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Poker Tracker : les statistiques pour analyser son jeu

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Jeremie B.
8 min à lire
Poker Tracker : les statistiques pour analyser son jeu 0001

Dans cet article, nous continuons d'analyser des statistiques issues d'un logiciel d'aide à la décision (tracker). Comme dans la première partie, nous utilisons des exemples de joueurs réels plutôt que des cas imaginaires afin de montrer que, même si ces exemples sont contre-intuitifs, ils correspondent toutefois à une réalité.

Notre but n'est pas ici de faire la liste des "bonnes" statistiques qui feraient de vous un joueur gagnant en quelques instants. Au contraire nous avons volontairement choisi des exemples de joueurs qui vont à l'encontre de cela afin de mieux mettre à jour la logique qui se cache derrière les chiffres.

Si vous ne connaissez pas bien les statistiques et les abréviations que nous utilisons, nous vous recommandons de lire cet article auparavant.

La Calling Station

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Nous allons nous intéresser à un cas un peu particulier. Ces joueurs loose et passifs qui parviennent néanmoins à être des joueurs gagnants, au moins sur les petites limites. L'exemple que nous avons choisi présente les statistiques suivantes : 32,7/2/1,3 sur 581 mains en cash game NL20 5 handed. Celles-ci sont l'exemple même du joueur loose passif, il ne relance quasiment jamais (Son PFR est 2%=QQ+, AKs, AKo) sauf les meilleures mains de départ possibles. Il ne tient pas compte de la position : son ATS est de 1,38, c'est-à-dire qu'il ne vole jamais les blinds.

Si l'on regarde son facteur d'agression, il est inférieur à 1 sur le flop et la turn. Ce qui s'explique facilement : ce jour rentre dans beaucoup de pots, avec des mains souvent très médiocres. Il est normal qu'il ne cherche pas à être agressif sur le flop ou la turn puisqu'il n'a que rarement l'occasion de miser la meilleure main et il ne prend jamais l'initiative pré-flop, il n'a donc que très peu de fold equity post-flop.

En revanche, son AF atteint presque 2 sur la river. Ce qui signifie qu'il devient agressif : lorsque le pot a déjà atteint une certaine taille (la river étant le dernier tour d'enchères) avec des mains qu'il estime assez bonnes pour miser/relancer

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Lorsque l'on regarde ses statistiques sous l'onglet position, il y a de quoi être surpris. Il ne tient pas compte de la position : son ATS est de 1,38, c'est-à-dire qu'il ne vole jamais les blinds. Il suit des relances pré-flop (CCPF: Cold Call Pré-flop) avec 27% de ses mains, il n'est pas agressif, bref, fait tout ce qu'il ne faut pas faire pour gagner. Et pourtant, il gagne plus que le joueur TAG de l'exemple précédent.

Même si cet exemple précis relève presque de la caricature, il est fréquent de rencontrer sur les petites limites ce type de joueurs très loose, souvent passifs et qui se mettent à miser lorsqu'ils ont touché un monstre. Evidemment, sur de plus hautes limites ou contre des joueurs suffisamment compétents, ils n'auraient aucune chance d'être gagnant.

En effet, la plupart des joueurs ne sont pas assez observateurs. Et ceux qui le sont (ou disposent de stats grâce à un logiciel) font souvent l'erreur suivante : ce joueur est loose passif, il est mauvais donc si je mise je vais gagner. Et il est vrai que l'on va souvent gagner contre ce genre de joueur. Mais, lorsqu'il va se mettre à miser sur la river peu de joueur vont s'ajuster en notant qu'il devient agressif. Ils vont "value bet light" (miser une main relativement faible en espérant être payé par une main encore plus faible) une calling station oubliant de contrôler la taille du pot. En conséquence, ils vont perdre un stack entier (presque) à chaque fois que ce joueur aura une main supérieure.

Au final, ce type de joueur perd de nombreux petits pots préflop ou sur le flop. Mais lorsqu'il gagne sur la river, les pots sont devenus si gros, que cela compense largement.

Le Joueur Tight-Agressif

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Dans l'onglet Général, les statistiques sont les suivantes : 15/12/2,7 sur 17.864 mains sur des tables de cash game NL20 5 handed (ce sont les stats de "Hero"). L'ATS (Attempt to steal blinds) est de 20%, ce qui n'est pas très élevé (une "bonne" moyenne est entre 20 et 30%) mais est supérieur au VP$IP, ce qui signifie que ce joueur joue ses mains en fonction de sa position plus que pour leu valeur faciale.

L'AF total est de 2,7. Si l'on regarde street par street, on voit qu'il est supérieur sur le flop (3,38). cela veut dire que ce joueur est agressif sur le flop lorsqu'il a relancé pré-flop : il profite de l'initiative. Sur la turn et la river, les AF sont de 2 environ, légèrement inférieurs à celui du flop. Ceci est normal dans la mesure où Hero a un plan lorsqu'il joue une main. Il agresse pré-flop et sur le flop. Si cela ne suffit pas à remporter le pot, l'agression redescend d'un cran sur les streets suivantes, mais sans pour autant tomber dans la passivité.

Il serait trop compliqué d'expliquer quand il convient d'agresser, ou non, pour avoir de "bonnes" statistiques. Cela dépend de nos adversaires, de leur éventail de mains possible, de la texture du board, de la fold equity que l'on estime avoir, etc ... L'important est d'éviter les deux extrêmes : la sur-agressivité et la passivité, qui toutes deux aussi exploitables par des joueurs compétents.

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Ouvrons l'onglet position et observons ces statistiques plus en détail (ne tenez pas compte de la position 3 qui est due à des bugs dans les historiques de mains). Lorsque Hero est Under The Gun, il ne limpe jamais puisque son VP$IP est égal à son PFR. En revanche au bouton, non seulement, le VP$IP est supérieur au PFR (ce qui veut dire qu'Hero s'autorise à caller quelques relances car il a la position) mais aussi, son PFR au bouton est supérieur à celui UTG (plus de main valent d'être relancées pré-flop lorsqu'on est en position).

Lorsque l'on regarde l'ATS, on voit qu'il est de 14% au cut-off, 24% au bouton et 30% en small blind. Une telle progression est logique dans la mesure où moins il y a de joueurs à faire coucher, plus est rentable de relancer un nombre élevé de mains.

De la même façon, le pourcentage de continuation bet est dégressif lorsque l'on s'approche du bouton. Ce qui est logique puisque l'on a un éventail de mains plus large au bouton et plus souvent la possibilité de prendre une carte gratuite. De plus nos adversaires seront souvent assez compétents pour le savoir et respecteront moins nos continuation bets au bouton qu'UTG.

Analyser son jeu à l'aide des statistiques

Les deux premiers joueurs présentés (le TAG perdant de l'article précédent et la calling station gagnante) sont des exemples parmi d'autres. Il ne s'agit pas d'en tirer des conclusions définitives mais ils sont représentatifs de certaines tendances que l'on croise régulièrement sur les tables de cash game de basses limites. De même, il n'est pas question de dire que les statistiques de Hero sont idéales. Jouer un style aussi serré contre des joueurs compétents de hautes limites serait très probablement perdant (en particulier à cause de l'argent perdu dans les blinds). Mais il nous a semblé plus intéressant de présenter des cas tirés d'une vraie base de donnée, plutôt que des cas fictifs ou de présenter un "recette" pour gagner au poker en jouant avec des statistiques "parfaites" .

Parce que le poker est un jeu où il faut sans cesse s'adapter et s'ajuster à nos adversaires, le but est de trouver une stratégie cohérente et qui sait exploiter les erreurs de leurs adversaires. Ainsi, le joueur loose passif parvient à gagner car, malgré son style plutôt mauvais, il perd beaucoup de petits pots mais parvient à compenser ces pertes avec les gros pots qu'il gagne sur la river. En revanche, le joueur TAG perdant présenté dans la première partie de cet article, joue de façon mécanique. Il remporte des petits pots préflop/sur le flop quand il a la meilleure main. Mais en perd de très gros le reste du temps. Cela est dû au fait qu'il ne cherche pas à exploiter les faiblesses et les erreurs de ses adversaires. Il applique une "recette" qui, malheureusement pour lui, ne fonctionne pas.

L'avantage de commencer avec une stratégie TAG très serrée est d'éviter les erreurs coûteuses qui peuvent vous empêcher d'être gagnant même si votre style général est correct. Ainsi, lorsque vous relancez avec KJo UTG et ne savez plus quoi faire quand vous ratez le flop ou si vous êtes perdu lorsque votre continuation bet est suivi, ou encore si vous touchez top pair mais jetez tout de même votre main parce que vous savez que "Jouer un gros pot avec top pair est perdant sur le long terme", alors tirez la conclusion qui s'impose : jetez KJo quand vous êtes UTG. Cela ne vous empêchera pas d'être gagnant sur les basses limites même sur des tables de 5 joueurs maximum.

A mesure que votre expérience et que vos connaissances théoriques augmentent, vous apprenez à jouer un plus grand nombre de mains dans toutes les positions en étant rentable (EV+). En attendant, mieux vaut fold une main (EV=0) que la jouer d'une façon qui vous coûte de l'argent (EV-). Au fu et à mesure que vous progressez, vos statistiques évolueront de même. Bien jouer donne de bonnes statistiques et non le contraire.

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Jeremie B.

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