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Stratégie tournoi : jouer une table finale à trois joueurs (partie 2)

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Kristy Arnett
5 min à lire
Stratégie tournoi : jouer une table finale à trois joueurs (partie 2) 0001

Dans la première partie de cet article, Eric Baldwin répondait à nos questions sur la stratégie à adopter lorsque la table finale d'un tournoi se réduit à trois joueurs. Dans cette seconde partie, nous abordons l'application concrète de ces concepts dans le cas d'une main réelle jouée lors de l'Event No. 34 no-limit Hold’em $1.500 aux World Series of Poker, où Eric Baldwin a remporté son premier bracelet en 2009.

Joueurs et pronfondeur des tapis:
Jonas Klausen - 3.685 millions - Bouton
James Taylor - 2.45 millions - Small Blind
Eric Baldwin - 3.345 millions - Big Blind
Blinds et Antes:
30,000-60,000 avec 5,000 d'ante

La dynamique de la table finale

PokerNews :- Avant tout, quelle était la dynamique entre vous et les autres joueurs ? Que pensiez-vous de Taylor avant cette main ?
Eric Baldwin : - Les deux joueurs sont bons et agressifs. Avec seulement 3 joueurs, il faut bien aller chercher les jetons quelque part. Mon plan est de mettre la pression à Taylor. Klaussen a la position sur moi 2 mains sur 3 et il me semble plus agressif que Taylor.

Preflop: - Klausen fold et Taylor raise à 180.000. Baldwin suit avec Ax5x. Le pot est maintenant de 375.000.

PN :- Quand Taylor vous relance depuis sa small blind, pouvez-vous nous détailler le cheminement de pensée qui vous mène à suivre ?
E.B. : - Il a ouvert très souvent depuis la small blind, il serait malvenu de jeter un As. J'ai pensé qu'avec une sur-relance, j'avais une chance décente de voir Taylor 4-bet all-in, m'obligeant à passer avec la meilleure main. J'ai donc préféré suivre pour jouer en pot en position et avec de la profondeur de tapis.

Flop: Le flop est 9 9 2. Taylor mise 235.000 et Baldwin call. Le pot est de 845.000.

PN :- Est-ce que vous vous attendez à ce qu'il fasse fréquemment un continuation bet sur ce type de board ?
E.B. : - Oui, si rien n'améliore sa main, ce board est idéal pour un continuation bet. S'il a une pocket pair, il sera ravi de prendre le pot tout de suite sans voir une carte défavorable sur la turn. Je suis alors dans une situation similaire à celle pré-flop. Il mise si souvent ici, que jeter un As reviendra souvent à jeter la meilleure main. Si j'abandonne maintenant, pourquoi aurais-je payé pré-flop ? En espérant toucher un gros flop avec As-5 ?
La taille des stacks est telle que si je relance, je lui ouvre la porte pour envoyer all-in. Il est tout à fait capable de faire ce genre de bluff. Aussi, je préfère suivre, ce qui représente plus un 9 dans mes mains.

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Turn: Le turn est le 4, le board entier étant 9 9 2 4. Taylor mise 425.000. Baldwin envoie all-in et Taylor passe, gardant ses 1.6 millions de jetons restants pour une autre occasion.

Le Bluff et la Folf Equity

PN :- Qu'est-ce qui vous a décidé à jouer ainsi ?
E.B. : - Sur la turn, je touche un tirage quinte par le ventre. Sauf si Taylor à une paire de 2, d'As ou un 9, j'ai 7 outs si je suis derrière. J'ai le sentiment que je peux effectivement représenter un 9 et réussir à lui faire jeter ses cartes au muck. Je crois également, qu'il misé à nouveau cette street en bluff. Malheureusement, il peut bluffer avec un As meilleur que le mien et si je suis, je lui donne l'opportunité de bluffer all-in sur la river.
Je décide d'être celui qui joue avec de la fold equity et donc je relance all-in. Je n'ai pas fait de gros move sur cette table finale et toutes les mains que j'ai retournées étaient légitimes. Tout cela me porte à croire que j'ai de bonnes chances de faire passer Taylor s'il a une paire moyenne.

PN :- Vous mentionnez les outs du tirage quinte ventrale au cas où vous êtes suivi. Pensez-vous que certains joueurs vont l'erreur de bluffer en n'ayant aucune chance de gagner lorsqu'ils sont suivis ? Auriez-vous joué de la même manière si la turn ne vous avait pas apporté quelques out supplémentaires ?
E.B. : - Avoir de l'équité dans le pot lorsque l'on est suivi rend la situation beaucoup plus profitable. Cependant, il y a des situations où il est tellement probable que votre adversaire passe que vous n'avez pas besoin d'avoir de showdown equity si vous êtes payé. Ce qu'il est important de se demander c'est : "Quelles sont les mains qui vont me suivre si je tente un bluff ici ?" Et ensuite de voir la probabilité que ces mains soient celles détenues par l'adversaire en question. Je ne suis pas sûr à 100% que j'aurais joué de la même façon si une autre carte était sortie sur la turn. Avoir ces 4 outs en plus a grandement facilité ma décision. Après ce qui a semblé être une éternité, Taylor a fini par jeter une paire de Dames.

PN : - Tout cela nous amène à votre conseil le plus important à savoir que vous devez être capable d'avoir des reads et de savoir quand franchir la ligne, sans quoi vous serez perdu dans le jeu à trois ?
E.B. : - Exactement. Le jeu à trois n'est quelque-chose de simple. Parfois les gros moves sont nécessaires pour pouvoir être dans en bonne position pour gagner le tournoi.

Après cette main, Baldwin a pris le chiplead et a gagné le tournoi, remportant son premier bracelet WSOP et la somme de $522,000.

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Kristy Arnett

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