Jeux d'argent USA : revenus en baisse pour la première fois en 30 ans
Pour la première fois depuis 30 ans, les revenus tirés des jeux d'argent a baissé aux États-Unis selon une étude du Rockfeller Institute, un cabinet de consultants fiscaux, rendue publique le 21 septembre 2009. Le secteur des casinos accuse en effet pour sa part une baisse d'activité de 8,5% entre les années fiscales 2008 et 2009, soit $412 Millions de moins.
Le rapport examine les fluctuations des revenus issus des jeux d'argent dans chacun des états où ceux-ci sont autorisés en prenant en compte quatre grands secteurs d'activité : les loteries, les casinos, les « racinos » (circuits de course automobile équipés de machines à sous et de tables de jeux) et les courses hippiques.
Le secteur des jeux d'argent plonge
Aux États-Unis, les casinos sont opérés par des entreprises privées taxées par l'État. Douze états américains ont légalisé les casinos, le Nevada étant le précurseur en 1931. Ce n'est qu'en 1976 que le New Jersey deviendra le deuxième état à autoriser les casinos sur son territoire pour donner naissance au mythique Atlantic City. Le Nevada regroupe à lui seul 60% des casinos américains, dont les taxes représentent 20% de l'assiette fiscale sur laquelle peut compter l'état avec notamment Las Vegas et Reno.
Si ce secteur a doublé sa contribution en taxes depuis 1998 (de 2,4 à 4,5 Milliards de dollars), il est cependant en nette régression continue depuis bientôt cinq ans. La baisse du nombre de clients d'une année sur l'autre combinée à un budget par client de plus en plus réduit explique en partie ces mauvais résultats qui sont symptomatiques des difficultés vécues par tous les casinos en occident, y compris en France, à de rares exception près. Sur les 12 états possédant des casinos aux USA, seuls deux d'entre eux montrent une progression de leurs revenus cette année : le Missouri et la Pennsylvanie. Le Missouri parce qu'il a ouvert un nouveau casino (le Lumière Place à Saint Louis) et la Pennsylvanie grâce aux « racinos ».
Revenus* des casinos aux USA de 1998 à 2009 (années fiscales)
* en millions de dollars
La rentabilité fiscale à long terme des jeux d'argent en question
Le rapport du Rockfeller Institute souligne non seulement que pour la première fois les revenus des taxes du jeu sont en baisse, mais que même lorsqu'ils étaient en augmentation, la hausse était bien moins rapide que celle de l'ensemble des revenus fiscaux. Ainsi que les auteurs du rapport (Lucy Dadayan et Robert B. Ward) le soulignent : « la tendance historique des revenus d'opérations de jeux existantes à augmenter à un rythme plus lent que les autres revenus de l'état pourrait contenir des indices précieux pour les décisionnaires considérant l'expansion de casinos, racinos et autre activités de jeux. »
Pavé dans la mare pour les 25 états qui réfléchissent actuellement à étendre la légalisation des jeux comme source de revenus supplémentaires, la baisse des revenus fiscaux issus des jeux d'argent pourrait aussi mettre en lumière d'autres problèmes. Par exemple la confirmation que la progression des revenus des jeux en ligne, le poker online en tête, se fait au détriment de casinos à court de solutions pour lutter contre ce phénomène.
En France, les casinos attendent patiemment (certains ont pris le devant comme les groupes Partouche et Barrière) le texte libéralisant le marché des jeux en ligne pour relancer leur activité. Mais remplir leur salle en ligne n'équivaudra-t-il pas à vider leur salles de jeux ? Les revenus issus des casinos virtuels compenseront-ils réellement ceux en baisse des casinos en dur ? La France aura sans doute dans la réponse à ces questions avant les USA toujours bloqués par leur politique de prohibition des jeux d'argent en ligne.
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