Les jeux d'argent et de hasard peuvent être dangereux : pertes d'argent, conflits familiaux, addiction…, retrouvez nos conseils sur joueurs-info-service.fr (09 74 75 13 13 - appel non surtaxé).

Gouvernemen ANJ Evalujeu

Stratégie tournoi de Poker : le squeeze et comment s'en défendre

Aaron Hendrix
Aaron Hendrix
Jeremie B.
Jeremie B.
5 min à lire

Dan Harrington et sa série de livres intitulés Harrington on Hold’em (disponibles en français) ont popularisé une tactique baptisée “squeeze play”, devenue courante dans les tournois de poker. S'il est important d'avoir le squeeze dans son arsenal de joueur de poker, il est tout aussi crucial de se savoir y répondre.

Le squeeze : définition au poker

Pour ceux qui ne le sauraient pas, le terme squeeze (de l'anglais 'presser') décrit une configuration de jeu où un joueur a déjà relancé préflop et un autre suivi cette relance. Le squeeze est une sur-relance (3-bet) faite alors par un troisième joueur, en position tardive ou dans les blinds, pour mettre la pression sur ses deux adversaires.

Cette tactique est efficace pour deux raisons. D'abord, le relanceur initial ne peut continuer à jouer après le squeeze que s'il a une main très forte - parce qu'il ne doit pas seulement penser à la sur-relance mais aussi au joueur qui a suivi. Et, pour compliquer les choses, le relanceur initial va souvent se retrouver hors de position post-flop.

Ensuite, celui qui suit la relance en premier lieu a souvent une main trop faible pour suivre une sur-relance – sans quoi il aurait probablement sur-relancé lui-même. Bien que ce ne soit pas toujours le cas : certains joueurs avisés vont suivre pour inciter un autre joueur de la table à squeeze.

Le squeeze est souvent fait avec des mains que l'on ne relance pas pour leur force mais pour la probabilité de gagner le pot tout de suite après une première relance et un call.

Savoir réagir correctement à un squeeze est vital pour le joueur de tournoi. Voyons cela en détails.

Qui est le “squeezer” ?

Le plus important quand on fait face à un squeeze est de se demander qui est le joueur qui squeeze. Est-ce un joueur large et agressif qui a déjà fait ce move à la table ? Ou est-ce un joueur serré qui n'a pas relancé une main depuis des heures ? Votre réaction au squeeze dépendra grandement de la réponse à ces questions.

Attention toutefois. Parce qu'un joueur a montré une certaine tendance auparavant, il ne faut pas en déduire qu'il va toujours jouer ainsi. Des joueurs serrés utiliseront leur image pour squeeze avec des mains marginales. Les joueurs larges trouvent aussi de bonnes mains et utiliseront leur image pour les rentabiliser.

Au delà du style général du joueur, il faut aussi connaître ses tendances particulières et ses façons de miser. Si un joueur plutôt large et agressif n'a jamais squeezé quand les occasions se sont présentées, il est probable qu'il a une bonne main quand il squeeze soudainement. Si un joueur très serré n'a joué que trois mains dans les deux dernières heures à chaque fois en faisant un squeeze, il est probable qu'il utilise son image pour squeeze avec des mains marginales.

Savoir qui est l'auteur du squeeze et ce que représente ce move relativement à l'ensemble de ses actions à la table est de la première importance.

Répondre à un joueur qui squeeze

Devoir jouer contre un squeeze peut vite coûter cher. Cela implique d'entrer dans un pot 3-bet préflop, qui peut déjà représenter une part conséquente de votre stack. Voici trois autres facteurs à prendre en compte.

  • FACTEUR #1: la taille des tapis

Si vous envisagez de sur-relancer all-in face au 3-bet du squeezer, vous devez faire très attention à la taille du tapis adverse. Si votre objectif est de faire passer votre adversaire, assurez vous que sa sur-relance ne l'est pas déjà trop impliqué dans le pot : s'il est 'pot committed', il payera quelle que soit sa main.

Par exemple, nous jouons aux blinds 100/200 avec 25 d'ante à une table de 10 joueurs. La relance initiale est de 450, le squeezer reraise à 1.200, ne gardant que 2.000 jetons de tapis et vous couvrez le squeezer. Si vous envoyez all-in, votre adversaire devra payer 2.000 pour gagner 5.400 – soit une cote du pot de près de 3 contre 1.

Il y a peu de mains qui vont passer dans cette situation. Alors, à moins de vouloir être payé, évitez d'envoyer all-in et choisissez de fold.

  • FACTEUR #2: l'avancement du tournoi

En début de tournoi, quand les tapis sont profonds, il vaut toujours mieux se tromper par excès de prudence que l'inverse. Mais si les tapis sont vraiment très profonds, il possible de tester le squeezer avec un 4-bet (sur-relance) sans avoir à risquer sa survie dans le tournoi.

Vous jouez le Main Event des World Series of Poker avec 30.000 jetons au départ et des blinds à 50/100. Au premier niveau, un joueur relance à 250, vous payez et un joueur squeeze à 750. Le relanceur initial passe. Que faites-vous ?

Ici faire une nouvelle relance à 2.000 est envisageable dans la mesure où cela ne représente pas une grosse fraction de votre tapis et que votre survie dans le tournoi n'est pas ménacée. Si l'adversaire relance encore, vous avez le choix de passer ou d'essayer de jouer post-flop.

  • FACTEUR #3: La force de la main

Si le joueur qui squeeze peut avoir un large éventail de mains, celui qui veut attaquer le squeezer doit faire attention la force de sa main.

Vous suivez une relance avec une main comme 76, un joueur squeeze, le relanceur initial passe. Ici, vous pouvez jeter votre main facilement. Mais des configurations plus difficiles surviennent avec des paires servies moyennes ou deux grosses cartes. C'est à ce moment que les deux facteurs précédents prennent toute leur importance.

Enfin, si vous avez sciemment payé une relance avec une grosse paire servie ou même AxKx dans l'espoir que quelqu'un squeeze, votre plan a fonctionné.

Conclusion

Comme pour presque tout au poker, utiliser une technique particulière (ici le squeeze) de manière profitable impose que vous sachiez dans quelle situation vous vous trouvez, qui est face à vous et d'utiliser tout autre facteur qui peut aider à prendre la meilleure décision.

Enfin, ne vous sentez pas obligé de squeeze à chaque occasion. Au contraire, si les cotes sont favorables, si vous avez une raison de penser que vos adversaires peuvent passer leur main, alors n'ayez pas peur d'être agressif.

Qualifiez-vous pour la nouvelle émission télévisée de NRJ12 Spin & Go Poker Show gratuitement sur PokerStars

Les dernières infos du poker sur vos médias sociaux : Twitter, Facebook et SoundCloud.

Share this article
Aaron Hendrix
Aaron Hendrix
Jeremie B.
Jeremie B.

PLUS D'ARTICLES

En savoir plus