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Stratégie Poker : Jouer hors-de-position dans des pots relancés

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Kristy Arnett et Gwenn Rigal
5 min à lire
Denny Man

Denny Man, mieux connu sous le pseudo "The_End", est un joueur de cash-game en ligne, également coach sur LeggoPoker. Il joue actuellement en 5$/10$, après avoir été un 'regular de 25$/50$. Mais l'achat d'une maison il y a six mois a beaucoup mordu sur sa bankroll et l'a convaincu de redescendre de limite.

Aujourd'hui, il discute avec Kristy Arnett du processus de décision lorsqu'on joue depuis les blindes dans des pots relancés. Man explique pourquoi il peut être optimal, selon les cas, de check-call, check-raise ou miser directement.

- Lorsque tu es dans les blindes et qu'un type relance, quels sont les facteurs que tu prends en compte pour défendre ou 3-bet depuis les blindes ?

- Tout d'abord, le style de mon adversaire, s'il est serré ou pas. En ce qui concerne plus spécifiquement mon éventail de 3-bet, il est très polarisé. Je n'aime pas trop 3-bet avec Roi-Dame par exemple, parce que, si mon adversaire défend, c'est une main qui va être difficile à jouer. Surtout s'il a relancé en début de parole.

De manière générale, je préfère souvent 3-bet plutôt que juste défendre. A part contre le bouton. Je ne défendrai qu'avec des paires ou des gros 'broadways'. Et puis je n'aime pas trop 3-bet des gens qui vont souvent payer mes sur-relances parce que je préfère jouer ces mains avec une bonne image. Du coup, je tâche de garder les choses simples : je vais beaucoup 3-bet les joueurs qui se couchent face à mes 3-bets et payer simplement les gens qui défendent beaucoup.

- Sur quels types de tableaux vas-tu souvent décider de simplement check-call ?

- Les tableaux qui sont plutôt secs. Pas uniquement parce que tu as moins besoin de protéger ta main mais aussi parce que ce sont des tableaux sur lesquels ton adversaire décidera moins souvent d'envoyer plusieurs 'barrels' d'affilée. Sur des tableaux moins secs, avec des tirages, un check-call ne montre pas beaucoup de force et tu risques de te faire agresser par la suite.

- Et sur quels types de boards est-ce que tu vas 'donk-bet', miser en premier ?

- En fait, j'emploie une stratégie qui me permet indistinctement de check-call, check-raise ou miser en premier. Mais les tableaux sur lesquels je vais le plus souvent 'donkbet' sont ceux du genre Six-Sept-Huit avec un tirage couleur possible. Parce que ce sont des tableaux que le type qui a défendu depuis les blindes aura plus souvent touché que le relanceur initial. Et puis, sur des tableaux aussi menaçants, il est plus facile pour moi de continuer à mettre la pression au turn et à la rivière quand le type s'est contenté de payer au flop. Mais ca marche aussi avec des boards comme Roi-Dame-Valet par exemple, surtout si j'ai 3-bet pré-flop. Comme j'ai une range de 3-bet très polarisée, je peux très bien avoir touché sur un tableau comme ça et, du coup, agresser aussi bien avec mes bluffs qu'avec les mains que je valorise.

- Discutons d'une main que tu as disputée récemment. Nous sommes en NLHE 6-Max à 5$/10$. Tu paies une relance de petite blinde avec A5 et le flop vient K6x5x. Que décides-tu ?

- Sur un tableau aussi sec que celui-ci, on va sûrement se prendre plusieurs 'barrels'. Notre adversaire se dira qu'on a pu check-call avec des paires de Huits, des paires de Neufs, ce genre de choses. Il enverra donc plusieurs salves pour tenter de représenter As-Roi ou Roi-Dame sur ce tableau et, du coup, on ne peut pas se contenter de check-call.

Je serais beaucoup plus tenté par un check-raise. Sinon, on peut évidemment se coucher mais l'espérance de gain est nulle dans ce cas. Alors qu'avec un check-raise, on est assez crédible : on peut avoir Cinq-Six, paire de Cinqs, paire de Six, c'est-à-dire des combinaisons de deux paires et de brelans. Et puis, un tableau comme Cinq-Six-Roi dépareillé nous permet aussi de revendiquer un 'tirage imaginaire' avec Sept-Huit. Si un Neuf ou un Quatre sortent, je pourrai continuer à mettre la pression au turn et à la rivière. Du coup, je pense qu'il aura beaucoup de mal avec payer avec moins bien qu'un brelan ou une quinte. Sur ce flop, il va faire un continuation-bet avec un éventail beaucoup plus large que brelan. On pourrait même réusi à le faire coucher une main aussi forte que As-Roi sur la rivière. Et puis, avec As-Cinq, on a des bloqueurs pour éviter une paire de Cinqs éventuelle. Sans compter notre tirage couleur backdoor. Du coup, je n'aurais pas beaucoup de mal à tenter un peit check-raise sur ce flop.

- Et si le tableau comptait moins de tirages potentiels ? Imaginons que tombe Roi-Cinq-Deux avec un seul trèfle. On a plus de doubles-paires dans notre éventail. Dans un cas comme celui-là, te retiendrais-tu de check-raise ?

- Bien sûr. C'est un tableau complètement différent. Pas uniquement pour la raison que tu as avancée mais aussi parce que c'est un board sur lequel il tentera moins souvent d'envoyer plusieurs 'barrels'. Il sera moins crédible. Du coup, un simple check-call de notre part devient une option plus sérieuse dans ce spot.

- Revenons à l'hypothèse Roi-Six-Cinq. Si nous décidons de chek-raise au flop, devons-nous ensuite nous en tenir absolument au plan qui consiste à envoyer des barrels au turn et à la rivière ou existe-t-il des cas de figure où il vaudra mieux abandonner cette option agressive ?

- Bonne question. Sur ce tableau, si je sens de la résistance, je vais décider la chose suivante : si un Quatre, un Neuf ou un trèfle tombe au turn, j'agresserai jusqu'au bout. Si par contre c'est une brique totale qui tombe au turn, alors là j'abandonnerai. Par contre, si j'envoie un 'barrel' au turn, en règle générale j'en envoie un autre à la rivière.

L'intégralité du podcast (en anglais) avec Denny Man


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Kristy Arnett et Gwenn Rigal

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