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Bwin et Betclic coordonnent leurs attaques (jeux en ligne)

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Gwenn Rigal
4 min à lire
Stéphane Courbit

Après la charge de Stéphane Courbit (photo), PDG de Betclic Everest Group, dans l'édition du 28 novembre du Figaro, c'est au tour de Carlo Costanzia, le Président de bwin France de hausser le ton dans une interview accordée le 1er décembre au magazine iGaming. En cause : la fiscalité trop élevée, la limitation du taux de retour aux joueurs et celle de la variété des jeux d'argent proposés aux joueurs.

Anciennement président de GiocoDigitale, le leader italien des jeux d'argent en ligne racheté par Bwin, Carlo Costanzia a pris les rênes de bwin France en juillet dernier. Aujourd'hui, il doute qu’un seul opérateur gagne de l’argent sur le marché français : "L’offre de jeux autorisée est trop limitée. La taxation est prohibitive. Le taux de retour aux joueurs, plafonné à 85% alors qu’il est de 90 à 95% sur le marché international, obère la compétitivité de l’offre légale et nous empêche de nous différencier les uns des autres."

Deux styles pour un même message

Pour autant, la charge de Carlo Costanzia est moins virulente que celle de Stéphane Courbit, se contentant de souhaiter que l'Etat français se saisisse rapidement de ces questions. Le PDG de Betclic Everest Group s'était montré plus pressant : "Nous ne pouvons attendre la clause de révision prévue en décembre 2011 pour faire évoluer la loi." Il avait également eu plusieurs formules-choc dans les colonnes du Figaro ("la loi française est absurde dans son exécution", "C'est la pire d'Europe", "Elle ne nous permet pas d'exister"), avant d'égrener la même liste de récriminations que bwin : "Nous sommes trop taxés, le périmètre des jeux autorisés est trop limité et le taux de retour aux joueurs, plafonné, est trop bas. La loi pousse les opérateurs à ne pas prendre de licence en France s'ils ne veulent pas être structurellement déficitaires." Pour appuyer ses dires, l'actionnaire principal de Betclic avait rappelé que l'activité de paris sportifs de la société allait perdre 25 millions d'euros cette année sur le marché français, alors qu'elle était bénéficiaire l'an passé.

Le poker épargné

Les attaques des deux hommes d'affaires se concentrent avant tout sur les paris hippiques et sportifs. Le poker semble moins leur poser de problème. Carlo Costanzia l'explique ainsi : "La France a été plus restrictive pour les paris sportifs mais a été plus évolutive par rapport au poker (en permettant l’introduction de jeux en argent réel tout de suite)." Après avoir rappelé que la France avait aussi autorisé les cash games pour le poker, alors qu'ils sont toujours interdits en Italie, le Président de bwin France pointe tout de même du doigt les progrès restant à accomplir : "L’offre en Italie est plus ouverte, avec les skill games (tels blackjack, backgammon ou gin rummy) autorisés en plus du poker." Rappelons, il est vrai, que seul le poker est autorisé en France. Et encore, seulement le Texas Hold'em et l'Omaha, les autres variantes ayant été inexplicablement tenues à l'écart du champ de la loi.

Stéphane Courbit sort les griffes

Pour finir, le PDG de Betclic Everest s'est distingué de son collègue en passant directement aux menaces : "Soit la loi évolue vers plus d'équité, soit nous devrons nous poser la question d'aller remettre en cause le monopole de la FDJ sur les jeux de tirage et de grattage et celui du PMU sur les paris hippiques hors Internet." Courbit a également annoncé un arrêt de la publicité à la télé en 2011 et une réduction de 80% de ses investissements dans le sport français, dont il est le premier sponsor privé :"Ce sera une douche froide pour le monde du sport français, mais nous y sommes contraints". Ambiance, ambiance...

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Gwenn Rigal

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