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Las Vegas vu par... Guillaume Darcourt

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Julien Tissot
4 min à lire
Las Vegas vu par... Guillaume Darcourt 0001

Joueur charismatique du poker français, Guillaume Darcourt est un régulier de Las Vegas. L'homme est le héros de "Boa", un documentaire qui sortira à la rentrée. Il nous livre ses meilleurs souvenirs du Nevada et ses adresses fétiches. Entretien.

Raconte-nous ton premier séjour à Las Vegas ? Qu'as-tu ressenti ?
Ma première visite à Las Vegas date de 1999. À l'époque, je ne jouais pas au poker. J'y étais allé pour mes affaires. J’étais arrivé en pleine nuit en voiture de Los Angeles, on roulait dans le noir jusqu’à ce qu’à ce que surgisse au milieu de nulle part une ville dont les lumières inondaient le ciel. Ça avait vraiment quelque chose de surréaliste. Et c’est ce qu’on ressent à Vegas, une ville qui ne ressemble à aucune autre dans le monde. Pleine de paradoxes, de démesures, mais tellement fascinante !

La première fois que j’y suis allé en tant que joueur c’était en 2008. Ce premier voyage était assez incroyable. Tu sais, tous les joueurs rêvent de faire Vegas, c’est un peu l’étape ultime ! Mais, parfois ils passent des années avant de pouvoir y aller et de réaliser ce fantasme. Moi, Je jouais depuis peu de temps quand j’ai débarqué sans vraiment savoir ce qui m’attendait. Alors forcément j’ai été pris par le bouillonnement de cette ville, j’ai été envouté par cette atmosphère hors du temps et en 2010 on a même pensé s’y installer… Bien entendu, on a reculé à cause des enfants.

Quelles sont tes adresses fétiches à Las Vegas ?
Pendant des années, je suis descendu au Cosmopolitan parce que c’est le seul hôtel du strip où tu as une terrasse à chaque chambre. J'ai besoin d'un peu d'air même s'il fait 50 degrés dehors. L'année dernière, je suis allé à l’Aria, c’est plus « respirable ».

ElkY m'a fait découvrir un très bon restaurant japonais, le Kaizen. C'est une petite adresse qui ne paye pas de mine mais, c'est une expérience incroyable !

Le restaurant italien du Cosmo, le Scarpetta est vraiment bien. Pour les amateurs de Ribs, le restaurant du Casino Ellis Island, bien qu'il soit un peu sordide, propose cette spécialité. Ça ne coûte rien et c'est au top !

Quels sont les aspects de Vegas que tu n'aimes pas ?
Très vite, tu te sens oppressé à Vegas, dans les casinos. Le bruit et la foule peuvent devenir vraiment pesants. Tu subis au fil des semaines une agression auditive et visuelle. Par exemple, je ne supporte plus les piscines, c’est toujours bondé, la musique à fond, l’alcool qui coule à flot et c’est presque impossible de se détendre.

C’est très compliqué de trouver un endroit en dehors de ta chambre qui t’apaise et tu penses bien que c’est très important pour un joueur. Tu subis beaucoup de pressions et de stress avec les tournois que tu enchaines et il est essentiel de trouver un lieu qui te fait décompresser. Passer une journée en dehors de la ville te permet de récupérer. Alors ça peut être d’aller dans le grand Canyon, ou aller faire du jet mais je pense que c’est essentiel si tu ne veux pas disjoncter avant la fin de ton séjour.

Quels sont tes meilleurs souvenirs ?
Incontestablement, ma 3ème place sur un Event des WSOP (Buy-in 5000 dollars) en 2010. Il y avait un rail de folie avec 70 personnes. Ça hurlait dans tous les sens dans le Rio. Il y avait vraiment une ambiance incroyable. En 2013, j'ai réalisé le rêve de mon père, âgé alors de 93 ans. Je l'ai emmené 15 jours. Ce fut un souvenir exceptionnel.

Tu as passé plusieurs étés à Las Vegas. As-tu des anecdotes marquantes à nous raconter ?
En 2011, l'année durant laquelle, je fais un Deep-Run sur le Main Event des WSOP (37e), j'ai un souvenir particulier.

Juste avant mon Day 1, je croise Davidi Kitai dans l'ascenseur. C'est le joueur qui m'impressionne le plus. Il me raconte qu'il vient de sauter du tournoi. Et il me dit "tu te rends compte de la chance que tu as ? Tu peux encore rêver !" Durant chaque journée de ce Main Event que j'enchaînais, j'avais cette phrase dans un coin de ma tête. Ça m'a motivé.

Guillaume Darcourt lors des WSOP
Guillaume Darcourt lors des WSOP

As-tu fais quelques rencontres marquantes dans cette ville ?
Je parlerais volontiers de Phil Hellmuth, en 2010 lors de la Bellagio Cup. Lors d'un tournoi, je le mets en tilt et pendant 3/4 d'heure, il parle aux oiseaux, il se rend fou tout seul. Ça m'a bien fait marrer. C'est un personnage !

Quels sont les dangers de Las Vegas ?
Il faut avoir une rigueur pour gérer son budget. Il faut vraiment éviter les écarts en Cash Game. Ça peut vite te coûter un bras ! Pour certains, le danger se situe du côté des clubs de striptease. Moi, je n'y mets jamais les pieds.

Que penses-tu de l'énorme affluence lors du Colossus et de l'organisation de ces WSOP ?
C'est vraiment formidable ! C'est impressionnant. Je dis bravo aux équipe des WSOP et à Grégory Chochon qui travaille d'arrache-pied pour créer ces événements.

As-tu l'intention d'aller à Vegas cette année ?
Non. Je veux faire un Break. Je m'étais déjà dit ça l'an dernier et j'ai craqué au milieu du mois de juin. Je tiens pour l'instant. Il est vrai que lorsque je me connecte sur Facebook, voir les tables du Rio et tous les posts sur Vegas, ça aiguise l'appétit.

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Julien Tissot

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