La finale du Main Event des WSOP sur trois jours, oui mais à condition d'accélérer le jeu
Pour la première fois depuis l'instauration du November Nine, la finale du Main Event des WSOP s'est disputée sur trois jours au lieu de deux. Un format visiblement plébiscité par tout le monde, notamment les joueurs, même si la lenteur du jeu lors de cette finale constitue un réel problème.
Les organisateurs des WSOP, ESPN qui retransmet la finale (avec un léger décalage) et les neuf protagonistes ont tous semblé plutôt satisfaits de cette nouvelle formule qui évite de trop longues journées, limitant fatigue et erreurs pour les joueurs et lassitude pour les téléspectateurs.
Cinquième de l'épreuve, Neil Blumenfield a ainsi reconnu "c'est bien de ne pas jouer 12 heures, surtout si vous commencez à cinq heures de l'après-midi, c'est difficile de jouer jusqu'à 3, 4 ou même 5 heures du matin."
Sans qu'il soit possible de lier ça au nouveau format, une problématique nouvelle est toutefois apparue lors de la finale survolée par Joe McKeenhen : l'extrême lenteur du jeu !
Un chiffre illustre cette donnée, durant la première journée de la finale, le rythme s'est établi à seulement 13 mains par heure ! Une fréquence d'une lenteur absolue - approximativement cinq minutes par coup - loin des standards habituels pour un tournoi live (entre 20 et 30 coups de l'heure). Certes, les enjeux sont énormes et il est légitime que les joueurs s'octroient le temps de prendre la meilleure décision, surtout en étant filmé, personne n'ayant envie de faire une erreur devant des millions de personnes.
Une problématique dans l'air du temps puisque de nombreux joueurs se plaignent déjà de la lenteur du jeu dans les phases classiques des tournois.
Le replay de la première nuit de la finale 2015
Seith Palansky, le porte-parole des World Series, est parfaitement conscient de ce problème, tout en reconnaissant qu'il est difficile de trouver une solution. Alors que certains évoquent comme remède l'instauration d'une limite de temps imposée, il explique que ça ne changera pas réellement les choses. Sa démonstration est simple, en effet en admettant qu'une limite de 30 secondes par joueur soit établie, si chaque November Nine utilise le délai fixé pour prendre sa décision préflop, le temps nécessaire sera alors de 4 minutes et 30 secondes, et ce uniquement pour l'action préflop !
Palansky enfonce le clou avec la même démonstration pour un temps accordé d'une minute...
La possibilité offerte aux joueurs présents à table d'appeler le Time si un de ceux-ci prend trop de temps pour agir est aussi évoquée. Mais en additionnant les deux minutes minimum dont bénéficie un joueur avant que l'on puisse demander le Time et la minute offerte lorsque celui-ci commence on arrive à trois minutes par joueur. Ce qui est loin de solutionner le problème.
Et comme il est hors de question d'altérer la qualité du jeu pratiqué par les finalistes et de remettre en cause ce qui constitue une des spécificités du Live, Palansky reconnait qu'il sera compliqué d'accélérer le jeu.
La solution pourrait venir des joueurs eux-même. Afin de maintenir l'engouement pour le poker et l'intérêt des fans, ils pourraient s'engager à perdre le moins de temps possible pour agir lorsque les décisions sont évidentes.