Joe Sebok : fin de carrière pour un pro du poker
Le journaliste et joueur de poker Joe Sebok a décidé de changer de vie, abandonnant ses activités dans le monde du poker pour se lancer dans le secteur vinicole californien.
Après des années sur le devant de la scène et de forte présence sur les réseaux sociaux, Sebok a partagé les raisons de sa nouvelle passion lors d'un interview dans le San Francisco Chronicle, quotidien N°1 de la ville.
Ayant payé au prix fort son échec en tant que pro et représentant d'Ultimate Bet, Joe Sebok semble vouloir dire adieu à un monde du poker qui l'a pris en grippe avant même la catastrophe du Black Friday qui a précipité la fermeture du site et la chute de son sponsor.
Joe Sebok s'invente une nouvelle vie
Hormis la célèbre et lucrative Sillicon Valley, Hollywood ou les vergers du grand Sud, la Californie possède un autre atout économique majeur : le vin. Pour Joe Sebok, ex-figure notoire des médias du poker, c'est surtout un nouveau monde à explorer :"les gens qui aiment le poker adorent vraiment le poker, et les gens qui aiment le vin adorent vraiment le vin" confie Sebok, soulignant "la pertinence des opinions fortes et de la passion qui les anime".
Avant de "perdre 8,5 kilos" en quelques semaines pour découvrir les joies des vendanges, Sebok partageait son temps entre plusieurs activités dont celle de joueur sponsorisé d'Ultimate Bet de septembre 2009 à avril 2011, date de l'arrêt des activités du site.
Depuis lors, Sebok a peu à peu abandonné ses activités dans les médias "faute de sponsor" et n'a jamais amélioré sa 56ème place au Main Event WSOP 2009 pour un peu plus de cent mille dollars de gains, point culminant d'un palmarès plutôt famélique. Cachant mal un aveu d'échec, l'enthousiasme de Sebok pour sa nouvelle vie est proportionnel à la déception voire la suspicion qu'il laissera derrière lui auprès de la communauté du poker.
Sebok et le monde du poker, un divorce inévitable
"J'espère que les fans et les joueurs dormiront plus tranquilles sachant que je suis un pro UB désormais. Je garderai les deux yeux grands ouverts et serait le premier à dénoncer toute malversation si cela devait s'y produire", tels furent les mots prononcés par Joe Sebok dans un interview pour Pokernews lors de son arrivée dans la Team UB, des déclarations qui lui seront vivement reprochées plus tard.
Jusque là, Sebok s'était bâti une solide réputation de reporter du poker, créant le show radio Poker Road avec son beau-père Barry Greenstein. Bénéficiant de la confiance de nombreux joueurs, Sebok prendra une décision fatale en endossant le rôle ambigu d'investigateur/porte-parole de son sponsor pour répondre aux nombreuses questions et critiques suite au "scandale des super-users" d'Ultimate Bet Poker.
Malheureusement pour Sebok, ses 18 mois d'office ne produiront pas grand chose en termes de résultats concrets pour les joueurs. Lorsque le Black Friday frappa de plein fouet le réseau Absolute/Ultimate Bet, tous les fonds des joueurs furent saisis avec ceux du groupe, avec peu de chances de les revoir un jour.
Déjà vilipendé par une communauté lui reprochant sa totale inefficacité dans les dossiers chauds d'UB, Joe Sebok recevra le coup de grâce de la main d'Isaac Haxton furieux contre lui et qui le fera savoir sur le forum 2+2 en ces termes :
"Les gens l'ont cru et on perdu jusqu'au dernier centime sur le site quand toute la m**de est arrivée. Il continue de twitter sur sa vie géniale et sa super maison sur Hermosa Beach qu'il a payé avec l'argent que UB a volé et lui a donné pour nous expliquer qu'ils n'étaient pas des arnaqueurs. Il n'a même jamais fait d'excuses publiques en bonne et due forme ni admis son rôle dans le fait d'aider UB à détrousser encore plus de monde."
Ce pamphlet destructeur sur le fond comme dans la forme aura raison du peu de crédit que possédait encore Joe Sebok auprès des joueurs, seuls quelques collègues journalistes l'absolvant du bout des lèvres de toute volonté de nuire.
Nul doute que la dernière phrase de l'article du SF Chronicle ne passera pas inaperçue."Le poker est un jeu fantastique et m'a beaucoup donné toutes ces années" y déclare Joe Sebok, ajoutant "mais au final, si on ne fait rien d'autre, tout ce que l'on fait c'est compter de l'argent".
Une pensée à méditer, mais qui pourrait bien être très mal interprétée par tous ceux qui eurent fait confiance à cet ex-pro du poker parti noyer son chagrin dans le vin en s'inventant une nouvelle vie loin des vicissitudes d'un monde qui lui a tourné le dos.
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