Poker Macao : le futur Eldorado des jeux en ligne ?
Macao est devenue célèbre parmi les joueurs de poker pour les parties folles qui s'y déroulent et les fortunes qui s'y font et s'y défont en live. Mais l'unique province chinoise autorisant le jeu aurait tout intérêt à légiférer et réguler les jeux en ligne selon Anthony Cabot, juriste expert de la question.
Alors que les pays occidentaux ont entamé le processus de régulation des jeux en ligne, la Chine, dont le nombre d'utilisateurs d'internet est à lui seul plus important que la population totale des Etats-Unis ou de l'Union Européenne, représente un potentiel énorme.
Macao, la "Monte Carlo d'Asie"
Dans l'ancienne colonie portugaise, redevenue chinoise en 1999, les jeux sont autorisés depuis 1850. En 2007, les revenus tirés du jeu à Macao surpassent ceux de Las Vegas et depuis vont de record en record. Aujourd'hui, ils sont à près de 36,5 milliards de patacas (4,57$ milliards ; 3,4€ milliards), six fois le revenu des jeux produit par le Strip de Las Vegas, selon Bloomberg. Aujourd'hui, l'industrie du jeu et les touristes qu'elle attire représenterait 50% de l'économie de Macao. Le jeu y est tellement présent, que certains surnomme Macao la "Monte Carlo d'Asie".
Il n'est donc pas étonnant qu'Anthony Cabot, avocat américain associé au cabinet Lewis and Roca LLP, conseille fortement aux autorités chinoises de s'investir dans les jeux en ligne. Cité par le Macau Daily Times, Cabot explique que "la Chine compte plus de 568 millions d'utilisateurs d'internet, la plus importante base d'utilisateurs au monde. Cela représente le double du nombre d'utilisateurs d'internet aux Etats-Unis, second au monde. Néanmoins, la part de la population chinoise ayant accès à internet est de 42,3% en Chine, qui se place 102ème dans ce domaine". A titre indicatif, l'Union Européenne compte 505 millions d'habitants et les Etats-Unis 314 millions - le Nevada moins de trois millions.
Ignorer, combattre ou accepter le jeu en ligne ?
Selon Cabot, il y a trois grandes approches face au boom des jeux en ligne : "L'ignorer, le combattre ou l'accepter". Il développe chaque option.
Ignorer le jeu en ligne revient à laisser le champs libre aux opérateurs étrangers. "A ce jour, 200 sites de jeux en ligne sont disponibles en langues chinoises, environ 20 acceptent les renminbis [monnaie chinoise] et 14 les dollars hong-kongais", autant de sites sur lesquels les autorités chinoises n'ont pas d'autorité.
La seconde méthode consisterait à bloquer l'accès aux sites de jeux en ligne aux résidents par différents moyens de contrôles gouvernementaux. Une possibilité est de bloquer les transactions financières entre les banques et les comptes joueurs. "Mais cela consisterait à reporter la charge depuis le gouvernement sur le secteur financier", une méthode qui n'est pas idéale selon Cabot.
Mais l'option la plus simple et réaliste selon Cabot est de mettre en place un système de régulation supervisé par les autorités, qui "permettrait des transactions financières moins onéreuses que sur les sites illégaux". “La raison pour laquelle les gens jouent sur des sites illégaux, c'est qu'ils n'ont pas à payer de taxes. Cela coûte moins cher et ils peuvent même profiter de réductions”.
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