2,4 millions de dollars perdus en une semaine... Alex Luneau évoque ses pires moments de joueur de poker
A peine marié et désormais pas très loin du sommet de la pyramide qu'un joueur peut atteindre, Alexandre Luneau n'en oublie pas pour autant les mauvais moments inhérents à une carrière dans le poker.
Le joueur Winamax se dévoile un peu plus dans un blog où il liste ses "trois pires gamelles". Un excellent remède pour vous remobiliser si vous tombez en dépression après 5 tournois sans place payée ou 3 caves de NL2 lâchées sur un bad-beat.
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Pour le tricolore, il faut absolument abandonner son envie de tout contrôler pour avancer. "Au poker, on ne peut pas tout maitriser. [...] la seule chose à faire est donc d’accepter les faits, et vous concentrer sur le reste", termine-t-il en délivrant un ultime conseil. "Donnez le meilleur de vous-même : cela n’effacera pas les bad runs, mais cela les rendra assurément plus faciles à vivre, car vous ne vous en voudrez pas, et vous resterez plus lucide".
Avant cela, Alexonmoon détaille trois périodes de sa vie "plus creuses et difficiles à gérer" où il a du affronter un downswing. Luneau détaille son été 2008, 6 mois compliqués en 2010 et enfin le mois de septembre 2014.
2008
Dans la "jungle" du format head's up, Alexandre s'en sort bien et monte une bankroll de 16 000$. Un downswing de quelques jours va lui faire perdre 40 caves et 70% de son capital. "Pile alors que j’avais pris la décision d’arrêter les cours – autrement dit le pire moment imaginable", indique-t-il en parlant de "gros coup au moral".
"Cela reste mon pire souvenir de poker. En particulier à cause du doute que cette phase a installé chez moi. Soudain, je n’étais plus sûr de mon jeu, je me mettais à tilter, je jouais mal, je savais que je jouais mal, mais je jouais mal quand même", ajoute-t-il tout en admettant que cela l'a forcé à se reconcentrer sur l'apprentissage du jeu. "Le point de départ d’une ascension fulgurante", conclue le jeune marié.
2010
Alexandre Luneau a délaissé le No Limit et le Head's Up pour passer aux variantes plus lucratives de Mixed Games et de Deuce to Seven. C'est en effet là que les plus grosses parties online se déroulent... et le Français se sent au dessus du lot. "À mes yeux, les tables de cette époque, même les plus chères, étaient toutes très soft", poursuit Luneau qui effectue donc de nombreuses tentatives pour jouer les plus grosses limites. "Systématiquement, à chaque fois [...], c’était la débandade", consent celui qui évolue désormais sous le pseudonyme de BiatchPeople.
Luneau évoque la frustration ressentie par une bankroll qui fond de moitié, "avant ce downswing, celle-ci avoisinait le million de dollars". Des pertes qu'il a partagées avec ses amis puisqu'il "avait vendu pas mal d’action, entraînant un paquet de potes dans (s)a spirale infernale". L'embellie finit tout de même par arriver, "le shot passe enfin" avec un mois où il encaisse plus d'un million. "La bataille pour s’installer sur ces tables « nosebleed » fut longue", finit Alexandre.
2014
Luneau évoque enfin le mois de septembre 2014. "J’écrase les parties de Deuce to Seven et de Mixed Games avec des taux de gain horaire qui dépassent l’imagination", écrit-il avant de confier que les grosses parties se font de plus en plus rares. "Gus Hansen commence peu à peu à s’éclipser, l’action diminue progressivement".
Le joueur expatrié à Londres trouve néanmoins "un groupe d’Allemands" pour faire du Head's up aux blindes 2000-4000 ! "La partie sera difficile mais j’aime le challenge, et surtout je suis plus confiant que jamais dans mon jeu" explique Alexandre qui se lance donc dans un "combat" quotidien qui va s'étaler sur la moitié d'un mois.
"J’ai bossé mon poker comme un acharné histoire d’être à la hauteur. J’avais notamment rempli un fichier Word de dix pages où la stratégie de chaque Allemand était détaillée [...]. Après chaque partie, je mettais le fichier à jour avec de nouvelles notes", détaille le joueur W, persuadé d'avoir mis "toutes les chances de (s)on côté".
La première semaine est tout de même "un véritable massacre" avec 2,4 millions de dollars qui s'envolent, "les plus grosses pertes que j’aie jamais connues". Prévoyant, Luneau avait dilué les risques en vendant de son action, "le swing fut (donc) un peu moins dur à encaisser". Encore une fois, le jeune homme se sert alors du travail de fond accompli en amont pour rebondir. "J’étais dans de bonnes conditions, ma confiance était au beau fixe, et j’avais beaucoup travaillé : cela m’a permis d’accepter beaucoup mieux la défaite que dans le passé", termine-t-il sur cet épisode qui lui aura coûté 15% de son capital...
