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Poker Paris : une soirée au Cercle Cadet

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Paris. Vendredi 10 septembre, 20h. Nous sommes tranquillement installés au premier étage du Cercle Cadet accoudés à l'un des bars de l'établissement situé au fond de la salle de cash-game. Les bouteilles s'alignent dans le dos du serveur, occupé à préparer un seau à champagne pour quelques joueurs sortis gagnants d'une session de cash. Le comptoir en bois clair résonne de leurs histoires de good beat qui nous donnent une furieuse envie d'aller tâter des jetons. Plus tard peut-être. Pour l'heure, nous avons rendez-vous avec François, rencontré la veille lors du tournoi "Double Chance". Ce jeune normand s'est porté volontaire pour nous servir de cobaye dans une série d'articles centrés sur le poker à Paris. Joueur 'live' régulier originaire d'Honfleur et arrivé depuis peu dans la capitale, il sera donc notre candide pour les semaines à venir.

Un endroit convivial

La trentaine, cheveux ras et regard clair derrière de petites lunettes rondes, François arbore un t-shirt "Never raise me or die trying' et des écouteurs Bose Supra. Le parfait attirail du grinder live. "Au Casino Barrière de Deauville, j'étais habitué à un style vestimentaire un poil plus strict. Ma première expérience en live à Paris s'est faite au Cercle Gaillon, près des Champs, il y a de cela quelques semaines. Le 'dress code' ne m'avait pas trop dépaysé. Mais ici, l'ambiance est un poil plus cool". A quoi attribue-t-il cette plus grande permissivité ? François hésite. "Le Cercle a ouvert il y a quelques mois seulement et ils avaient besoin de se reconstruire une clientèle. En même temps, on m'a dit qu'il y avait pas mal d'habitués qui étaient revenus. Et finalement, c'est vrai que ce n'est pas le monde qui manque." Effectivement, au fil de la soirée, les joueurs se feront de plus en plus nombreux, jusqu'à monopoliser une dizaine de croupiers. Parmi les nouveaux arrivants, beaucoup de joueurs éliminés du tournoi qui, pour l'heure, se prépare sous la verrière du dernier étage. "En fait, je crois que le Cercle essaie de faciliter le passage au poker live pour les gamins qui ont découvert le poker sur Internet et se sentiraient peut-être trop intimidés si on conservait tous les vieux rites du 'Gentleman's Club'.

Pour ou contre les caves à 30€ ?

A-t-il repéré d'autres signes de cette volonté de démocratisation ? François répond tout à trac : "ils ont baissé les caves minimum à 30 euros." Notre voisin de chaise, un joueur de la vieille école, se joint alors à la conversation pour nous confier tout le mal qu'il pense de cette initiative. "Ca va durcir le jeu. Tu n'as aucune 'fold equity'contre des mecs cavés à 15 blindes qui ont décidé de rentrer dans un coup. Les types vont partir à tapis, doubler et se barrer avec l'argent. Impossible de rentrer dans ses frais dans ces conditions." Un débat s'engage. Tout le monde n'a pas l'air d'accord avec cette analyse. Selon d'autres adeptes du Cercle, ça limpe quand même pas mal autour des tables. "Sur les tables en 2/2, il y a beaucoup de joueurs qui veulent voir des flops pour pas cher. Mais tous les profils sont représentés, avec au minimum un flambeur par table, qui paiera jusqu'au bout du monde avec la troisième paire et mettra plusieurs fois la main dans la poche de son Jean au fil de la soirée pour recharger à coup de billets de 200 euros." Voilà au moins un point sur lequel l'assemblée tombe d'accord : le niveau moyen est plutôt faible et les nouveaux habitués du lieu en profitent. Dans ces conditions, certains se montrent logiquement plus conservateurs. Ils voudraient que rien ne change.

Semaine vs week-end

Quand on interroge François sur l'offre de tournois réguliers du cercle, il opère une distinction très nette entre les tournois proposés en fin de semaine et les autres. "En semaine, les tournois ne coûtent pas cher et la structure s'en ressent. Quand on démarre avec 2.500 jetons aux blindes 25/50 et que les niveaux défilent toutes les 20 minutes, on a intérêt à voir quelques cartes tôt dans le tournoi. Sans quoi on se retrouve avec un M inférieur à 10 au bout de 40 minutes et on a plus que quelques blindes au bout d'une heure. En comparaison, les tournois du vendredi et du dimanche sont beaucoup plus intéressants : 120 blindes pour 100 euros le vendredi, 480 blindes pour 200 euros le dimanche et les niveaux sont rallongés à 30 minutes. Cela dit, je fais quand même quelques tournois en semaine, notamment ceux avec Rebuys et add-on. Je recave systématiquement dès la première main jouée, ce qui me donne plus de profondeur de départ et me permet d'attendre ceux qui ont décidé de ne pas investir plus de 50 euros." Et François de conclure, avec un large sourire aux lèvres : "Ils se retrouvent vite pris à la gorge. Et quand ils tentent un move désespéré, je suis là pour les cueillir."

Une perf' à Cadet

Une assurance affichée qui a peut-être pour origine l'excellent résultat de notre ami la veille au soir. "98 joueurs inscrits, j'ai fait 2ème. 800 euros, plus un ticket à 300 euros pour le Deepstack du 09 octobre. Les quatre premiers ont reçu un ticket, j'ai pas compris, ca dépassait le prize pool." Renseignements pris, l'un des quatre tickets provient du 'bad beat jackpot' prélevé aux tables de cash-game. Dorénavant, une partie du jackpot sert à financer ces tickets qui viennent enrichir les prize pools des tournois réguliers. "Nice," murmure François, "dommage que j'aie déjà chopé un ticket. Sinon les crapshotsdevenaient carrément EV+. Il ne faut pas que je me rate le 09 octobre!"

Un niveau hétérogène

Le niveau en tournoi par rapport au cash-game ? "Ce sont un peu les mêmes joueurs que l'on retrouve aux deux, il n'y a pas vraiment de séparation entre les deux étages. La fréquentation a bien progressé en quinze jours, avec plus de dix tables de cash ouvertes désormais. Je navigue entre les tables pour repérer celle qui m'intéresse. A une table de dix, on va trouver en moyenne trois ou quatre réguliers du Cercle d'un bon niveau plus, disons, deux ou trois joueurs agressifs qui ont visiblement pas mal d'expérience accumulée en sit'n-gos sur Internet. Ils n'hésitent pas à envoyer les '3-bets light'd'entrée de jeu, histoire de survivre à la première heure. Le reste de la table est constitué de joueurs, au choix, soit trop serrés soit complètement 'donk'. Hier, il y en a eu un qui nous prévenait quand il avait touché, histoire qu'on puisse facilement le sortir du coup quand ça n'était pas le cas. Il nous a finalement dit : Je gagne uniquement quand je joue 'in the dark'. Joignant le geste à la parole, le mec s'est mis à relancer pré-flop au petit bonheur la chance. Il checkait au flop, toujours sans regarder ses cartes et ne leur jetait un coup d'oeil que face à une mise adverse. Il a vite sauté. J'espère qu'on va le revoir bientôt à la table... "

La manche du croupier

Un coup qui l'a plus particulièrement marqué ? "Un misdealplutôt rigolo. Les croupiers sont en général très pro mais là, celui qui était à notre table n'a pas eu de chance. Au début d'un coup, alors qu'il s'apprêtait à ramasser les premières mains défaussées, le dealer s'est pris la manche dans le paquet. Une quinzaine de cartes ont été retournées d'un coup. Il a vite mis les deux mains sur le tas et a appelé Mika, qui s'occupe du floor. La main a été déclarée valide mais il a aussi été décidé que tous le joueurs devaient pouvoir jeter un bon coup d'oeil aux cartes retournées. On les a donc étalées au milieu de la table pendant une dizaine de seconde, afin que chacun puisse tenter de les mémoriser. La suite est plus anecdotique mais, sur le coup, ça m'a bien fait marrer. Imagine : une nouvelle variante de Hold'em, avec un tiers du sabot retourné et cramé. Et tous les mecs à tirage qui essaient de se souvenir combien d'outs effectifs il leur reste..."

Budget de poker live

Dernière question, le budget de poker 'live' de François : "J'ai un budget pour le cash-game mais pas vraiment pour les tournois. En cash, je suis arrivé avec 2.400 euros, soit une douzaine de caves stacké max aux tables 2/2. Honnêtement, je ne crois pas avoir besoin de plus parce que j'ai souvent un edgepost-flop sur pas mal de joueurs à ma table. Bon, je vous dis ça et, en même temps, la semaine dernière s'est pas super bien passée. Je me suis fait craquer deux fois les As le même soir! Pour aggraver mon cas, j'ai tendance à me payer de bons restos avec mes gains plutôt qu'à les ajouter à ma bankroll. Dans ces conditions, bien sûr, elle ne peut que baisser. Le but va donc être de la faire durer le plus longtemps possible. En tournoi, je ne tiens pas vraiment de comptabilité. Tout dépend de la somme que je trimballe dans la poche arrière de mon pantalon. Mon dieu, aucune gestion de bankroll ! (rires) Allez, je vais me faire une promesse : si je finis à une bonne place au ''Special Deepstack", je conserve mes gains. Ils me serviront à financer mes prochains tournois."

Pourquoi Cadet plutôt qu'ailleurs en quelques mots ? "On m'en a dit du bien. Mais le truc, c'est que la carte de sociétaire était gratuite. Je trouve assez de joueurs à mon tarif et la possibilité de rentabiliser mes sessions. Et puis le coup des tickets pour des tournois à prize pool garanti, c'est assez motivant." En attendant, rendez-vous est donc pris pour le 09 octobre à Cadet. Au programme : Un tournoi à 300 euros, avec une cagnotte de 30.000 euros minimum. Elle devrait être largement dépassée.

Cercle Cadet
14, rue Cadet 75009 Paris
Métro Cadet (ligne 7 du Métro)
Ouvert 7j/7, de 14h à 6H du matin.
Le site du Cercle Cadet

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Gwenn Rigal

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