Jeux d'argent en ligne : le PMU veut faire cavalier seul
A la veille de la libéralisation du secteur des jeux d'argent en ligne, les grandes maneuvres continuent : Le Pari Mutuel Urbain (PMU) vient ainsi d'annoncer la sortie prochaine d'une offre complète de paris en ligne, étendue à toute la gamme des paris sportifs, football compris.
Si Philippe Germond, son président, assure dans le Figaro du 6 septembre 2009 que l'offre en question ne sera ouverte au public que lorsque la loi aura été votée, le PMU s'apprête quand même à aller chasser sur les terres de l'autre monopole français actuel sur les jeux d'argent en ligne, la Française des Jeux. Une attaque frontale que le PMU entend mener sans l'aide de personne.
A la veille de l'ouverture, un secteur en pleine effervescence
Car le combat ne se joue pas qu'entre ces deux mastodontes. Entre les opérateurs "illégaux", installés de longue date, et la pléthore de petits nouveaux fourbissant leurs armes dans l'attente du feu vert des Autorités, il faut se méfier de tout le monde. Pour ne pas avoir à partager leur base de données client, ni la FDJ ni le PMU ne semblent pour l'heure pressés de nouer des partenariats avec les opérateurs en place, comptant plutôt sur leur propre expertise technique, leur force de frappe marketing et les quelques mois de répit qui leur sont alloués par le Parlement. La Française des Jeux a bien noué quelques accords purement techniques (les solutions logicielles de poker en ligne lui seront fournies par la société CyberArts tandis que le Bingo sera confié à Nyx) mais le PMU s'y refuse tout net. Aucun partenariat ou rachat technique n'est envisagé. Le spécialiste hippique a décidé de faire cavalier seul.
Pourtant, le paysage balbutiant des jeux d'argent en ligne français a été marqué ces derniers mois par une frénésie de rapprochements en tous genres : Free qui s'allie à ChiliGaming, Mangas Gaming (la société de Stéphane Courbit) qui rachète successivement BetClic, Expekt et Bet-at-home, Eurosport qui s'associe à Serendipity (la société de Martin Bougues et de Patrick Le Lay) pour lancer Eurosportbet au Royaume-uni. Sans compter M6, Orange ou le Groupe Amaury, qui cherchent eux aussi à nouer des partenariats techniques pour se positionner sur le marché français avant son ouverture. De leur côté, les casinotiers Partouche et Barrière sont encore plus avancés dans leurs préparatifs, ayant ouvert à six mois d'intervalle les sites Partouche-game.com et Lecroupier.com.
Dans leurs boxes, les opérateurs piaffent d'impatience
Partouche a même franchi la ligne jaune, avec un site d'ores-et-déjà accessible aux joueurs français, et ce, depuis presque un an. Pour se défendre, il plaide le principe de réciprocité, arguant du fait que les sites en ligne ont depuis longtemps investi le marché "en dur". A l'appui de cette dernière affirmation, Partouche a ainsi fait venir un huissier de justice au Carroussel du Louvre le 29 août dernier, avant le coup d'envoi de l'étape parisienne du France Poker Tour. Il voulait faire constater la tenue d'une maison de jeu illégale par Winamax, sponsor de l'événement. Pour la petite histoire, les Renseignements Généraux, pas convaincus, ont décidé de confisquer les trophées comportant la marque "Winamax" et l'affaire s'est pour l'instant arrêtée là.
Il est un autre domaine encore où les opérateurs ont récemment testé la résolution des pouvoirs publics : celui des investissements publicitaires. Ainsi, fin avril, Beclic, Unibet et Bwin ont du remiser au placard les sponsorings d'émissions de paris sportifs qu'ils avaient conclu avec Europe 1 et RMC, tous les acteurs s'engageant à patienter jusqu'à ce que le Parlement ait légiféré. Suite aux rappels à l'ordre conjugués du CSA et du Gouvernement, BetClic a également dû renoncer temporairement à afficher son logo sur les maillots de l'équipe de foot de Lyon.
Le Pari de Philippe Germond
Les deux monopoles en sursis que sont la FDJ et le PMU en profitent donc pour faire feu de tout bois : la FDJ a déjà noué des accords avec RTL, Canal Plus et France Télévisions tandis que le Pari Mutuel Urbain, dans un prélude à son offensive sur le marché des paris sportifs, multiplie depuis quelques temps les alliances purement 'sportives'. Il s'est ainsi récemment associé au Tour de France, au Top 14 de Rugby et à Rolland Garros. Sûr de sa force, Philippe Germond se dit confiant dans la capacité de son groupe à rafler un quart du marché des paris sportifs en ligne, tablant sur 400M€ de revenus annuels dès le premier exercice. Un pari à prendre au sérieux, de la part d'un des plus gros 'bookmakers' d'Europe.
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