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Tournois satellites : Prendre (ou pas) les coinflips en milieu de tournoi

Dominik Kulicki
Dominik Kulicki
Jeremie B.
Jeremie B.
5 min à lire
Tournois satellites : la phase intermédiaire et jouer (ou pas) les coinflips

La partie précédente décrivais comment ajuster son jeu dans la phase initiale d'un tournoi satellite. Si le style de jeu n'était pas si différent par rapport à un tournoi ordinaire, la phase intermédiaire, traitée dans le présent article, va aborder des situations plus complexes. Le concept du "Double Up or Not" vise à optimiser la prise de décision afin de ne pas prendre plus de risques que nécessaire pour décrocher un ticket.

Identifier le début et la fin de la phase intermédiaire

La phase initiale du tournoi se termine quand les écarts entre les différents stacks de la table deviennent importants – et que la bulle est encore assez loin. Il n'est pas possible de fixer une délimitation claire entre les phases initiale et intermédiaire. Un bon indicateur est quand la plupart des stacks de la table sont compris entre 5 et 20 big blinds (bb) alors que la tapis moyen dans le tournoi est à plus de 30bb. La différence notable entre les deux phases tient à ce que certains joueurs sont passés en mode "push/fold" ou 3-bet all-in plutôt que de faire un 3-bet standard de moindre taille.

Tout comme son début, la fin de la phase intermédiaire est difficile à discerner et cela vient surtout avec l'expérience. Lorsque quelques joueurs ont des tapis assez gros pour être quasi certains de décrocher un ticket sans prendre davantage de risques, l'on entre alors dans la phase finale. Notez que selon la taille de leur propre tapis, tous les joueurs ne changent pas de phases au même moment - et chacun adapte son jeu en conséquence.

Eléments généraux pour la prise de décision
La phase intermédiaire d'un satellite est difficile à jouer. Chaque situation reste unique mais l'on peut tout de même trouver certains facteurs pour aider la prise de décision.

1. Votre stack par rapport au stack requis pour gagner un ticket
Il faut d'abord estimer à combien se monte le tapis dont vous avez besoin pour gagner un ticket (voir ci-dessous). En sachant si vous êtes près du but ou s'il reste encore beaucoup de chemin à faire, vous pouvez estimer quel est le risque acceptable et prendre de meilleures décisions.

2. Répartition des tapis en jetons
La distribution des tapis et la répartition des jetons entre chaque joueurs autour de la table varient d'un tournoi à l'autre. Plus les différences sont importantes, plus les décisions à prendre deviennent complexes. C'est un élément indissociable de votre position relative à la table.

3. Position à la table
Y a-t-il des joueurs shortstacks à votre gauche ou à votre droite ? Etes-vous le shortstack, cerné par les gros tapis ? Votre voisin de gauche a-t-il le 3-bet facile ou est-il passif ? Ce sont quelques-unes des questions à se poser avant de prendre une décision.

4. Les styles de jeu adverse
Le style de jeu de vos adversaires va aussi influer sur vos décisions. Selon qu'ils soient large ou serrés, passifs ou agressifs, cela influera sur leur réactions – et donc sur vos décisions.

5. La phase du tournoi où se trouvent vos opposants
Selon la taille de son propre tapis (et de son approche personnelle du jeu), chacun va jouer avec une stratégie différente. Un shorstack prendra des risques pour doubler, un tapis moyen va essayer de gagner davantage de jetons tandis que les plus gros tapis chercheront simplement à conserver ce qui leur appartient déjà.

Le concept du "Double Up or Not"

Les éléments mentionnés ci-dessus vous donnerons des informations. Encore faut-il savoir que faire de ces informations. Les calculs d'expected value et d'ICM traditionnels ne s'appliquent pas totalement aux satellites où la répartition des gains est particulière. L'essentiel dans un satellite est de savoir "où l'on se situe" et ainsi de savoir s'il faut rechercher ou éviter les grosses confrontations. Le Kulicki's Double Up or Not concept (KDUN, du nom de son auteur Kulicki) repose sur la taille de votre stack relativement à la taille du stack requis pour décrocher un ticket. S'il entre en jeu dès la phase intermédiaire, il reste pertinent lors de la phase finale.

Dans un monde parfait, vous pourriez gagner un ticket simplement en remportant de nombreux petits pots, sans jamais être all-in ni voir un showdown. Evidemment, cela arrive assez rarement et il faut avoir un outil permettant d'évaluer la prise de risques acceptables.

D'abord, figurez-vous le nombre de fois où il vous faudra doubler votre tapis pour vous qualifier. Si vous débutez le tournoi avec 3.000 jetons et qu'un joueur sur 10 gagne un ticket, il faudra un tapis de 30.000 jetons pour gagner un ticket. Pour passer de 3.000 à 30.000 vous devrez doubler quatre fois (6.000, puis 12.000, puis 24.000, puis 48.000). Toutefois, le dernier doublé vous a fait gagner 24.000 jetons là où en gagner 6.000 était suffisant pour atteindre la barre des 30.000. Cela représente une prise de risques supplémentaires et inutiles. Dans un tournoi qualificatif, le dernier doublé est toujours une erreur, que votre main gagne ou non.

Dans l'exemple précédent, il ferait plus de sens de "grinder" de 3.000 à 4.000 jetons et ensuite de chercher à doubler pour arriver cette fois à 32.000. Cela vous économise une confrontation all-in sur le tournoi – déjà un profit en soi. Une autre solution peut-être de chercher un flip à 6.000 jetons (contre un petit tapis) quand vous êtes arrivé à 24.000. L'idée centrale ici est qui n'est pas nécessaire de prendre plus de risques qu'il n'est besoin pour accumuler le nombre de jetons suffisants pour remporter son ticket.

Envisager son tournoi sous cet angle permet d'avoir une estimation raisonnable de l'utilité des risques pris dans de grosses confrontations. Cela permet aussi de mieux délimiter les différentes phases du tournoi. Dans la phase initiale, il s'agit de jouer surtout de petits pots. Dans la phase intermédiaire de prendre les coinflips contre les petits stacks. Dans la dernière phase, jouer un coup implique de jouer pour la totalité de son stack.

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Tournois satellites : Prendre (ou pas) les coinflips en milieu de tournoi 101

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