L'avocate de Full Tilt Poker Anne Madonia détaille le deal avec Pokerstars
Sitôt effectué le versement de 225 millions de dollars au profit du gouvernement des U.S.A. pour remboursement des joueurs américains, le transfert des actifs de Full Tilt Poker à Pokerstars a été officialisé ainsi que convenu dans l'accord tri-partite avec le U.S. Department of Justice (DOJ) (ministère de la justice des USA).
Maintenant que ce transfert est effectif, PokerStars a 90 jours pour rendre disponibles tous les fonds des comptes de poker en ligne bloqués des joueurs hors-USA soit un total estimé à 184 millions $.
Les joueurs des Etats-Unis devront quant à eux faire une demande au DOJ pour retrouver leurs fonds, estimés à 150 millions $ au total.
Le transfert des actifs fut notamment orchestré par les avocats Barry Boss et Anne Madonia de Cozen O’Connor, un cabinet juridique reconnu nationalement qui a représenté FTP au cours des négociations et jusqu'à leur conclusion.
"Nous avons travaillé incroyablement dur ces 15 derniers mois pour trouver un accord qui accomplirait l'objectif principal de Full Tilt Poker : permettre à tous ses clients de recevoir une compensation" avait déclaré Boss sur le site de son cabinet la semaine dernière. “Je suis heureux que nous ayons réussi à atteindre cet objectif.”
Anne Madonia a pour sa part dirigé l'équipe responsable des négociations pour FTP et répondu aux questions de PokerNews sur les détails de ces négociations sur le transfert des actifs de Full Tilt à PokerStars.
PokerStars doit encore verser 322 millions $ au gouvernement des U.S.A au cours des trois prochaines années. Y a t-il un calendrier pour le paiement de ce montant ? Aura-t-il lieu en une ou plusieurs fois ?
C'est en fait de notoriété publique, c'est écrit dans la stipulation de Pokerstars. Il y a un calendrier. Il y aura un paiement de 125 millions $ avant un an et ensuite je pense qu'il y aura un paiement de 100 millions $ avant deux ans, le reste étant du dans les trois ans. C'est une période de paiement sur trois ans.
Pouvez-vous nous décrire le processus de négociation ? Combien de temps cela a-t-il duré ?
En ce qui concerne la durée, cela a démarré vers la fin avril et s'est terminé fin juillet lorsque nous avons signé et remis l'ordre de stipulation au tribunal. Cela a pris trois mois de négociations entre trois parties — en gros une transaction tri-partite — entre le gouvernement des États-Unis, PokerStars et Full Tilt.
En ce qui concerne la magnitude des négociations, je vous laisse imaginer négocier avec le gouvernement U.S. et négocier avec une des plus larges compagnies de poker en ligne du monde, Pokerstars, représenter par des cabinets juridiques de premier plan venus d’Israël ou d'Irlande, de New York et de Washington D.C., tandis que nous représentions un client avec très peu de poids dans les négociations. Nous avons bataillé très dur et nos clients étaient déterminés à obtenir la meilleure conclusion possible pour les différents actionnaires impliqués dans les opérations de Full Tilt.
Il semblerait que FTP n'était pas vraiment en position de poser ses conditions ? Était-ce le cas ?
Nous n'avons jamais reconnu ce fait dans les négociations, vous n'avez réellement aucun poids si vous dites
que vous n'avez aucun poids. Néanmoins, les compagnies de Full Tilt avait d'autres possibilités à considérer, y compris la banqueroute, la contestation ou la défense contre la plainte au civil elle-même, et c'est le contrepoids que nous avions, le fait qu'ils avaient encore l'opportunité de poursuivre d'autres directions et non pas simplement acquiescer à une confiscation.
Encore une fois, lorsque l'on doit gérer l'équilibre délicat entre les nombreux actionnaires, c'est quelque chose qu'ils ont pris en considération. La banqueroute pourrait ne pas permettre aux joueurs d'être payés, cela pourrait laisser des employés sans travail, cela pourrait entraver les affiliés dans la collecte de leurs dus, donc c'était là le contrepoids de Full Tilt, ils avaient d'autres possibilités, mais celle-ci est celle qui a vraiment semblé la plus sensée à toutes les parties impliquées.
Quels furent les points cruciaux des négociations? Par exemple, est-ce que le fait que FTP ne reconnaisse aucune faute selon les termes de l'accord a beaucoup compté dans le succès de ce deal ?
Honnêtement, pas vraiment, ce n'était pas un point crucial pour nos clients. Le point crucial était d'être assuré que les joueurs allaient être compensés. C'était le point crucial pour lequel nous nous sommes battus jusqu'à la fin. En ce qui concerne l'admission des fautes, etc., c'est dans un certain sens un langage standard quand on entre dans un accord de confiscation. Vous ne voulez pas abandonner tous vos actifs et voir une tierce partie, en l'occurrence le gouvernement, avoir la possibilité de vous poursuivre à nouveau. On ne serait pas de très bons avocats pour nos clients si nous n'avions pas ce type de langage dans un accord transactionnel.
En parlant des fonds des joueurs, avez-vous des détails sur le remboursement des joueurs américains ?
Nous n'avons pas beaucoup d'information à ce sujet. D'un côté nous ne sommes même pas sûrs que tout a été finalisé côté gouvernement, nous n'avons réellement aucune information spécifique. Ils pourraient, pour ce que l'on en sait, avoir un plan prêt à appliquer comme ils pourraient ne pas en avoir. Ce n'est pas une procédure de saisie et de rémission habituelle. Ils ne partagent pas ces informations avec nous, nous n'avons vraiment pas beaucoup de détails hormis ceux qui sont déjà disponibles publiquement.
Est-ce que les membres du directoire comme Ray Bitar, Chris Ferguson et Howard Lederer ont été consultés durant le processus de négociation ?
Ils sont dirigeants de Tiltware, donc de toute évidence ils sont impliqués. Howard et Ray ont joué un rôle différent de Chris Ferguson, car ils sont gérants de Tiltware dans une hiérarchie au sein d'une structure de société très complexe, mais au final la transaction a été soumise à Chris, Howard et Ray pour approbation. Howard en tant que dirigeant de Tiltware a activement participé aux négociations. Ray en tant que PDG à Dublin en charge de Pocket Kings a aussi été activement impliqué tout au long du processus. Pour être clair, nous avons fait plus que consulter Ray et Howard dans ce processus pour que cet accord voit le jour.
Peut-on raisonnablement supposer que les trois ont approuvé la transaction finale ?
Oui.
Le retour de Ray Bitar et/ou de Nelson Burtnick aux Etats-Unis a-t-il joué un rôle dans les négociations ?
Je n'ai accès à aucune information particulière sur leurs affaires criminelles, mais pour ce qui est du côté civil et de la plainte civile, cela n'a pas vraiment joué un rôle dans le déroulement des transactions, ça ne nous a ni aidé ni handicapé... Ca n'a pas eu d'impact sur les discussions de l'accord avec Pokerstars et le DOJ.
Les actifs de Full Tilt ayant été transférés à PokerStars, cela met-il un terme à la représentation de FTP par votre cabinet juridique ?
Comme pour toute transaction il y a toujours une période de transition entre le vendeur et l'acheteur pendant laquelle il faut régler les derniers détails, aider le nouveau propriétaire/opérateur avec les entreprises qu'ils ont acheté... C'est assez standard, s'ils avaient des questions ou des problèmes nous les assisterions, donc ce n'est pas terminé à 100%, j'imagine que cela peut nous prendre une semaine ou deux pour aider dans cette transition, peut être plus. Ce n'est donc pas fini, pas à 100%.
Souhaiteriez-vous ajouter quelque chose ?
Je pense qu'un des aspects importants de tout cela aura été le manque d'information disponible, mais il y avait des obligations de confidentialité entre les diverses parties et c'était une transaction très compliquée avec des actifs sur de multiple continents dans de multiples pays, des actionnaires dans diverses parts du monde. Je peux vous dire que le management a fait tout ce qu'il a pu pour équilibrer délicatement tous les intérêts des actionnaires afin d’obtenir le meilleur dénouement possible.
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