Rester motivé face à la frustration de ne pas gagner gros au poker
Chad Holloway, éditeur pour PokerNews et vainqueur d'un bracelet World Series Of Poker (WSOP) en 2013 aborde la frustration que peuvent ressentir certains joueurs face au manque de réussite.
Progresser est un parcours long et difficile. C'est peut-être encore plus vrai quand il s'agit de poker. Afin de grimper les échelons au poker, il faudra faire preuve de patience, de détermination et posséder la rare qualité de continuer d'y croire aussi dans les mauvaises passes. Et même avec cela, le succès n'est en rien garanti. Pour le dire en termes pokéristiques, il faut mettre l'argent dans le pot quand on est devant et prier que cela tienne.
Les épreuves et les tribulations que doit traverser le joueur de poker me sont récemment venues à l'esprit après avoir échanger avec deux joueurs — Scott Davies et Victor Doka. Scott Davies est un joueur de poker professionnel qui a percé en 2014 en gagnant plus d'1$ million, avec notamment la victoire du Main Event World Series of Poker Asia-Pacific. Victor Doka est quant à lui étudiant, joueur de basses limites et espère réussir dans le poker.
Scott Davies, la vie rêvée des joueurs de poker
Commençons avec Davies (en photo). Il vit la vie dont rêve des dizaines de milliers de joueurs. Il voyage aux quatre coins du monde pour jouer des tournois de poker et gagne une fortune. Un tel succès est à la fois une source d'inspiration et d'envie. Après avoir abandonné une lucrative carrière d'avocat, Davies devient joueur professionnel en 2010. En 2012, il cumule un total de gains à cinq chiffres, le plus gros étant de 70.330$. Ajoutés à sa réussite sur les tables de cash games à $1/$2 et $2/$5, Davies menait une vie confortable, bien qu'il ne soit ni célèbre ni reconnu.
Et, soudain, comme sorti de nulle part, il a enchaîné les performances. D'abord troisième du Main Event ANZPT Perth en février dernier pour 51.807$, il atteint les demi-finales du WSOP $10,000 Heads-Up Championship pour 111.942$. Et après plusieurs autres places payées, il s'impose à première place du Main Event WSOP APAC dans un parterre de 329 joueurs pour un gain de 737.907$.
Comme Davies me l'a expliqué, ces succès sont le résultat de beaucoup de travail et d'énormément de temps passé à étudier le jeu. Ils sont aussi arrivées suite à une volonté tardive de tenter des shots à des limites supérieures.
“J'ai passé beaucoup de temps à jouer sur les basses limites parce que je me satisfaisais des parties faciles pour lesquelles ma bankroll était plus que suffisante” explique Davies. “Je ne pense pas que ce soit un coïncidence si j'ai eu de la réussite depuis que j'ai commencé à travailler dur. Si vous ne faites pas le travail pour vous améliorer constamment, il y a des tas d'autres joueurs qui le font et qui finiront par vous écraser, à moins que vous ne travailliez encore plus dur pour vous faire une place. Gagner au poker n'est pas chose facile, mais il y a encore beaucoup d'argent à gagner dans ce jeu pour ceux qui ont volonté de s'améliorer”.
Victor Doka et la frustration des basses limites
Davies aurait pu adresser ces propos à Doka. Celui-ci est étudiant à l'université de Denver où il fait partie de l'équipe de golf. En préparation de son diplôme en juin, il m'a contacté, me demandant conseil sur la meilleure manière d'entrer dans le monde du poker, en particulier dans les médias spécialisés sur le poker. Un sujet sur lequel je peux témoigner.
Comme beaucoup de joueurs, Doka a des ambitions de devenir joueur de professionnel de poker, mais plutôt que d'uniquement jouer, il veut percer dans la communauté par un chemin non-conventionnel. C'est exactement ce qui m'a conduit à travailler dans les médias traitant du poker i y a quelques années. Bien qu'il joue au poker depuis ses 16 ans, l'attention de Doka s'est détournée vers d'autres pistes à cause d'un mécontentement grandissant.
“Je suis frustré” explique Doka. “Je veux dépasser le niveau des basses limites et m'efforcer de devenir le meilleur joueur possible. Mais il y a un problème qui m'empêche d'arriver au sommet. Je n'arrive pas à monter une bankroll assez importante pour monter de limites”.
Pour ce que j'en sais, Doka ne manque ni de compétence ni d'ambition, mais il pense être sur-qualifié pour jouer les petites limites. Il aimerait jouer à un niveau que l'on ne trouve que sur des limites plus élevées. Comme il le souligne, les joueurs de basses limites n'ont pas le même jeu que les professionnels, ils jouent des sessions plus courtes, bluffent autant, etc …. Il a dans l'ensemble raison.
Encore une fois, je peux témoigner. Après avoir pris l'habitude de jouer des tournois plus importants, je dois presque "niveler par le bas" mon jeu quand je joue dans mon casino local. Parce mes adversaires y ont moins d'expérience que moi, j'ai tendance à trop réfléchir (par exemple, 4-bet avec des mains trop faibles) et me retrouve souvent en difficulté. Je déteste dire cela, mais dans certaines parties, il faut simplement jouer ses cartes. A l'inverse, à des niveaux plus élevés, il faut davantage de qualités et un jeu plus subtil.
Doka pense qu'il possède un niveau de jeu supérieur à celui des basses limites où il ne peut pas exprimer son talent. Bien sûr, l'on peut arguer que les meilleurs joueurs sont ceux capables de s'adapter, peu importe les limites ou la concurrence. Mais le dire est plus facile que le faire. La plupart des gans veulent progresser et les phases de stagnation peuvent être difficile à supporter.
La soif de gagner plus
Voici mon conseil à Doka et à tous les joueurs qui pensent comme lui. Davies a joué pendant des années, il n'a jamais baisser les bras et a constamment progresser. Cela a pris des années avant que les choses tournent en sa faveur, mais à présent il récolte les fruits de son travail. C'est la preuve que le travail paye.
Pour ma part, j'ai passé des années à jouer aux limites $1/$2 no-limit hold’em en cash games et des tournois à 50$ avant de décrocher un bracelet aux WSOP. Je vous suggère de tenter un shot aux limites supérieures occasionnellement. N'allez pas éclater votre bankroll, toutefois si la bonne partie se présente, tenter votre chance.
Cela dit, quelles que soient vos performances au poker, il est probable que vous en voudrez toujours plus. La soif de réussir est une bonne chose au poker et si un résultat important peut étancher votre soif temporairement, elle reviendra tôt ou tard.
Quand j'ai parlé avec Davies quelques semaines après sa victoire, il m'a confier que la seule chose à laquelle il pensait est d'en gagner un autre. J'ai ressenti la même chose lors de ma victoire et je suis sûr que vous aussi ressentirez cela un jour.
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