James Atkin "Challenge" : l'élève dépasse le maître (coaching poker)
Il y a quelques mois James Atkin décide de prendre un coach pour améliorer son poker. Aujourd'hui, il est devenu coach à sont tour. Il nous raconte son parcours et partage ses réflexions sur le coaching.
Beaucoup de joueurs ont soif de connaissance sur tout ce qui concerne le poker et les moyens d'améliorer leur façon de jouer. Les méthodes utilisées pour y parvenir ont beaucoup évoluées ces dernières années.
Auparavant, cela se limitait aux supports imprimés. Depuis Education of a Ploker Player de Herbert O. Yardley jusqu'à la parution de la série Harrington on Hold'em en 2004, lire des ouvrages sur papier était la seule véritable source d'informations pour améliorer son jeu.
Mais l'émergence du poker en ligne au début des années 2000 a permis de nouvelles méthodes plus interactives. Les forums en lignes sont devenus des points de rencontres où les joueurs discutent des mains jouées et augmentent leur connaissance du jeu. Cette tendance s'est accrue avec l'apparition de sites de coaching (entraînement par le biais d'articles, de videos ou particulier), tel que CardRunners, fondé en 2005. Les vidéos permettent de regarder les meilleurs joueurs à l'oeuvre, d'observer leur façon de faire et leur compréhension du jeu.
Depuis lors, ce phénomène a connu une progression naturelle et le coaching particulier est devenu la dernière folie à la mode pour améliorer son jeu. D'une certaine façon, cela combine l'apprentissage dans les livres, les forums et les videos en une seule méthode.
Coaching poker : suivre un entraînement
Il y a quelques mois, j'ai décidé de prendre un coach. Bien qu'ayant de bons résultats, j'étais conscient de pouvoir faire mieux et je voulais parvenir à combler mes lacunes plus efficacement. J'ai beaucoup appris de mes erreurs, en particulier, celle de m'être pris pour un ''Boss'' il y a trois ou quatre ans à cause de mes résultats exceptionnels. Mais je ne prenais le temps de m'améliorer. Quelque soit votre domination sur les parties que vous jouez, une hausse de votre winrate ou ROI est toujours une bonne chose.
Je me suis inscrit au site de coaching de Collin Moshman qui pratique une approche "no win, no fee" ("Pas de gains, pas de frais"). Avec un entraîneur qui a un intérêt personnel dans vos résultats, vous n'est plus le seul à vous préoccuper de savoir si vous êtes gagnant ! Cela peut aussi être une bonne motivation, car il est parfois difficile de rester seul derrière son ordinateur à grinder, tandis que se fixer des objectifs de volume de jeu possibles à atteindre est un bon moyen de rester gagnant.
J'ai noté que, aussi bien que vous jouiez, il reste toujours un certains nombres d'erreurs ici et là. Être obligé d'analyser son jeu durant une session, plutôt que d'éviter cette étape, apporte beaucoup. Parfois, avoir un gros volume de jeu peut paraître plus important que le temps passé à étudier une seule main, mais si vous faites la même erreur continuellement, alors le temps passé hors des tables peut devenir très profitable.
Devenir coach à son tour
Fort de mon succès, peu de temps après m'être inscrit sur un site de coaching, je suis devenu coach moi-même. Une expérience intéressante jusqu'à présent.
J'y prend beaucoup de plaisir. Je pense que c'est surtout parce que cela me permet de parler avec les gens car le coaching se fait par téléphone via Skype. Le plus gros problème d'un joueur de poker pro en ligne, c'est qu'il passe le plus clair de son temps derrière son écran d'ordinateur, sans interaction avec les autres. Contrairement à d'autres emplois, vous n'avez pas de collègues et je trouve parfois triste de ne pas avoir de camarades de bureau. Heureusement, je me suis fait plusieurs amis en m'aventurant dans le poker live, mais ils vivent aux quatre coins et il est souvent difficile de rester en contact régulier.
Il est aussi agréable de parler avec des gens du monde entier. J'ai maintenant des élèves qui vivent en Angleterre, en Belgique, aux Pays-Bas et en Serbie. C'est amusant car ils parlent tous un anglais terrible (à part les Anglais, évidemment).
Je fait également parti de ces gens ennuyeux qui peuvent parler de poker jusqu'au coucher du soleil (et le restant de la nuit). Cela sert d'exutoire à mes étudiant et il semble que je sois incapable de m'arrêter dans le temps imparti à chaque élève, passant toujours deux ou trois fois plus de temps que prévu.
Je pense que c'est également bénéfique pour mon propre jeu. A cause du temps que je passe à analyser la sélection des mains et autres choses. Bien que je ne sois pas le joueur engagé dans les cas étudiés, ça ne peut qu'améliorer ma façon de jouer.
Mon coaching doit réussir
Toutefois, il y a une part de moi qui est réticente à donner des conseils issus d'une expérience acquise en plusieurs années en une heure ou deux. C'est comme si j'avais écrit un roman fleuve au cours de plusieurs années et que quelqu'un en faisait un film que n'importe qui peut voir en 90 minutes !
Aussi, j'ai quelques inquiétudes sur la liquidité du trafic sur les tables de poker. Ce n'est pas un secret que le jeu est devenu plus difficile à battre ces dernières années. Cela est largement dû aux sites d'entraînement et les coachings particuliers ont certainement renforcés cette tendance. Si j'entraîne un certains nombres de joueurs qui a leur tour entraînent d'autres joueurs, cela revient à faire de l'élevage de sharks (requins, désigne les joueurs gagnants). Heureusement il reste assez de fish, mais au-delà d'un certain point, il faudra aller pêcher ailleurs pour continuer à gagner son pain.
J'ai rencontré des personnes sympathiques et certains d'entre eux envisagent déjà de quitter leur situation pour devenir des joueurs professionnels de poker. Peut-être que ma prochaine session avec ces gens traitera des inconvénients de ce satané métier !
Ensuite, je pourrais toujours leur conseiller de coucher paires de Dames dans les blinds quand je vais all-in depuis le bouton ..
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