair, et même d'un brelan.

Continuation bet sur la turn : le second barrel

Supposons que la turn est un 2 et votre adversaire check. Dans cette situation, vous devriez toujours miser un "second barrel" (miser à nouveau sur la turn). Dans ce cas, je miserais 17$ presque 100% du temps. Cela est extrêmement rentable car votre adversaire devra jeter tous ses tirages. Souvent, il passera toutes les mains avec un 9, les petites paires, les combinaisons de tirage quinte par le ventre et parfois même des Roi mal kickés. Vous avez relancé avant le flop, et fait deux bonnes mises après le flop, aussi cela devrait suffire à convaincre votre adversaire que vous avez une bonne main. Beaucoup de joueur vont suivre sur le flop (float) simplement pour voir votre réaction sur la turn et tenter de vous voler le pot si vous montrez de la faiblesse.

L'on pourrait presque dire qu'aujourd'hui il est nécessaire de faire deux C-Bets dans la mesure où de plus en plus de joueurs ont tendance à suivre un C-bet sur le flop. Mais faites en sorte de toujours jouer ce type de main quand vous êtes en position, autrement il sera très facile pour vos adversaires de suivre vos mises avec un monstre s'ils sont en position. Penser toujours à ce qu'à fait votre adversaire pré-flop et depuis quelle position. Cela vous aide à réduire son éventail de mains possibles. Faites aussi très attention de ne pas essayer de bluffer un joueur qui a floppé son set. Jouer de cette façon va développer vos reads sur les joueurs car vous devrez vous demandez à tous moments si votre bluff a du sens ou si vous êtes simplement en train de dilapider votre argent.

Le Continuation Bet est un bluff

Une dernière chose essentielle quand on C-Bet. Si vous sur-relancez un joueur pré-flop avec une main médiocre, il faudra souvent poursuivre l'agression sur le flop. Disons que vous avez re-raise avec 57 de 4$ à 13$ et votre adversaire a suivi (faites toujours en sorte d'être en position dans ce type de situation). Si le flop est quelque-chose comme A 9 4. Ici, je ferai un C-bet de 17$ ou 18$. Ce flop est parfait pour C-bet compte tenu de la situation car vous représentez exactement une main comme AK ou AQ. Pensez toujours aux mains sur lesquelles votre adversaire vous voit et comment vous pouvez représenter de la force.

Comme vous le constatez, le C-Bet fonctionne comme le bluff, dès lors que vous avez raté le flop, votre main devient un bluff. Abandonner ces mains au lieu de poursuivre l'agression conduit à perdre beaucoup d'argent. Vous devez aussi vous attendre à plus de variance, car vos mises vont augmenter la taille des pots que vous jouez. Faites attention à la texture du board, estimer l'éventail de mains possibles pour votre adversaire et si le flop est susceptible de l'avoir aidé. Enfin, si vous décidez de C-Bet, faites le agressivement.

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