Black Friday : le retrait de Bodog, premier d'une longue série ?
Dans un communiqué publié le 26 juillet, Bodog a annoncé son retrait du marché américain d'ici au 31 décembre 2011. Une annonce qui fait suite à l'obtention d'une licence britannique par son franchisé Bodog Uk, qui va permettre à la marque de redéployer une partie de ses activités vers un marché juridiquement plus sûr.
Pour autant, rien ne devrait changer pour les clients américains du site puisque Bodog fonctionne depuis plusieurs années déjà comme une simple marque, sans responsabilité opérationnelle. Ainsi, le Morris Mohawk Gaming Group (MMGG), qui exploite Bodog.com aux Etats-Unis depuis cinq ans sous une licence indienne Kahnawake, poursuivra normalement ses activités sur le territoire américain en 2012. Le site devrait simplement changer de nom.
Les semaines à venir nous diront par contre si ce nest pas un signal inquiétant envoyé au reste de l'industrie et si d'autres entreprises ne décideront pas bientôt de suivre le chemin intié par Bodog.
Rien ne change pour les joueurs américains
Bodog Europe, qui exploite la marque en Europe et au Canada, et Bodog88.com, présente en Asie, sont deux autres franchisés de Bodog. Avec MMGG, ils se sont mis d'accord en 2009 pour exploiter un réseau de poker en commun, le Bodog Poker Network, afin d'accroître la liquidité de leurs tables. Seules les activités hors-poker (paris et casinos) sont restées de la responsabilité exclusive de chacun. Aux Etats-Unis, le site Bodog.com continuera bien à faire partie de ce réseau, mais sous une autre appellation. Bref, les joueurs américains ne devraient même pas remarquer la différence.
Bodog poursuit un désengagement entamé en 2006
Pour l'industrie du poker, en revanche, la nouvelle risque de ne pas passer inaperçue. Pour comprendre, il faut se rappeler que, mis à part de 'petits' sites comme Sportsbook, Players Only ou Victory Poker, Bodog est la première entreprise d'envergure du secteur à quitter volontairement les Etats-Unis depuis plusieurs années. Depuis, en fait, le vote de la loi UIGEA en 2006 qui avait interdit les transferts d'argent entre sites de poker et institutions bancaires.
A cette époque, certains opérateurs comme Party Poker ou Cryptologic avaient choisi l'exil et leur chiffre d'affaire s'en était cruellement ressenti. D'autre, comme Pokerstars et Full Tilt, avaient décidé de rester en utilisant des 'processeurs de paiement' pour contourner le dispositif légal américain. Bodog, de son côté, avait opté pour une solution médiane : franchiser un partenaire nord-américain, MMGG en l'occurence, et lui céder termporairement la marque aux Etats-Unis. Après quoi le fondateur de Bodog, Calvin Ayre, avait tranquillement pu partir en retraite, riche à milliards.
Le 'Black Friday' n'est pas terminé
Pour pouvoir continuer à payer ses clients américains, MMGG avat à son tour utilisé des processeurs de paiement situés dans des pays tiers, un dispositif qui lui coûtera 24M$ en 2008, après une plainte déposée par l'Etat du Maryland. Ironie de l'histoire, c'est le même motif qui justifie les poursuites lancées le 15 avril dernier contre Pokerstars, Full Tilt et Ultimate Bet, une offensive qui passera à la postérité sous le nom de 'Black Friday'.
En se désengageant très tôt du marché américain, Bodog a senti le vent tourner avant les autres. Et en refusant aujourd'hui à MMGG le renouvellement de sa franchise en 2012, l'entreprise fait définitivement disparaître sa marque du territoire américain et tire les dernières conséquences d'une décision stratégique prise il y a plusieurs années déjà.
Est-ce le signe avant-coureur d'un retrait massif du marché U.S. par les autres acteurs du secteur ? Pokerstars, Full Tilt et Ultimate Bet ont déjà vu leurs noms de domaine en .com saisis par les autorités américaines et ont pris cette décision contraints et forcés. Bodog suit aujourd'hui le même chemin volontairement. Mais demain ? A qui le tour ?
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