Humberto Brenes rêve d'un 3e bracelet
Quand le poker a commencé à s'installer à la télévision, les producteurs cherchaient des personnages... ils n'ont pas été déçu avec Humberto Brenes.
Amoureux des caméras, Humberto Brenes a représenté le Costa Rica aux quatre coins du monde avec ses chemises à fleur, son accent et son protège carte fétiche.
Pour suive le PokerStars Championship Panama en direct
Brenes ne ratait pas une occasion de sortir un petit requin pour défendre son territoire à la table. Faire mine d'avaler les jetons de son adversaire est peu à peu devenu son passe-temps favori mais les temps ont changé.
"Je le garde pour les gros tournois", a-t-il répondu quand PokerNews a remarqué son absence lors du PokerStars National Championship à 1100$ ouvrant le festival panaméen. "Le requin n'est pas loin mais il dort encore", a ajouté le champion en rigolant alors que les places payées étaient déjà atteintes.
Finalement 110e pour un gain de 1920$, Humberto Brenes n'est pas qu'un rigolo qui sortait un accessoire pour amuser les foules. Le joueur d'Amérique du Sud a imposé son style serré sur les tournois de la planète entière et cumulé plus de 6 millions de dollars de gains. Brenes est encore loin devant à la All Time Money List pour l'Amérique Centrale et l'Amérique du Sud, son plus proche poursuivant, l'Argentin Ivan Luca n'ayant encore gagné qu'un peu plus de 4 millions de dollars...
Brenes a aussi collecté deux victoires aux World Series Of Poker sur des tournois à 2500$. Avec 85 places payées aux WSOP, il est même le 4e joueur de tous les temps avec le plus de résultats à Las Vegas, derrière Phil Hellmuth, Erik Seidel et Daniel Negreanu.
Géant du jeu, Brenes a ralenti depuis la fin de sa collaboration avec PokerStars en août 2014 et ne compte que 20 000$ de gains depuis 2015. S'il nous a assuré avoir toujours envie de consacrer plus de temps à sa passion du poker, Brenes est très occupé par son activité de patron du café El Tostador , une chaîne qui compte 27 magasins au Costa Rica. Businessman avisé, Brenes gère aussi une entreprise d'import/export avec sa famille, ce qui réduit considérablement son temps libre. Il forme enfini son fils José pour prendre sa succession dans la gestion des affaires familiales, ce qui lui complique la tâche pour gambler.
Avec un festival à une heure de chez lui, Humberto Brenes a sauté sur l'occasion, lui qui ne dispute plus que quelques parties entre amis... en attendant la retraite et la mise en place de son fils, présent à ses côtés à Panama. "Je pourrais alors jouer tous les jours... et il travaillera tous les jours. C'est parfait pour moi", a-t-il rigolé en regardant son successeur.
Il n'a pas caché l'occasion de dire sa fierté de voir un circuit mondial se déplacer dans cette partie du monde. Voir des joueurs de la région tenir les cartes en compagnie d'Erik Seidel ou Steve O'Dwyer est une belle récompense pour celui qui a largement contribué au développement du poker au sud du Mexique. "Mon sentiment c'est que je n'étais qu'une image, beaucoup de joueurs de l'Amérique Centrale se sont dit qu'ils pouvaient eux aussi gagner sur PokerStars. C'est PokerStars qui a vraiment beaucoup contribué au développement des joueurs de la région et au succès de gens comme Andre Akkari", assure-t-il humblement.
La synergie entre PokerStars et Brenes était efficace puisque, aujourd'hui encore, de nombreux joueurs lui ont demandé où était son requin...
Le futur retraité n'a pas dit son dernier mot. "Je ne vais jamais complètement prendre ma retraite (des affaires familiales, ndlr) mais quand mon fils va prendre la suite je vais pouvoir jouer un peu plus plus. Et des journées entières pour faire du poker", confirme-t-il en amoureux d'un jeu qui maintient l'esprit en éveil.
Humberto Brenes a prévu un gros programme aux WSOP cet été, histoire d'accomplir un dernier exploit. "J'ai deux bracelets mais j'ai trois enfants. Je veux gagner une fois de plus histoire de pouvoir en donner un à chacun de mes enfants", assure-t-il.
Attention, il y aura un shark de plus dans le Nevada l'été prochain !