Cercle Cadet : Salaires suspendus et appel à l'aide des employés
On a beaucoup parlé du combat des salariés de l'ACF ; à Cadet la situation est tout aussi dramatique pour les employés sans salaire depuis quatre mois.
La descente et fermeture (annoncée comme provisoire) le 14 octobre dernier a sonné le début d'un long calvaire pour les 180 salariés du Cercle Cadet.
Dans l'attente d'une décision - plusieurs fois reportée - du juge pour déterminer si le cercle se voyait placé en redressement judiciaire (ce qui aurait engendré une reprise de l'activité) ou en liquidation, les salariés se sont retrouvés totalement coincés, ne pouvant pas chercher de travail ailleurs sans pour autant percevoir leurs salaires (ni aucune sorte d'indemnités). Les rémunérations ne sont en effet plus versées depuis des mois, la dernière à avoir été perçue étant celle de septembre. Des informations confirmées à PokerNews France par le représentant des salariés du Cercle.
Depuis le 15 janvier la liquidation du judiciaire a été prononcé, le 3 février les salariés non-protégés ont été licenciés et le dossier est dans les mains de l'AGS (Assurance pour la Garantie des Salaires), organisme sollicité par le mandataire judiciaire le 16 février dernier.
Le combat n'est malheureusement pas terminé, l'AGS ayant informé les salariés qu'il mettait en suspens le paiement des salaires le temps d'un complément d'informations. Une décision problématique pour les employés de Cadet sans salaires depuis six mois, mais qui peut s'avérer compréhensible eu égard aux sommes en jeu (on parle d'un peu plus de 1,2 millions d'euros d'arriérés de salaires).
Une déclaration d'un des employés du cercle que l'on nommera Jonathan Donnelacarte illustre le profond désarroi dans lequel sont plongés les 180 :
"Cela fait 5 mois que nous subissons une liquidation judiciaire sans pouvoir travailler sans pouvoir nous inscrire au chômage et sans aucune ressources. Aujourd'hui nous venons d'apprendre, après avoir reçu dans un premier temps les fiches de paie d'octobre, novembre et décembre et la notification de licenciement économique de la part du mandataire judiciaire, que les AGS contestent et ne veulent pas payer.
Je risque de perdre la garde de mon fils pour cause de non paiement de pension alimentaire sans parler que je suis sans une thune pour vivre à l'heure ou je parle. Sans compter que tous les anciens employés sont dans la même merde et personne ne parle de ce genre de pratique dans ce pays de mer..."
. Une déclaration saisissante et un appel à l'aide qui montre bien l'étendue de la crise de l'emploi et des relations entre l'administration et les salariés en France.Il convient toutefois de rappeler- comme indiqué précédemment dans l'article - que les AGS ne refusent absolument pas le paiement, mais l'ont mis en suspense le temps de collecter toutes informations utiles. Une collecte qui doit désormais se faire rapidement, de nombreuses familles étant désormais dans le besoin.