Full Tilt Poker : Les joueurs réagissent aux nouvelles accusations
Les évènements juridiques de la semaine dernière ont ajouté un autre jour notable dans le litige opposant le Department Of Justice (DOJ) américain et Full Tilt Poker (FTP), accusée d'être une "chaine de Ponzi". A moins de ne pas avoir eu accès à internet ces derniers jours, vous êtes au courant que le 20 septembre, le DOJ a amendé sa plainte pour y inclure les noms d'Howard Lederer, Chris Ferguson etRafe Furst. Pour faire court, cela ouvre la possibilité aux procureurs de poursuivre la saisie des biens et des avoirs des trois individus, mais il y a d'autres détails intéressants à lire entre les lignes de ce document 'trop long pour être lu", dans la mesure où ces nouveaux noms ne sont que la partie visible de l'iceberg.
Le DOJ a jeté un pavé dans la marre, en mettant en avant le fait que les fonds des joueurs n'étaient pas séparés des autres actifs de Full Tilt Poker, créant des remous dans le monde du poker. Beaucoup de personnalités ont utilisé leur blog ou les podcasts pour donner leur point de vue, tandis que d'autres n'ont eu besoin que de 140 caractères pour s'exprimer via Twitter.
Outre le fait de nommer les membres du conseil dans leur mise en accusation, un autre coup a été porté par l'Attorney de Manhattan Preet Bharara en utilisant les termes de "chaîne de Ponzi". Soudain, les joueurs de poker aux quatre coins du monde ont alors consulté Wikipedia afin de savoir en quoi consiste une chaîne de Ponzi. Il s'en est suivi sur Twitter une longue et intéressante discussion sur cette nouvelle information, ainsi que des effets potentiels sur l'avenir du poker en ligne.
Ponzi or not Ponzi, c'est toute la question
A la question "Full Tilt Poker est-elle une chaine de Ponzi ?", le consensus général est que l'utilisation de ce terme est l'objet d'une simplification de la part de Bharara. Terrence Chan a ainsi déclaré : "l'utilisation de ce terme serait due à la volonté de faire les gros titres avec un terme immédiatement reconnaissable dans l'opinion publique. Full Tilt Poker était néanmoins dirigée d'une manière absurde, était une entreprise indigne de confiance qui méprisait l'intérêt de ses joueurs et vraisemblablement l'objet d'une corruption interne massive. Mais je devine que ce n'était pas facile à résumer en une phrase sexy de deux mots".
Alors qu'il assistait à la chute, le fondateur de PokerTracker, Steven McLaughlin (@_tizzle) a twitté: "L'AGA [American Gaming Association, représentant l'industrie des casinos] adore peut-être la mauvaise presse de FTP aujourd'hui, mais ils vont peut-être la détester pour longtemps – cela va probablement nuire à la légalisation plus que ça ne va l'aider".
Brian Hastings (@brianchastings) semble être du même avis quand il écrit : "Le remboursement des joueurs est le plus important mais voir les termes de "chaine de Ponzi" partout dans la presse poker est très mauvais pour l'avenir aux Etats-Unis".
Carter King (@ckinglivepro) a un point de vue différent : "@_tizzle n'a pas saisi cette idée : le problème, ce n'est pas le poker en ligne, c'est la façon dont l'entreprise était dirigée. Cela renforce les arguments [favorables à la régulation]." King fait la comparaison avec la prohibition de l'alcool et ajoute "plus ils dénigrent les sites illégaux, plus l'AGA peut dire que c'est la raison pour laquelle nous avons besoin d'une régulation. FTP = bar clandestin, AGA = supermarché".
Tom Dwan (@tom_dwan) a reçu la nouvelle avec encore plus d'optimisme que King. Réduit au silence par une clause de non-divulgation, Dwan n'a pas pu s'exprimer pendant le déroulement de l'enquête, mais il nous a gratifié d'un tweet : "Super content des actions du DOJ aujourd'hui. Cela restaure un peu de confiance dans le gouvernement chez moi".
Une fois la conversation sur le gouvernement terminée, le sujet est revenu sur Full Tilt et sur le gâchis que cette affaire représente. Bien que les gens liés à cette histoire aient plus ou moins la bouche cousue légalement, de nombreux commentaires peuvent être trouvés sur le web. Brian Hastings de Cardrunners s'est étonné ce mardi de voir à quel point la gestion de Full Tilt était malavisée : "la direction de FTP me sidère, dit il, l'espérance de gain sur le long terme des propriétaires aurait été bien meilleure à gérer leur affaire correctement plutôt que de prendre tous les profits. Ainsi, ils ont escroqué leur clients, nuit à leur espérance de gains et risquent la prison. Brillant".
Il n'y avait pas tant de sarcasme chez Adam Junglen qui constate : "l'argent rend les gens mauvais".
Qui sont les responsables ?
Une autre question abordée depuis mardi dernier est celle de la responsabilité et la culpabilité de l'entreprise. Alors que les faits continuent d'être découverts suites aux investigations de Bharara, le monde du poker commence à avoir une meilleure image de qui étaient les décideurs chez Full Tilt Poker et de ce qu'ils faisaient avec les fonds des joueurs. Josh Brikis a ainsi twitté ce que beaucoup pensent : "Il est difficile de croire que le reste de la "Team Full Tilt n'était au courant de rien". Du point de vue cynique de JC Alvarado, tout ce gâchis était prévisible depuis longtemps : "C'est ce qui arrive quand vous laissez 443$ millions dans les mains de gens dont la morale tout au long des années 90 se résume à "si vous repérez un fish …".
Toute plaisanterie à part, en tant que membre du Conseil, Lederer, Ferguson et Furst avaient une plus large responsabilité que le reste de la Team. L'auteur et avocat Dave Behr nous fait un petit rappel à la loi : "Si l'entreprise a des dettes impayées qui ne peuvent être réglées au moment d'une potentielle répartition [des dividendes], le Conseil n'est pas autorisé à verser de l'argent aux actionnaires. C'est une norme impérieuse. Le Conseil ne peut pas dire 'nous ne savions pas que la répartition ne provenait pas des bénéfices' ni ne peuvent dire 'nous n'avions aucun moyen de le savoir'. Le Conseil a le strict devoir de s'assurer que les versements sont légaux".
Au regard de cette nouvelle information, l'Epic Poker League a été forcée de suspendre indéfiniment Lederer et Ferguson, à cause du Code de Conduite. L'un des joueurs du comité ayant pris cette décision est Mike "Timex" McDonald (@mikemcdonald89) qui était pensif à ce sujet mercredi : "quand j'ai reçu le DVD 'Howard Lederer's Secrets of NLHE' pour mon 15ème anniversaire, je n'aurais jamais imaginé qu'un jour je voterai pour son exclusion d'une league de poker".
D'autres citations à retenir
Daniel Negreanu : "Je ne suis pas un fan de la famille Lederer. Le frère et la soeur sont derrières les deux plus gros scandales de l'histoire du poker" dit-il dans un chat alors qu'il joue les WCOOP.
Tony G : "Aucune mention d'Ivey dans ces documents. Je crois que nous tenons notre informateur".
Tony Dunst : "Je me sens mal quand je songe à l'argent que j'ai sur mon compte FTP. Mais je me sens mieux en repensant au jour où j'ai refusé de devenir un Red Pro. #P**** d'escrocs".
Kathy Liebert : "Je suis heureuse de n'avoir jamais eu aucun deal avec FTP. Je n'arrive toujours pas à croire que l'argent des joueurs ait été volé ... c'est si mal".
Jon Aguiar : "Avec chaque nouveau jour où Phil Ivey reste silencieux, davantage de questions et de rumeurs courent à son sujet, les dernières étant qu'il est un informateur (improbable) et qu'il possède une fortune substantielle qui reste intacte, globalement équivalente à celle des autres membres du Conseil. J'ai été un grand fan d'Ivey dans toute mon existence dans lepoker. Mais chaque jour qui passe sans avoir de réponse rend plus difficile le fait d'avoir une confiance aveugle en mon héros" déclare-t-il à PokerNews.
"Tom [Dwan] a été beaucoup critiqué pour la manière dont il a géré cette affaire, mais posez vous la question de cette façon : citez le nom de quelqu'un portant les logos de FTP ayant fait mieux que lui ! Pas un seul dollar n'a été promis par les joueurs pro de Full Tilt, qui savent à présent sans aucun doute possible que leurs dividendes étaient simplement les dépôts des joueurs et non les profits de l'entreprise. Il y a peu de gens dans le poker qui sont nés avec un sens moral".
Adam Junglen : "Si jamais je revois un jour mon argent sur FTP, ma famille aura le plus beau Noël qu'elle n'a jamais eu".
Dan O'Brien : "Je n'ai pas vraiment d'opinion. Evidemment, c'est extrêmement frustrant de se faire avoir par les dirigeants mis en cause, mais il était relativement clair pour moi depuis un moment que les fonds ont été mal alloués et qu'ils essayaient de comprendre de quelle manière depuis la fermeture. Beaucoup des Pros Full Tilt sont de complets imbéciles, mais ce n'est pas une nouvelle non plus. Ils avaient de l'argent pour faire leur publicité, ainis les gens continuaient de s'intéresser à eux et on relatait leurs histoires, mais ils étaient plutôt inconsistants dans le monde du poker professionnel depuis un bon moment" déclare O'Brien à PokerNews.
"En ce qui concerne l'accusation de chaine de Ponzi lancée par le gouvernement américain, c'est plus de la dramatisation qu'un fait pour ce que j'en sais. Si Full Tilt avait continué ses activités, ils auraient été en mesure de payer les joueurs, comme une banque le fait. Bien que ce soit malhonnête et inacceptable, ce n'est pas une "chaine de Ponzi". Le gouvernement semble chercher à réunir des soutiens contre la compagnie, peut-être pour se faire pardonner le fait d'avoir créé cette situation. Quand vous créez un marché noir avec une forte demande grâce à une série de lois absurdes, ce genre de choses arrivent et ça ne devrait être une surprise pour personne".
@PokerGrump: "Je me demande si Preet Bharara va avoir un T-shirt Full Tilt pour avoir éliminé trois Red Pro Full Tilt".
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