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Poker en ligne : ces salles qui refusent d'entrer en France

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Gwenn Rigal
5 min à lire
sportingbet, poker770, cereus, arjel

Cinq mois ont passé depuis l'ouverture du marché des jeux en ligne en France. Les plus grosses salles du marché on obtenu une licence pour proposer du poker en ligne. Les plus grosses, ou presque : certaines très populaires manquent toujours à l'appel. Voici pourquoi.

Les fortes têtes : Unibet, Sportingbet et Cereus

Au 05 octobre 2010, l'Autorité de Régulation des jeux d'Argent en Ligne (ARJEL) a octroyé 40 licences. Dans cette liste, certains acteurs majeurs du secteur brillent pourtant par leur absence. Si le cas d'Unibet doit être classé à part et semble plus procéder d'un 'retard à l'allumage' que d'une volonté délibérée de rester à l'écart, d'autres n'ont pas demandé de licence et ne prévoient pas de le faire dans un avenir proche. C'est par exemple le cas de Poker770, de Sportingbet et des rooms du réseau Cereus (UB, Absolute). Tous auraient des doutes sur la viabilité commerciale du marché français.

"Il est structurellement impossible de gagner de l'argent en France"

Pour comprendre cette apparente frilosité, il suffit de reprendre les récentes déclarations des leaders du marché : Mangas Gaming (N°1 sur les paris en ligne) tout comme Pokerstars (N°1 sur le poker en ligne) estiment que les conditions imposées aux opérateurs en France ne leur permettent pas d'être rentables. Dans un article du Monde daté du 02 octobre, Nicolas Beraud, le directeur général de Mangas Gaming, estimait qu'"Aujourd'hui, il est structurellement impossible de gagner de l'argent en France". Isai Scheinberg, le PDG de Pokerstars, ne disait pas autre chose lorsqu'il confiait en juillet dernier aux leaders de la manifestation contre le rake que les taxes imposées par l'Etat français lui faisaient perdre de l'argent.

Taxes et Droit Aux Paris

Ces taxes se montent à 7,5% des mises dans le domaine des paris (sportifs ou hippiques) et à 2% dans le cas du poker. Ce différentiel s'explique aisément lorsqu'on sait qu'en cash-game, un joueur jouant sur plusieurs tables à la fois peut effectuer plusieurs centaines de mises par heure. Et à ces prélèvements de l'Etat, il faut encore ajouter les 1% que les fournisseurs de paris en ligne reversent aux organisateurs des compétitions sportives sur lesquelles portent leurs paris. Un dispositif unique en Europe ! D'après le journal économique La Tribune, BetClic aurait décidé de déposer une requête devant le Conseil d’État, la plus haute autorité administrative française, afin d'obtenir l'annulation de ce fameux 'droit aux paris'. Au niveau européen, le syndicat des opérateurs EGBA (European Gaming & Betting Association) envisagerait même de déposer un recours devant la commission européenne à ce sujet.

Distorsions de concurrence

Au-delà des taxes, les opérateurs protestent contre certaines distorsions de concurrence dont ils seraient victimes. Des accusations suffisamment sérieuses pour que L'Autorité de la Concurrence ait décidé de s'auto-saisir le 15 septembre dernier. Dans son collimateur, on trouve notamment le droit au pari (qui peut poser problème lorsque certains opérateurs verticalement intégrés sont à la fois organisateurs de paris et d'événements sportifs) et l'utilisation que feraient certains ex-monopoles d'une partie des revenus tirés de leurs réseaux 'en dur' pour promouvoir leurs activités en ligne.

Taux de retour aux joueurs et lutte contre les sites illégaux

Et la liste des griefs des opérateurs ne s'arrête pas là : On y trouve par exemple la limitation du taux de retour aux parieurs, arbitrairement fixée à 85% du Produit Brut des Jeux par le législateur (contre 95% ou 96% dans les autres pays européens), qui conduit nombre de joueurs à aller parier sur des sites illégaux. Le Figaro estime que les sites illégaux captent toujours 30% à 40% du marché français des paris en ligne. Et les opérateurs de tempêter contre un gouvernement incapable de bloquer efficacement tous les sites étrangers continuant d'accepter des joueurs français sur leurs plate-formes.

Les joueurs français isolés

Dernier sujet de discorde, qui émane spécifiquement des opérateurs de poker en ligne : l'absence de liquidité internationale, autrement dit l'impossibilité pour les sites opérant en France de faire jouer leurs clients français avec le reste du monde. Ce qui limite sérieusement la fluidité des parties, le montant des cagnottes en jeu ainsi que la possibilité pour les joueurs français de faire évoluer leur niveau de jeu en se frottant aux meilleurs joueurs étrangers. Le législateur répétait jusqu'à présent que cette limitation était rendue nécessaire par des impératifs d'ordre technique. Or, le Danemark vient d'annoncer qu'il libéraliserait son marché du poker en ligne en 2011 et que les opérateurs de poker demandant une licence danoise bénéficieront toujours bel et bien d'une liquidité internationale. Comprenne qui pourra.

Voilà donc tous les sujets que les opérateurs auront à coeur de mettre sur la table lors de leurs futures négociations avec le législateur français. Dans la loi ouvrant et régulant le marché des jeux d'argent en ligne est en effet inscrite une 'clause de revoyure' qui prévoit de rediscuter sous 18 mois les termes du 'contrat' imposé aux détenteurs d'une licence française. Les opérateurs ont donc jusqu'à décembre 2011 pour tenter de faire valoir leur point de vue.

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Jouez au Poker en ligne sur les sites agréés par l'Arjel

L'ARJEL a attribué 27 licences de poker en ligne à des opérateurs agréés, qui ne risquent pas d'être bloqués sur le web français. Pour jouer au poker en ligne en toute sécurité, il vous suffit de télécharger la poker room légale de votre choix par notre lien PokerNews. Vous bénéficiez ainsi des avantages exclusifs dispensés tout au long de l'année aux membres du Club PokerNews.

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Gwenn Rigal

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