Marine Labernardie : ''Génial de gagner à domicile''
Pour PokerNews, l'ex-directrice de tournoi revient sur sa victoire, sa carrière, ses multiples activités mais aussi sa passion pour la gastronomie et le crossfit. Interview.
Remporter un tournoi à domicile, qui plus est en étant la première femme à réaliser une telle performance sur le circuit BPT, ça fait quel effet ?
C'est génial. A domicile c'est vraiment super. Déjà, il n'y a pas tout le stress du voyage, des déplacements, des hôtels, etc. Lorsque tu rentres chez toi le soir, ce n'est clairement pas pareil. Puis tous les potes sont là, ça a été très important pour moi surtout pour la finale et le heads-up que je n'affectionne pas du tout. Ça reste sympa de gagner chez soi.
Ces dernières années, tu semblais avoir pris du recul sur les tournois live.
Je ne joue plus depuis 2011 environ, parce que je me suis mis à bosser dans le poker. J'ai été directrice de tournoi, floor à Texapoker pour APO, également floor au casino de Salies du Salat, c'est là où j'ai commencé. Puis une nouvelle fois directrice de tournoi mais pour le DSO : Cannes, Lloret del Mar, San Remo, Tanger, toujours avec Texapoker. J'ai aussi été membre du comité de direction du casino de Gruissan, pendant presque deux ans. Après tout ce temps à bosser de l'autre côté de la barrière, j'avais moins envie de jouer.
Qu'as-tu tiré de ton expérience de l'autre côté de la barrière ?
Je pense que c'est très enrichissant. On est encore plus à l'écoute du joueur lorsque l'on a été joueuse auparavant. Après, le jeu évolue tout le temps au moment où l'on arrête de jouer, et rapidement on n'a plus le niveau. Lorsque tu regardes comment ça se passait il y a 15 ans et maintenant... Il faut pratiquer tout le temps. Les joueurs de Team discutent des coups entre eux et ne cessent de travailler. C'est un vrai travail.
Après ce résultat, vas-tu jouer un peu plus ?
Peut-être, c'est vrai que ça m'a donné envie. Je dispose de bases de jeu car j'ai commencé en 2005, aux balbutiements. A l'époque, je participais aux tournois à l'Aviation Club de France à 100€. Puis j'ai réalisé quelques performances, comme une 38e place à l'EPT Deauville en 2010. Ensuite, j'ai dû abandonner à la suite d'un gros bad run d'une année, voire plus. Ça calme. Concernant le online, je ne joue quasiment pas sur internet, hormis un tournoi Omaha de temps en temps. Le jeu en ligne ne me correspond pas et je ne suis tout simplement pas au niveau.
Aujourd'hui, quelle activité pratiques-tu ?
J'ai également arrêté mon travail de directrice de tournoi, j'avais envie de me détacher du jeu. Je suis actuellement sur un nouveau projet : la reprise d'un foodtruck mobile, un camion qui se déplacera. J'adore manger, cuisiner, le bon vin, je suis une vraie bonne vivante.
Le poker n'est pas une vie, je le vois plus comme un passage vers autre chose.
Quels sont les restaurants toulousains que tu nous conseillerais ?
Il y en a une tonne, comme le Rowing et ses grillades à la cheminée, La Pente Douce pour de la gastronomie inventive. Mon foodtruck mais on n'en parle pas encore (rires). Je pourrais aussi citer la Farinata, une pizzeria qui ouvrira d'ici une semaine. Des jeunes qui se lancent avec leur restaurant Les P'tits Fayots. La liste est longue.
En déplacement, quelles ont été les villes étrangères où le niveau gastronomique dépassait celui des autres ?
C'était pas mal à Vienne, où j'avais fait le déplacement en tant que joueuse. Maintenant, il y a Barcelone et aussi San Remo en Italie.
Parle nous du crossfit, une activité sportive qui te tient à cœur.
Le crossfit vient des Etats-Unis. C'est un entraînement physique très poussé qui allie la gymnastique, l’haltérophilie et l'endurance. Quotidiennement, tu fais un Work Of the Day, autrement dit un WOD, qui change tous les jours. Il faut donc faire le maximum de répétition, d'exercices, etc. L'entraînement est très poussé mais je le pratique tous les jours. Après je ne sais pas si ça a contribué à ma victoire, le niveau joue également. Mais il n'y a pas que le hasard, si un joueur ne sait pas tenir les cartes, ça devient compliqué pour lui. Et le poker n'est pas que du 4-bet light non plus !
Globalement, quelle est ta vision du poker en France ?
Je ne veux pas être trop pessimiste et faire de mal à tout le monde, mais la situation est en pente douce, comme le nom du restaurant. Je ne la vois pas d'un œil très rose cette situation. Tout le monde part à l'étranger. L'omaha ne démarre pas alors que c'est le plus beau jeu. On a déjà tous essayé, mais ça n'a pas fonctionné. Concernant internet, je ne sais pas trop où ça en est. Mais je regarde de temps en temps les rapports de l'ARJEL, et la fréquentation baisse sans arrêt. Il va rester les gros monstres. Même les gens qui ont fait plusieurs résultats il y a quelques années disparaissent aussi. Le poker n'est pas une vie, je le vois plus comme un passage vers autre chose.