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Ne pas s'énerver, Ne pas s'énerver, Ne pas s'énerver

Robert Woolley
David  Poulenard
David Poulenard
6 min à lire
Phil Hellmuth

La vie actuelle nous apporte malheureusement de multiples raisons de se désespérer. Terrorisme, guerre, crise économique, changements climatiques, injustice, etc. A tel point que certains parlent d'une économie du scandale, incitant de nombreuses personnes à s'abreuver des atrocités commises de par le monde. Sans aller aussi loin dans l'excès, le poker pousse souvent nos nerfs à l'extrême limite, Robert Wooly vous livre quatre conseils pour ne jamais craquer.

1. Bad beats

Il y a deux perspectives que j'essaie de garder à l'esprit lorsque je viens de me prendre un bad beat.

La première est issue du livre de Mark Blade, Professional Poker: The Essential Guide to Playing for a Living. Le conseil apparaît dans le chapitre : “Bad Beats Are Your Best Friends.”

"Donc comment devez-vous réagir après ce que l'on nomme un bad beat ?" demande Blade. "Vous devez crier Youpie ! Et même faire un petit salto arrière. Je ne plaisante pas."

Il explique ensuite pourquoi un bad beat est en réalité un bon signe.

"Les bad beats signifient qu'il y a encore des joueurs qui jouent mal" écrit Blade. "Ca sous-entend qu'il est toujours possible de gagner. Le jour où vous ne subirez plus de bad beats, il sera temps de vous mettre à gémir. Votre carrière sera terminée ! Tous les joueurs auront le même niveau et le seul gagnant au final sera le casino."

La seconde provient du livre d'Antonio Esfandiari : In the Money: Strategies for Winning Texas Hold ’em Cash Games.

"Si vous jouez au poker, les bad beats sont les dépenses de votre business" explique Esfandiari. "Passez outre et avancez. Si vous vous laissez atteindre par ceux-ci, cela peut seulement avoir un impact négatif sur votre jeu."

2. Les nouveaux joueurs

Oui, ils sont lents. Oui ils jouent alors que ce n'est pas leur tour. Oui, ils violent souvent l'étiquette parce que personne ne leur a expliqué celle-ci. Oui, ils posent des questions dont la réponse semble évidente. Oui, ils jouent parfois de manière si étrange et mauvaise que ça vousa fait perdre un gros pot alors que leur main aurait dû être couchée depuis longtemps.

Mais penser plutôt à toutes les opportunités. En premier lieu l'occasion évidente de s'approprier leur argent sans délai, précisément parce qu'ils ne savent pas ce qu'ils font et commettront d'énormes erreurs.

Plus encore, vous avez la possibilité de les aider à faire de leur première partie une expérience très agréable - et même s'ils ont perdu - ils reviendront la prochaine fois et encore et encore, juste pour le privilège de perdre plus d'argent contre vous.

Bien sur, si vous préférez, vous pouvez manifester votre impatience à cause de leur lenteur, ou vous montrer ouvertement irrité de leurs "stupides" questions, arrogant envers leur modeste niveau et vous moquer de leurs erreurs, tout en vous plaignant des bad beats infligés. Cette façon de faire vous assure qu'ils auront passé une soirée si détestable - même s'ils ont gagné - que vous aurez peu de chance de les revoir à table. Sans parler du reste de la table qui risque de ne pas apprécier votre attitude.

Est-ce vraiment ce que vous voulez ?

3. Les règles locales

Parfois les règles d'une partie sont vraiment stupides.

Vous ne pouvez utiliser votre téléphone même quand vous ne jouez pas le coup. Vous devez montrer vos cartes pour encaisser votre argent bien que tout le monde ait foldé. Votre mise ne compte pas tant qu'elle n'a pas franchi la ligne. Le rake est si élevé que vous avez perdu de l'argent bien qu'ayant remporté le pot. Le montant des relances (ou leur nombre) est cappé alors que vous jouez en No Limit...

Mais rappelez-vous, vous êtes là pour jouer au poker. Si les règles vous semblent stupides mais que la partie est profitable, passez outre, adaptez-vous et gagnez de l'argent.

Il sera toujours tant d'essayer de faire évoluer certaines règles en expliquant en dehors de la partie à l'organisateur - de manière très amicale - pourquoi telle ou telle disposition est mauvaise pour le jeu.

Mais à table, ne vous focalisez pas la-dessus, adaptez-vous aux spécificités locales et jouez votre meilleur poker.

4. Les erreurs des croupiers

Vous ne pourrez jouer des heures dans un casino sans assister à au moins une erreur d'un dealer (et que dire des parties privées).

Par exemple, votre première carte est un as, le croupier vous distribue la seconde, celle-ci se retourne - c'est un autre as qui est brulé - et à la place vous recevez un 2, même pas assorti.

Qu'allez vous faire ? Devenir hystérique ? Jeter vos cartes sur le croupier pour le punir ? Piquer une crise ? Vous plaindre au floor ? Est-ce que ce genre de comportement va arranger les choses ?

Le croupier sera toujours désolé d'avoir commis une erreur. Comme tout le monde, il tente de faire son travail au mieux, notamment dans l'espoir de recevoir un pourboire. Le critiquer pour une erreur ne modifiera pas son professionnalisme.

Qui sera la plus touché par une réaction excessive ? Vous ! Cela altérera votre jugement. Cela prolongera votre contrariété, diminuera votre plaisir et pourra vous conduire au tilt. Quant aux autres joueurs, ils vous considéreront comme un caractériel et vous craindront un peu moins.

Ok, vous dites-vous, ce n'est pas un problème pour la majorité des erreurs commises par les croupiers, mais qu'en est-il pour celles qui me coûtent très cher ? Par exemple lorsque vous avez un tirage quinte flush dans un énorme pot et que le croupier retourne à la rivière la carte magique... alors qu'un des joueurs dans le coup n'a pas encore parlé. Vous voyez alors la carte brulée, votre quinte flush s'envoler et une carte sans intérêt plus tard le gros tas de jetons partir chez un adversaire...

Cette fois-ci pouvez-vous mettre en colère ?

Bien sur. Mais une fois encore : qu'est-ce que cela changera ? On ne vous rendra pas les jetons pour autant et le croupier ne sera pas brulé en place publique ; on ne vous rendra même pas l'argent investi. Rien de ce que vous pourrez faire ou dire ne servira à quelque choses.

Vous avez donc deux choix. Vous pouvez ruminer, vous apitoyer sur votre sort, vous répéter que vous être "noir", etc. Cela vous rendre encore plus malheureux et finira pas vous amener à prendre de mauvaises décisions et perdre encore plus d'argent.

Ou alors méditer la phrase de Shakespeare "les problèmes sans solutions ne méritent pas d'attention. Ce qui est fait est fait."

Les dealers sont humains, ils font des erreurs et cela fait partie du jeu, d'autant plus qu'elles vous profiteront parfois... Acceptez-le, restez concentré et repartez au combat avec détermination dès la main suivante.

Conclusion

La prochaine fois que vous êtes au bord de l'explosion pour l'une de ces quatre raisons, prenez une seconde et réfléchissez à ce que vous voulez faire : perdre votre sang-froid ou continuer à jouer votre A-game ? Normalement le simple fait de poser la question suffit à recouvrer ses esprits !

Robert Woolley raconte ses nombreuses aventures dans le poker sur son blog "Poker Grump” .

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David  Poulenard
David Poulenard

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