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Affaire Cercle Cadet : Une Décision Rendue le 20 Janvier 2026

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Cercle Cadet

"Je respecterai votre décision. J'ai fait du mieux que j'ai pu. Mon seul soucis, c'était le bien être de mes collaborateurs, souvent au détriment de ma famille. Il est temps de passer à autre chose". Ce sont par ces mots griffonnés sur une feuille de papier que Serge Kasparian a conclu ce mardi 18 novembre le procès du Cercle Cadet après près d'un mois d'audience au Tribunal de Paris.

Ancien propriétaire et président du conseil d'administration de l'association Cercle Cadet, Kasparian avait vu la semaine dernière le procureur demander 4 ans de prison dont deux avec sursis et 250 000€ d'amende à son encontre pour des faits notamment de blanchiment, d'abus de de confiance et d'abus biens sociaux. Parmi les onze prévenus, seul Jean-François Federici, présenté comme chef du clan dit des "bergers corses" et qui aurait extorqué de l'argent du cercle, s'était vu requérir une peine plus lourde (4 ans de prison et 375 000€ d'amende).

Mais sur les derniers jours d'audience, ce sont la relaxe et la dispense de peine qui ont été plaidées par les différents avocats de la défense, qui ont tous pointé du doigt les faiblesses du dossier en le qualifiant tour à tour de "chambre du Mistigri" ou "d'échafaudage bancal".

"Faites vos Jeux, Rien ne va Plus"

"Comment monter un dossier ?", s'est par exemple interrogé Me David-Olivier Kaminski qui défendait Federici. "Prenez quelques noms avec des "i", des casiers judiciaires ronflants, des renseignements qui servent de béquille dans cette procédure", répondait son collègue Me Julien Pinelli qui déplorait dans le même temps l'utilisation "caricaturale" de termes comme "mafia corse" ou "clan Federici" "dans le seul but de servir l'accusation".

"Est-ce qu'il y a eu extorsion ? Il n'y en a pas la preuve dans le dossier", a-t-il poursuivi, en détaillant les procès verbaux où Serge Kasparian explique "ne pas avoir de Corses chez (lui)" ni d'avoir de "problèmes avec le milieu corse". Ce dernier avait pourtant accusé Jean-François Federici, par ailleurs condamné à 30 ans de prison pour un double assassinat, d'extorsion avant de se rétracter à la confrontation en 2018 et à l'audience. Des rétractations que le procureur avait décrites comme "symptomatiques d’une peur". "Je n'ai pas vu un Serge Kasparian apeuré ou timoré", a répondu Me Kaminski à ce sujet.

Kasparian avait aussi expliqué lors de l'enquête avoir rencontré un homme se présentant comme Federici et qui avait "un léger accent corse". "Jean-François Federici n'est qu'accent corse. La rencontre n'a donc pas pu exister", a balayé Me Pinelli avec le même avec accent. "Serge Kasparian parle de Federici car il était en délicatesse avec le magistrat instructeur et voulait sortir de prison, et/ou en délicatesse avec ses créanciers pour les calmer", a-t-il supposé.

"Je suis complètement déconnecté du Cercle Cadet", a finalement résumé Federici lui-même lorsque la Présidente du tribunal lui a donné la parole une dernière fois. "Il n'y a pas de preuve", a ajouté Jacques Valliccioni, décrit par le procureur comme "homme de main" de Federici avec Daniel Giabiconi.

"Un Dossier de Fraude Fiscale"

Outre l'ancienneté d'un dossier "jugé près de 16 ans après les faits", les différents avocats se sont également indignés de nombreuses absences, comme celles des parties civiles qualifiées de "fantômes", ou celle de l'administration fiscale. "C'est un dossier de fraude fiscale, rien d'autre", a par exemple lancé l'un des deux avocats de la famille Kasparian, appuyé par la défense de Pierre-Louis Faure, ancien membre du comité des jeux du club mais présenté par l'accusation comme "directeur de fait".

"Il n'y a pas d'élément de blanchiment faute de savoir quel est le produit de l'argent détourné. Et pas de détournement, pas de victime. Pas de préjudice de l'URSSAF versé au dossier non plus et plus de 150 rapports du Service central des courses et jeux (SCCJ) sur Cadet sans problème", ont longuement détaillé les avocats de Faure au dernier jour du procès en ajoutant que "l'enquête avait totalement oublié le règlement d'un cercle de jeux".

Sur ce dernier point, la place du "banquier" était au cœur du dossier car c'est en bonne partie de ce rôle et sa caisse que semblait venir l'argent détourné. Si c'est officiellement un joueur qui devait tenir la banque, c'est ici Serge Kasparian qui a reconnu tardivement tenir ce rôle. "Mais aucun texte n'interdisait au président d'une association d'être banquier, sauf s'il était salarié ce qui n'était pas le cas. Et s'il était banquier, il n'a pas pu s'auto-détourner", ont répondu ses conseils.

Kasparian avait pourtant reconnu prendre de l'argent du cercle pour rembourser son investissement initial dans le cercle et alimenter ses brasseries. Une "gestion à l'ancienne" que des avocats ont voulu relativisé : "Même s'il a pris de l'argent, ce n'était pas mal dans son esprit".

Le tribunal a mis son jugement en délibéré et a fixé au 20 janvier 2026 à 13 heures 30 la date de rendu de sa décision.

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Maxime  Taldir

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