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Stratégie avec Randal Flowers : le bluff pré-flop

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Kristy Arnett
6 min à lire
strategie poker randal flowers

Randal Flowers, 23 ans, a accumulé plus de 2,7M$ en tournoi, dont deux victoires au World Poker Tour. Aujourd'hui, il discute avec PokerNews des bluffs pré-flop.

- Première question : comment continuer à voler profitablement pré-flop alors que beaucoup de joueurs savent que tu es en train de voler ?
- Si j'ai un ou deux joueurs très agressifs à ma gauche, que je suis en fin de parole et qu'un joueur faible est au big blind, je vais peut-être résister à la tentation de voler. Je m'attends à être souvent payé, et par des types qui vont me faire des misères post-flop parce qu'ils savent que mon éventail de mains est très large. Donc, souvent, je vais me contenter de coucher ma main. Jouez serré si un bon joueur agressif parle après vous. C'est seulement si le risque d'être payé est minime que vous pourrez tenter quelques vols avec des mains faibles.

- Avec quel type de main est-ce que tu vas typiquement tenter de voler les blindes ?
- Disons que le jeu live est très différent du jeu en ligne. Comme ça fait très longtemps que je n'ai pas joué en ligne, mon jeu n'est peut-être pas optimal sur le plan mathématique. Lorsque vous jouez live, les gens regardent souvent leurs cartes avant que ça soit leur tour de parler. Je vais être au hijack par exemple, et le gars qui est au bouton a déjà ses cartes en main pour les renvoyer au croupier. Dans ce cas-là, je ne suis pas vraiment au hijack, je suis plutôt au cutoff. A mon avis, vous devriez jouer beaucoup plus de mains en live que sur Internet.

- Quelle est la taille de relances qui a ta préférence ?
- Je varie beaucoup mon 'sizing' mais, en général, je trouve que 2,5 fois le big blind est un montant correct. Ce qu'il faut retenir, c'est que si on est tôt dans le tournoi et qu'on a un tapis profond, il vaut mieux relancer à trois blindes. Par contre, vers le milieu du tournoi, quand le tapis moyen est à cinquante blindes et que les antes n'ont pas encore fait leur apparition, je relance à moins de 2,5BB. Tu risques 250 pour gagner 150 (si les blindes sont à 50/100). Sans les antes, si tu te fais sur-relancer, ça te place dans une situation difficile. Et donc, il vaut mieux risquer un peu moins.

- Tous les gens qui ont appris dans des livres avaient en tête que la relance standard pré-flop est comprise entre trois et quatre blindes. Pourquoi cela a-t-il changé ?
- Plus ta relance diminue et plus ton stack effectif est profond. Il arrive un moment où seule une plus petite relance te laisse encore assez de profondeur pour jouer post-flop. Mais évidemment, si tu as à faire à des joueurs que tu estimes meilleurs que toi, tu n'as pas forcément intérêt à vous donner à tous les deux plus de marge de manoeuvre post-flop. Un vol pré-flop à trois ou quatre blindes se justifie alors totalement.

- Parlons maintenant des 'resteals'. Les gens sont de plus en plus conscients qu'ily a beaucoup de vols pré-flop, surtout en provenance de joueurs en fin de parole. Quels sont les facteurs que tu prends en compte pour décider de punir un vol supputé en sur-relançant pré-flop ?
- Plus les gens relancent petit et plus tu peux fréquemment te permettre de 'resteal', même avec un tapis pas très profond. Je veux dire par là que si tu fais face à une relance à trois blindes et que ton tapis en fait, disons, 30, ce n'est pas un super spot pour tenter un 'resteal'. Pour miser 7,5 blindes et puis te coucher au flop ? Ca ne vaut pas vraiment le coup. Maintenant, si tu as 50 blindes de profondeur derrière toi, là tu peux te le permettre. Et puis tout dépend de tes adversaires. Si je suis au bouton, qu'un joueur très actif relance au cutoff, que j'ai une paire en dessous des Septs et qu'il me reste, disons, 26 blindes, je vais peut-être aller directement à tapis. Payer n'est pas bon parce que tu n'as pas assez pour bien jouer post-flop derrière. Et se coucher n'est pas bon non plus, vu l'éventail de mains possibles de ton adversaire. Mais il faut tout prendre en compte : l'argent déjà au pot comparé à ton stack, la probabilité que ton adversaire se couche et l'équité de ta main au cas où il paie. C'est un exercice de haute précision : quelquefois, les mains ave lesquelles je me couche sont très proches de celles avec lesquelles je déciderais d'aller à tapis.

- Est-ce que tu peux nous indiquer avec quel genre de mains tu irais à tapis en resteal dans une situation de ce genre (un joueur très loose qui relance en fin de parole) ?
- Difficile à dire indépendamment des tailles respectives de nos tapis, de sa fréquence précise de relances et de la probabilité que j'ai de le faire coucher. Disons que tu ne peux pas faire de grosse erreur si tu pars à tapis avec Neuf-Huit assortis et plus, n'importe quelle paire ou n'importe quel As assorti. Mais là, c'est uniquement si tu joues contre un type vraiment très 'loose', qui va relancer 80% de ses boutons. D'une manière générale, c'est très important de savoir 'resteal' de manière profitable dans un tournoi.

- Place au 'cold 4-bet'. C'est devenu un move de plus en plus commun en tournoi. Avant, c'était le signe évident des Rois ou des As. Maintenant, c'est beaucoup plus fréquemment utilisé pour punir les resteals. On a identifié qu'un type volait et qu'un autre essayait de voler le voleur, et donc, on tente un 'cold 4-bet'. C'est important dans cette situation d'avoir des 'blockers', non ?

Définitions :

  • cold 4-bet : un 4-bet qui ne vient pas du relanceur intial mais d'un autre joueur à la table
  • blocker : une carte que je possède dans ma main et qui va limiter les combinaisons adverses

- Absolument. Parce que l'équité rentre énormément en ligne de compte dans un 'cold 4-bet'. Si le cutoff relance, comme il le fait presque à chaque fois, et que le bouton sur-relance pour le punir, je vais peut-être tenter un 'cold 4-bet' dans les blindes avec une main comme As-Valet. Il y a déjà la probabilité que mon move fasse coucher mes deux adversaires d'un coup. Et même si l'un des deux paie, je ne suis pas mort. Une paire en dessous du Valet et c'est un 50/50. Une paire de Dames ou un As-Roi et il me reste quand même trois Outs, ce qui me donne 30% de chances de m'en sortir. En outre, mon As-Valet limite les chances que l'un de mes adversaires me retourne une paire d'As puisque c'est moi qui ai l'un des quatre As du paquet.

- Dernière question : est-ce qu'UTG est devenu le nouveau bouton ?
- Oui mais je trouve que les gens en abusent un peu trop. Je n'ai rien contre le fait de relancer under-the-gun de temps en temps, avec des mains à potentiel comme Huit-Sept assortis par exemple. Parce que si le flop vient Cinq-Cinq-Six avec un tirage couleur, tu cumules les avantages : tes relances sont plus respectées parce que les gens se disent que tu as très souvent une overpaire. Si un As arrive au turn, ça te donne de nouveaux outs pour bluffer. Et si rien de tout ça ne marche, tu as quand même de bonnes chances de trouver une quinte ou une couleur en restant masqué. Et donc de très bien rentabiliser le risque que tu as pris. Mais il y a tellement de joueurs maintenant qui relancent tout et n'importe quoi under-the-gun. Si ça devient trop visible, le type en question aura beaucoup de mal à résister à une sur-relance pré-flop, surtout si tu t'es déjà couché une ou deux fois avant. Si tu prends le risque de 3-bet une relance qui vient du joueur UTG, c'et forcément que tu as quelque chose, non ?

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