Un Suisse, un Kosovar, du poker et des flingues
La législation helvétique permet une certaine tolérance sur l'organisation de parties privées de poker si elles n'impliquent pas d'échanges d’argent. Un article publié par la version suisse de 20 minutes mercredi 6 mai montre encore les dangers d'une pratique non encadrée.
Des liasses de billet, des personnages louches et des versions différentes... le Tribunal correctionnel de Vevey, une ville du canton de Vaud, a eu beaucoup de travail pour démêler le vrai du faux, lundi dernier. Deux joueurs de cartes s'affrontaient au court d'un procès animé qui a mis à jour une "véritable mafia du jeu" selon Christian Humbert, l'auteur de l'article. Les deux hommes s'affrontaient autour d'événements ayant eu lieu, ou pas, dans le cadre d'une partie privée illégale au Château du Châtelard, à Montreux (VD).
Après l'audience, et dans l'impossibilité de se faire une idée claire de la situation, les juges n'ont pas condamné un citoyen Kosovar pour extorsion. Également poursuivi pour avoir séjourné illégalement en Suisse et pour une infraction à la loi relative à la circulation routière, le Kosovar a finalement écopé de 192€ d'amende ainsi que de 6 mois de prison avec sursis.
Le procès visait donc à faire la lumière sur les conséquences d'une partie de poker. Un étudiant clamait avoir du remettre 14 400€ sur les 173 360€ qu'il avait empochés au poker à l'accusé. "Apeuré", selon le journal, le jeune homme a admis avoir remis 4811€ "avant d’alerter la police". Christian Humbert en profite pour dresser une image peu flatteuse de "l’univers obscur des tables de jeux", un monde secret "que seuls les initiés connaissent".
"Les parties peuvent durer des nuits entières et sont très codifiées. Les amateurs doivent déposer 192€ pour avoir le droit de jouer, et ils sont obligés d’annoncer qu’ils vont quitter la table au moins une heure à l’avance. Impossible d’empocher ses gains et de partir dans la foulée. Les organisateurs encaissent 4% des mises", dévoile-t-il à propos de la partie du Château du Châtelard.
Le journaliste passe ensuite la parole à un témoin anonyme. "On peut jouer jusqu’à 14 400€. Comme les banques sont fermées, on se prête de l’argent [...] Lorsqu’un joueur repart avec une dette de jeu, des méthodes musclées sont parfois utilisées pour récupérer l’argent. Il arrive même que des pistolets soient dégainés", conclut ce dernier.
Ce que dit la Commission fédérale des maisons de jeu (CFMJ) sur le poker
L'article de 20minutes CH