Italie : La publicité interdite, peur sur l'industrie du gaming
Mauvaise nouvelle pour la liquidité européenne. L'Italie ne semble pas vouloir tenir ses engagements envers le Portugal, l'Espagne et la France et ce n'est pas la dernière loi mise en place qui va accélérer le processus de regroupement des joueurs de poker de ces 4 pays sur une plateforme commune.
En interdisant cette semaine la publicité pour toute forme de gambling, le Sénat a mis un rude coup à l'industrie des jeux transalpine. Dans la foulée de la Chambre des députés, la semaine dernière, le Sénat a donné son aval mardi pour le "décret-loi dignité" porté par le gouvernement populiste. Avec 155 voix pour, 125 voix contre et une abstention, il est désormais interdit de faire de la publicité pour la totalité des produits ayant un rapport avec un gain monétaire.
La publicité directe ou indirecte n'est plus possible à la télévision, à la radio, sur les panneaux publicitaires, sur Internet, lors d'un festival ou d'un événement sportif quel qu'il soit. Les pénalités prévues sont sévères avec une amende minimum de 50 000€ pour les contrevenants. Il pourra en coûter jusqu'à 500 000€ pour ceux qui visent les mineurs ! Le blackout est donc total pour le gaming en Italie.
En place depuis moins d'un trimestre, le ministre du travail et du développement économique Luigi Di Maio (en photo de Une, ndlr) s'est logiquement félicité de ce vote qui fait polémique en Italie : "C'est la première fois depuis plusieurs décades qu'un décret n'est pas écrit par des lobbys, ni contrôlé par des intérêts économiques. C'est un précédent pour l'Europe, l'Italie devient le premier pays à abolir la publicité sur le gambling".
L'interdiction de la publicité n'est pas le point principal d'une législation visant à combattre le chômage. Simplifier la fiscalité, Favoriser l'emploi dans la péninsule en limitant notamment le recours aux contrats à durée déterminée (CDD), Rendre plus coûteux les licenciements et les délocalisations sont les objectifs premiers de cette nouvelle réforme.
Cette nouvelle législation remplace le "Jobs Act", une réforme du marché du travail conduite par l'ex-chef du gouvernement Matteo Renzi (PD). Les sénateurs du Parti démocrate (PD) se sont logiquement opposés mardi à cette révision législative.
"Plutôt que de dignité, le décret adopté aujourd'hui par le Sénat est un décret contre les travailleuses et travailleurs, avec une série de mesures spot à usage de communication. Nous l'avons appelé 'décret du chômage'", a commenté à l'AFP une sénatrice du PD, Valeria Fedeli.
Les organisations patronales ont également aussi dénoncé ces mesures ces dernières semaines alors que le taux de chômage en Italie a atteint 10,9 % en juin et touche deux fois plus les Transalpins âgés de 15 à 24 ans qu leurs homologues européens.