WSOP 2011 en coulisses : Hellmuth évite les balles et les Simpsons s'invitent au Main Event
Le Main Event des World Series Of Poker 2011 est bien entamé et c'est un nouvel été de poker qui s'achève à Las Vegas. Cela dit, et même si les couloirs du Rio Casino sont de plus en plus déserts, l'ambiance de l'Amazon Room, elle devient de plus en plus électrique. La bulle a été atteinte cette nuit et le rêve de 8,7 millions de dollars devient de plus en plus palpable pour les 378 joueurs qui ont survécu au Jour 4.
On a déjà dit au revoir à quantité de stars du poker mais il en reste encore un certain nombre en course, à commencer par Ben “Benba” Lamb, Phil Hellmuth, Daniel Negreanu, Guilaume Darcourt ou encore Sebastian Ruthenberg.
Huit jours après le début de ce Main Event, voici quelques premiers enseignements à tirer de ce millesime 2011 :
1. Coup dur pour les Cassandre
6.865 joueurs se sont inscrits au Main Event, faisant de son édition 2011 la troisième plus importante de l'histoire. Le vainqueur repartira avec 8.711.956$, et chaque 'November Nine' est assuré de décrocher au minimum 782.115$. Beaucoup doutaient d'un tel succès au départ des World Series, mais l'affluence aux Events préliminaires suggérait déjà que ce Main Event allait être massif. Tous les tournois soumis à bracelet ont attiré des fields record, les tournois deepstack quotidiens sont devenus de plus en plus gros au fil de l'été et le succès des cash games organisés en marge de l'événement ne s'est jamais démenti. Si on ajoute à cela les satellites et les mega-satellites qui ont fait carton plein depuis le début du mois de juillet, tous ces facteurs militaient en faveur d'un field massif au Main Event.
Si certains y voient encore un chant du cygne pour l'industrie du poker post-Black Friday, j'y vois au contraire la preuve de la vitalité et de la popularité étonnantes du poker dans le monde. Bien sûr, certains joueurs vivaient là leur dernier été à Vegas. Mais, pour le joueur moyen, le poker est et restera un loisir que l'on joue en famille, entre amis ou entre collègues et tous les 'Black Fridays' du monde n'y changeront jamais rien.
2. La couverture live d'ESPN est excellente mais peut encore s'améliorer
En janvier, ESPN a marqué l'histoire du jeu en diffusant en direct la table finale de la PokerStars Caribbean Adventure, avec les cartes des joueurs visibles. Cette intitative a permis aux téléspectateurs de vivre une expérience complètement nouvelle et de tout voir de l'action alors que, par le passé, la majorité des mains ne dépassait jamais les portes de la salle de montage. Ca a aussi permis aux fans de voir Galen Hall faire le plus gros fold de l'histoire, avec juste une heure de décalage par rapport à l'action réelle.
Lors du Jour 3 du Main Event, le streaming live d'ESPN a démarré et il continuera jusqu'à ce que nous découvrions les finalistes, les fameux 'November Nine'. La retransmission des deux tables télévisées n'est pas une chose nouvelle mais, cette année, la production a ajouté à son arsenal de nouvelles tables, dites 'satellites', qui bénéficient de deux caméras à demeure. C'est d'ailleurs un peu le problème. Alors que sur les tables télévisées traditionnelles, le jeu n'est arrêté que pour les 'all ins', sur les tables satellites chaque tout d'enchères est stoppé, le temps que les caméras puissent filmer le tableau. Ensuite, à la fin de la main, l'équipe de production prend une caméra portable et la place sur la table afin que les réalisateurs puissent voir qui détenait quoi (pour les graphiques). L'action s'en trouve considérablement ralentie.
Je sais que ces mesures sont un mal nécessaire et que le coverage live est le prochain chapitre en train de s'écrire dans l'histoire du poker mais les caméras devraient apprendre à se faire plus discrètes. Connaître les cartes des joueurs est essentiel après un gros coup mais peut-être pas à chaque bataille de blindes. Au fil du tournoi, je reste persuadé que l'équipe de production s'en rendra compte. En tout cas, la manière dont ESPN est en train de filmer le Main Event cette année changera à jamais notre manière de consommer le poker à la télé.
3. Phil Hellmuth sait quelque chose que nous ignorons
On se moque toujours de la manière dont Phil Hellmuth joue lorsqu'il est 'petit tapis'. 'Raise-fold' avec moins de dix big blinds, c'est un move standard chez lui. Et le pire,c 'est qu'il a souvent raison. On ne compte plus les situations où les joueurs investissent le reste de leur tapis au milieu, juste parce que les maths te disent “paie.” Pas Hellmuth. Comme c'est l'un des meilleurs joueurs du monde, il préfère faire confiance à ses lectures et aux 'tells' physiques qu'il détecte chez ses adversaires.
Il s'est par exemple couché deux fois de manière incroyable pendant le Jour 3 du Main Event. Dans la première main, il ouvre à 5.400 au hijack et ne se laisse que 25.000 derrière. Le joueur directement à sa gauche 3-bet alors à 15.400. Tout le monde se couche jusqu'à Hellmuth qui, plutôt que de faire tapis, couche J♠J♥ en les montrant. Son adversaire avait deux Dames. Hellmuth évite ensuite les balles de Kevin Howe. Howe ouvre à 5.500 en milieu de parole et Hellmuth call au big blind. Il check-call ensuite une mise de 7.500 sur le flop K♣6♦2♥, puis check-fold après que le 9♠ soit apparu au turn. Hellmuth montre K♠Q♦, pour la top paire, et Howe dévoile à son tour A♥A♣, pour une paire d'As.
Je suis certain que, vu le déroulé du coup et la taille des tapis, la grande majorité des joueurs du Main Event se seraient fait éliminer sur ces deux mains. Mais Hellmuth, avec ses folds d'extra-terrestre, est toujours en course.
4. J'adore les Donuts
Sam Simon, le créateur des Simpsons, a joué un poker incroyable pendant les trois premiers jours du Main Event et disposait encore de 509.000 jetons au départ du Jour 4, soit bien plus que le tapis moyen. A l'inverse de Brad Garrett, de Ray Romano ou de Jason Alexander, qui mettent de l'ambiance à leurs tables, Simon préfère rester discret.
Simon ferait un superbe champion du Main Event. C'est tout à la fois un amateur, auquel on peut facilement s'identifier, et une figure connue des médias - tout du moins aux Etats-unis. Qui sait s'il ne serait pas le meilleur amabassadeur possible du poker ? En tout cas, sa présence parmi les 'November Nine' amènerait beaucoup de gens à s'asseoir derrière leur écran pour regarder la table finale.
Le meilleur résultat de Simon au Main Event reste pour l'instant une 329ème place atteinte aen 2007. Un record à battre.
5. Le cadeau de Pokernews US
Brett Richey a écrit un rap pour Pokernews et a même filmé un clip avec l'adorable Kristy Arnett. C'est notre cadeau à nos lecteurs :
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