Partouche menace de couper les vivres au LOSC
Isidore Partouche, à la tête du casinotier éponyme et sponsor maillot du LOSC (le club de foot de Lille, en première division) a menacé mercredi 17 octobre dans les colonnes de l'hebdomadaire L'Express de cesser tout sponsoring du club.
Dans le viseur du patriarche : la communauté urbaine de Lille, propriétaire du nouveau stade de la ville, lequel n'a toujours pas de nom deux mois après son inauguration. Partouche voudrait que ce stade soit baptisé "Partouche Arena" et a proposé pour ce faire un chèque de 2,5M€ annuel. Mais Lille cherche à obtenir plus et le casinotier - par ailleurs actionnaire du club à 40% - vit apparemment très mal ce marchandage.
Partouche remonté contre Lille
"On est venu me chercher pour aider le LOSC dans les années 1990. A l'époque, l'équipe était en deuxième division. J'ai fait don, à titre personnel, de deux millions de francs pour sauver le club. Un an plus tard, le Losc montait en première division et, l'année suivante, il était qualifié pour La Ligue des champions. (…) Il y a une cohérence à ce que le "namer" soit aussi le mécène principal du club comme l'est Partouche", plaide Isidore Partouche avant de menacer : "Si on ne me donne pas une bonne raison expliquant pourquoi nous n'avons pas été retenus, le groupe Partouche arrêtera le mécénat du Losc dans très peu de temps: le maillot, la pub, tout !"
Le ton d'Isodore Partouche s'explique aussi par les mauvaises relations qu'il entretient avec la mairie de Lille depuis 2006, date à laquelle la concession du nouveau casino de la ville lui a échappé au profit du Groupe Barrière.
Une affaire de gros sous
Mais sa menace a en tout cas de quoi inquiéter le club de foot nordiste, tributaire des financements de Partouche à hauteur de 3,3M€ par an (sur un budget total de 100M€) au titre du sponsoring maillot et des dépenses de publicité.
Plus, donc, 2,5M€ par an proposés par le casinotier afin que le nouveau stade prenne son nom. Une offre généreuse : à titre d'exemple, elle est 2,5 fois supérieure au plus gros contrat de "naming" actuel en France, celui qui lie l'assureur MMA au stade MMArena du Mans. Mais Lille, qui doit payer chaque année 11M€ à Eiffage, constructeur et exploitant du stade, en veut plus. Du coup, sont régulièrement évoqués en privé les noms d'autres partenaires potentiels, essentiellementt de grands distributeurs de la région comme Auchan, Decathlon, Casino et Carrefour.
Un appel d'offres pour le 'naming' du stade de Lille ?
Lorsqu'on évoque devant lui le montant demandé par la communauté urbaine (entre 3,3M€ et 3,8M), Isidore Partouche est catégorique : "Ils ne trouveront pas à ce prix". En attendant, le Groupe Partouche reste le seul à avoir fait une offre ferme et demande, pour mettre fin aux rumeurs, qu'un véritable appel d'offres soit lancé. Avant de conclure par un nouvel avertissement, dans lequel transparaît toute sa méfiance : "Si la communauté urbaine retient une autre entreprise que nous, il faudra qu'elle prouve que l'argent lui a bien été versé."
Mais quelle idée, aussi, de se lancer dans une partie de poker menteur avec un casinotier...
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