"Drawing Dead" : Les destins croisés de Dusty Schmidt et Michael Korpi
Drawing Dead est , au départ, un court métrage de 13 minutes, mettant en scène deux personnes ayant connu un destin opposé en jouant au poker en ligne.
D'un côté Michael Korpi Jr., qui a laissé tomber ses études pour jouer au poker en ligne, avant de traverser les Etats-Unis afin de sensibiliser l'opinion sur la dépendance aux jeux. De l'autre, Dusty "Leatherass" Scmhidt devenu millionnaire après s'être reconverti dans le poker suite à une crise cardiaque qui a mis un terme à sa carrière de sportif.
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Les destins de Dusty Schmidt et Michael Korpi
Drawing Dead est un documentaire de 76 minutes qui se penche sur la vie de Dusty Schmidt, un golfer en herbe devenu joueur de poker professionnel en ligne, et sur celle de Michael Korpi Jr., violoniste et accro aux jeux en rémission, qui a abandonné ses études du fait d'une addiction au poker. En juxtaposant ces deux histoires personnelles, le réalisateur Mike Weeks réussit à dépeindre les hauts et les bas du jeu en ligne.
Le spectateur est immédiatement plongé dans la vie de Korpi, qui traverse les Etats-Unis de Seattle (Washington) à Boston (Massachusetts). Accompagné de ses deux chiens, on le voit poussant un chariot au milieu d'une route déserte avec du violon en musique de fond. La voix off, celle de Weeks lui-même, nous explique que Korpi est une ancienne victime de la dépendance au jeu qui cherche à sensibiliser les gens à ce problème. Vient ensuite Dusty Schmidt qui, dès son apparition, incarne l'exact opposé de Korpi – riche, ayant réussi et le plus important, n'ayant pas développer d'addiction au poker.
Malgré ces différences, les deux personnages sont attachants. L'humanité de Korpi est révélé par l'amour qu'il porte à son violon et à ses chiens. Schmidt n'est pas qu'un petit jeune qui a fait fortune rapidement, mais un athlète dont les rêves de carrière sportive ont été balayés par une attaque cardiaque à un âge incroyablement jeune, qui a su trouver une nouvelle orientation à son amour de la compétition.
Weeks utilise l'histoire du poker comme contexte pour les parcours de Korpi et Schmidt. Si elles peuvent être utiles aux personnes n'ayant pas de connaissances particulières du poker, les images d'archives peuvent parfois ralentir l'action. Par moments, le récit s'écarte trop de l'histoire des deux personnages, ce qui peut éloigner le spectateur de l'intrigue principale.
L'un des outils les plus efficaces du film est l'utilisation de l'animation. Jeanette Bond a fait un travail incroyable, visuellement attractif et riche en informations, en particulier pendant le passage avec l'interview du neurophysicien David J. Linden. Les séquences techniques du film ont tendances à être arides, mais quand le Docteur Linden explique le fonctionnement du cerveau d'une personne dépendante, les animation de Bonds sont fascinantes.
La bande originale du film est un autre de ses points forts – qui souligne l'amour de Korpi pour le violon.
Drawing Dead : une première réalisation imparfaite mais réussie
L'on aurait pu souhaiter que Weeks filme davantage les pérégrinations de Korpi entre Seattle et Boston. Nous le voyons donner une interview alors qu'il traverse le Missouri et ne le retrouvons que lorsqu'il arrive à Boston. Weeks n'avait que 10 semaines pour réaliser son court métrage, mais le format long aurait mérité davantage d'extraits de cette randonnée de neuf mois.
Le film aurait aussi pu être enrichi par un témoignage d'une personne de l'entourage de Schmidt. Ses deux enfants n'apparaissent que sur des photos, prises après le tournage du film. Même une petite interview de sa femme ou ses parents à propos de son attaque cardiaque aurait permis d'enrichir le documentaire.
Enfin, la voix off aurait dû être laissée à un professionnel. Weeks a fait un bon travail, en trouvant des personnages captivants, apportant une information intéressante et fidèle à la réalité, mais ses opinions personnelles entre les scènes ne sont pas nécessaires. Le film aurait eu une facture beaucoup plus professionnelle si le narrateur restait objectif et neutre.
Si Drawing Dead est un peu brut sur certains aspects, il atteint son objectif : raconter une histoire convaincante des hauts et des bas auxquels peut mener le poker en ligne. Weeks devraient être félicité pour sa première réalisation. Ce film parlera autant aux fans de poker qu'aux non-avertis.
Photo par http://www.drawingdeadpokerdoc.com/
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