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Brett Richey : Ajuster son poker face à des joueurs qui réfléchissent

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Brett Richey est un joueur de cash-game accompli qui fréquente également le circuit des tournois 'live' et que l'on a d'ailleurs récemment aperçu en table finale du tournoi 'High Roller Bounty Shootout' à 25.000$ du NAPT (6ème, pour 90.000$). Richey a accepté d'aborder avec PokerNews le concept de la semaine : ajuster son jeu face à des adversaires qui réfléchissent.

- PokerNews : Quels sont les ajustement principaux que vous opérez face à de bons joueurs, qui réfléchissent beaucoup?

- Bret Richey : Aucun en particulier, mais j'essaie toujours de rester un cran en avance et de deviner leurs faiblesses. Je me mets à leur place et j'essaie de comprendre ce qu'ils ont en tête, pas juste dans une main en particulier, mais dans leurs manière de jouer au poker en général. Contre des joueurs plus faibles, je joue sans fioritures, d'une manière qui ferait se dire à un bon joueur : "Oh mon dieu ! C'est tellement prévisible." Contre de bons joueurs, j'essaie juste de brouiller un peu plus les pistes. Je crois que, par moment, certains essaient d'être un peu trop créatifs et partent inutilement en guerre contre les bons joueurs de la table. Si, dans un tournoi, mes adversaires du moment ont un niveau globalement faible, je ne vois pas l'intérêt de me mettre en travers de la route des bons joueurs. Je vais juste jouer de manière académique en privilégiant les mauvais joueurs. Ca n'a pas de sens de se laisser dicter sa conduite par son ego et de se mettre à faire des '5-bets' contre un bon joueur alors qu'il y a des idiots juste à côté qui n'attendent qu'une chose : vous donner tous leurs jetons. Je garde les coups à grosse variance pour le cash-game ou pour les tables de tournoi compliquées.

- PN : Vous trouvez que ca arrive souvent ? De bons joueurs qui partent dans des guerres d'égo les uns contre les autres alors qu'ils n'en ont pas besoin ?

- BR : Ca dépend. Il y a de bons joueurs qui ont juste un jeu très agressif par nature et qui ne s'ajustent pas vraiment en fonction de l'opposition qu'ils rencontrent. Moi, ce que je veux surtout, c'est jouer post-flop avec un gros stack contre des joueurs plus faibles que moi. Mais bon, il y a tellement de styles différents qui s'avèrent profitables.... J'aurais du mal à vous dire que c'est définitivement mauvais d'envoyer un '5-bet' avec rien contre un bon joueur, alors qu'il y a plein d'idiots à la table.

- PN : Contre une table à laquelle ne figurent que des bons joueurs, quels sont les coups sujets à variance dont vous parliez à l'instant et que vous pourriez sortir à cette occasion ?

- BR : Les '3-bets' et les '4-bets' avec pas grand chose, et aussi les 'hero calls' dans des situations marginales. je ne vais pas me lancer dans un coup à pile-ou-face si j'ai beaucoup de jetons et que ma table est remplie de fishs. par contre, si tout le monde joue bien, je serai plus disposer à tout mettre sur une main et à attendre que la pièce retombe. Je ne sais pas, je n'ai pas vraiment de stratégie pré-définie, je me contente de m'asseoir et de prendre mes décisions au fur et à mesure.

- PN : Lorsque vous dites que vous essayez de rester en dehors du chemin des bons joueurs lorsqu'il y a beaucoup de mauvais joueurs à la table, quelles sont les choses que vous faites différemment ?

- BR : Je fais moins de 're-steals'. Je ne vais pas non plus défendre ma blinde avec des mains marginales contre un bon joueur et il y a des mains avec lesquelles je vais moins payer en position contre un bon joueur que contre un mauvais. Pour résumer, j'essaie de réduire ma variance parce que je sais que le bon joueur fera peu d'erreurs et que je n'ai pas beaucoup à y gagner. Je veux avoir la variance la moins élevée possible pour conserver mes jetons en vue de grosses confrontations contre des joueurs plus faibles, face auxquels j'aurai un vrai avantage.

- PN : Dans le "High Roller Bounty Shootout" du NAPT, vous avez connu deux tables successives remplies de bons joueurs. Est-ce que vous vous rappelez de mains auxquelles s'applique le concept d'ajustement face à des joueurs qui réfléchissent ?

Main #1

OK, donc c'était ma première table. On avait tous commencé avec 25.000 jetons, il y avait 175.000 en jeu au total. A ce moment de la partie, nous n'étions plus que trois. J'avais déjà éliminé un joueur et décroché son bounty, il s'agit d'Andrew Robl. John Hennigan, Alex Kamberis et Daniel Negreanu étaient aussi éliminés. Scott Seiver avait touché six bountys le matin-même donc, si je voulais une chance de décrocher les 100.000$ réservés à celui qui aurait gagné le plus de bountys, il fallait vraiment que je sorte les deux derniers joueurs de ma table. Phil Galfond et Lee Markholt, en l'occurrence.

les blindes sont à 800-1600. je suis au bouton, Lee est au small blind et Phil au big blind. Lee a environ 50.000 et Phil 35.400. Moi, je dispose d'environ 90.000 et je relance à 4.600 avec As-Deux dépareillés. Lee se couche et Phil fait tapis. je réfléchis et je finis par payer. Mais la décision n'a pas été facile. Il avait une paire de Septs et j'ai fini par toucher un As, l'un de mes trois outs, à la rivière. Le truc, c'est qu'il était déjà parti plusieurs fois à tapis durant les orbites précédentes. Je sais qu'il est suffisamment bon pour comprendre qu'il a assez de jetons pour me faire coucher assez souvent. je suis à 54% contre des mains comme Roi-Dame ou des connecteurs assortis. En plus, comme il est vraiment très bon, j'hésite moins à tenter ma chance pour le sortir directement.

Si je perds, on est toujours à égalité pour le chip-lead. Je dois aussi considérer l'influence du bounty (5.000$, plus le fait de rester dans la course pour le prix de 100.000$). S'il n'avait pas été un aussi bon joueur, je n'aurais sans doute pas payé. S'il n'y avait pas eu de bountys en jeu non plus. De toutes manières, je n'ai jamais moins de trois outs dans ce genre de situations. Il y a pire. En clair, c'était un spot bizarre où j'ai décidé de prendre des risques avec en ligne de mire une double-récompense : sortir un adversaire dangereux et rester dans la course aux bountys. Phil et Lee sont sûrement les deux joueurs que j'avais le moins envie d'affronter dans les trois derniers à la table, donc j'ai opté pour un coup de dés.

Main #2

C'est la table finale et il reste six ou sept joueurs. J'ouvre en milieu de parole avec Dame-Dix dépareillés. Scott Seiver défend son big blind. Honnêtement, je n'ai plus la moindre idée de la hauteur des blindes ou de la taille des tapis, mais je me souviens que le mien était profond, quelque part entre 50 et 100 big blinds. Le flop vient : Roi-Dame-trois. Il checke et je checke derrière.

Parfois je mise mais, cette fois-ci, j'ai préféré checker et voir ce qui se passe au turn. Ca a été un Six, qui a apporté un tirage couleur. Il checke à nouveau et je décide de miser. J'ai joué trop de tournois contre des joueurs plus faibles que moi, des joueurs sans finesse. Dans ce spot, lorsqu'ils checkent le turn, ça veut dire que j'ai la meilleure main. Donc, bien sûr, je suis assez convaincu d'avoir la meilleure main et je mise. Mais Scott me check-raise et, tout d'un coup, je me mets à haïr la vie. Je parle tout seul, en disant que je ne peux pas me permettre de payer, et je finis par passer parce que, vu la manière dont j'ai joué ma main, il est pratiquement impossible de représenter autre chose que la seconde paire.

Scott est assez bon pour le comprendre et se mettre à me relancer en pur bluff. il sait que j'aurai toutes les peines du monde à le payer et donc, honnêtement, je devrais sans doute payer au turn. La manière dont j'ai joué ma main marche bien contre des joueurs plus faibles, qui me permet souvent de récolter une mise au turn alors qu'ils n'ont rien ou qui les incite à payer ma mise avec la bottom paire ou un truc de de genre. Mais, contre un joueur du calibre de Scott, il aurait fallu soit que je mise au flop soit que je checke au turn. J'ai perdu l'initiative. Normalement, soit je mise au flop et je me coucherai face à une relance, soit je checke derrière au turn et j'évalue la situation à la rivière. Mais là, je suis devenu trop lisible face à un joueur rusé. Il m'a dit après-coup qu'il avait les As, c'est une consolation. Mais ma manière de jouer a été trop risquée. Il pouvait avoir n'importe quelle main en face et j'aurai fini de toutes manières par n'avoir plus qu'un seul choix à la rivière : me coucher ou jouer le reste de mon tournoi sur ce coup.

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Kristy Arnett

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