Aussie Millions : les débuts d'un tournoi mythique
Avec les Aussie Millions 2009 programmées le mois prochain, retournons-nous un instant sur les origines du plus célèbre des tournois de poker australiens, afin de bien comprendre comment les Aussie Milion ont pu passer d'un tournoi à 74.000 AUD$ de prize pool au monstre de 7.800.000 AUD$ qu'il est devenu aujourd'hui.
On ne peut pas parler de l'émergence des Aussie Millions, ni même du poker en Australie, sans se pencher sur l'histoire de la poker room du Crown Casino de Melbourne. Elle a ouvert en 1997 avec 21 tables. A cette époque, la room ne proposait presque que du 'Manila', une variante de poker uniquement jouée en Australie. Comme au Texas Hold'em, chaque joueur reçoit deux cartes privatives et partage cinq cartes communes avec ses adversaires. Mais à l'inverse du hold'em, le 'Manila' se joue avec un jeu de 32 cartes, toutes d'une valeur de 7 ou plus. On ne retourne qu'une carte commune à la fois, avec un tour d'enchère par carte retournée.
Bien que le Hold'em ressemble beaucoup au Manila, le Crown Casino a mis du temps à convertir sa clientèle à cette "nouvelle" variante. Signe de leur détermination : lorsqu'ils accueillirent le premier Championnat Australien de poker, connu sous le sobriquet d'Aussie Millions, ils choisirent d'imposer le Hold'em au Main Event. Avec un buy-in initial de 1.000 AUD$, il attira 74 participants et fut finalement remporté par l'australien Alex Horowitz.
Avant le fameux "boom", on parle de la fin des années 90 comme des "années noires du poker", pas uniquement aux Etats-Unis mais dans le monde entier. Le poker était partout en perte de vitesse et beaucoup de casinos avaient déjà commencé à transformer leurs poker rooms en parcs de machines à sou, autrement plus lucratives. Au Crown Casino aussi, les années noires se firent durement sentir et, à son point le plus bas, la poker room ne comptait plus que 12 tables. Mais le staff du Crown n'a jamais baissé les bras : il restait mobilisé, lançait des campagnes "apprenez à jouer" et tirait les gens par la manche pour leur faire découvrir les joies du poker.
La persévérance du Crown à garder vivante la tradition du poker en Australie se voit d'ailleurs à la forte participation qu'ont connu les éditions successives du Main Event des Aussie Millions. Le buy-in augmente progressivement les premières années, passant de 1.000 AUD$ en 1997 à 5.000 AUD$ en 2002, tout comme le prize pool, qui totalisait 74.000 AUD$ la première année et 330.000 AUD$ cinq ans plus tard. Tous les vainqueurs de 1998 à 2002 sont australiens. Après la victoire inaugurale de Horowitz, Milo Nadalin ajoute son nom à la liste (1999), puis c'est au tour de Leo Boxell (2000), de Sam Korman (2001) et enfin de John Maver (2002). Durant ces cinq premières années, 5 joueurs non-australiens seulement parviennent en table finale du Main Event.
Mais les temps changent, et le Championnat National se transforme bientôt en un titre de renommée mondiale. C'est en 2003 que démarre le "boom" du poker, avec la victoire historique de Chris Moneymaker aux WSOP et l'apparition des micro-caméras qui permettent de voir les cartes des joueurs à la télévision. Le Crown, bien décidé à surfer sur cette nouvelle vague, double le buy-in et le fait passer à 10.000 AUD$, conférant aux Aussie Millions le titre du tournoi de l'hémisphère sud le plus richement doté, désormais sur un pied d'égalité avec les plus grands tournois du monde.
Dans une suite à cet article, nous reviendrons prochainement en détail sur l'explosion du poker en Australie et nous dresserons aussi le portrait du premier non-australien à avoir remporté les Aussie Millions.
Les 3 autres articles de la série :
2 - Aussie Millions 2 : le tournant de 2003
3 - Aussie Millions 3 : Les années en or
4 - Aussie Millions 4 : « The Great Dane » et Alexandre le Grand
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