Stratégie poker : Le contrôle du pot et la planification postflop

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19 Fév 2013 5 min à lire

Nous poursuivons notre série sur le contrôle du pot, c'est-à-dire le fait de manipuler la taille du pot en fonction de la force relative de sa main. Après avoir exposé les principes de base du contrôle du pot avec une main marginale, nous abordons aujourd'hui le contrôle du pot et la planification des mises postflop. Si le contrôle du pot consiste souvent à checker une street, encore faut-il savoir laquelle pour maximiser la valorisation sur l'ensemble de la main.

Miser les premières streets et contrôler le pot river

Lorsque vous avez une bonne main, vous voulez évidemment vous faire payer sur plusieurs streets. Si vous jouez contre un joueur large, vous pouvez chercher à valoriser davantage de mains, car la force de votre main est plus élevée relativement à sa range.

Néanmoins, si votre adversaire a une main faible, il ne payera certainement pas vos mises sur trois streets consécutivement. C'est pourquoi avant de miser, il convient de toujours penser à la range de l'adversaire et à ce avec quoi il est prêt à investir davantage d'argent dans le pot.

Une fois que vous avez décidé si votre main vaut ou non d'être misée sur plusieurs streets, il reste à décider sur quelles streets spécifiques miser. Avec quelles mains pouvez-vous valoriser sur plusieurs streets ? Avec lesquelles valoriser flop et turn ou turn et river ou encore flop et river ? Il est essentiel de planifier à l'avance le déroulement de la main en cours. Et il convient d'utiliser la même règle que celle énoncé précédemment : plus votre adversaire a tendance à jouer des mains faibles, plus la force relative de votre main augmente.

Bien sûr, la planification de la main ne dépend pas seulement du style de l'adversaire mais aussi de la manière dont les cartes sont distribuées, les cartes privatives comme les cartes communes.

Dans cet exemple, nous voyons un flop riche en tirages quintes et couleur sur lequel nous touchons une top paire. Ici, ce serait une erreur que de vouloir contrôler le pot. En voyant ce flop, notre objectif est de miser sur les trois streets. Mais quand un Roi tombe river, il est peu probable que notre adversaire paye avec moins bien qu'un Roi. Si l'adversaire a payé les deux streets précédentes avec un tirage, une main du type 9x10x, 7x7x ou Jx10x, il ne payera jamais une mise de plus river.

Checker la river permet donc d'accomplir deux choses. D'abord, contrôler la taille du pot : en ne le faisant pas grossir davantage, nous évitons une décision difficile qui pourrait mettre tout notre stack en jeu. Ensuite, nous laissons à l'adversaire une opportunité de tenter un bluff. S'il a un tirage raté, un bluff est sa dernière chance de remporter le pot. Dans cet exemple, si vous choisissez de miser river, les mains que vous battez et avec lesquelles l'adversaire va payer représentent un faible pourcentage de sa range.

Notre recommandation est de commencer à valoriser une main dans les premiers tours d'enchères, au moment où elle est probablement la plus forte, d'autant plus s'il y a des chances que les cartes à venir améliorent la main de votre adversaire.

Bien sûr, il y a des désavantages à jouer ainsi. L'adversaire peut passer immédiatement s'il a une main faible. Sur des flops aussi coordonnés, les joueurs agressifs auront tendance à check-raise plus souvent, faisant grossir le pot très vite. La question se pose alors : êtes-vous prêt à risquer tout votre stack ? Contre un adversaire qui aime check-raise ou à relancer ses tirages au flop, il est aussi envisageable de checker le flop pour miser sur la turn, où les tirages auront une moins bonne équité.

Contrôler le pot d'abord pour mieux valoriser ensuite

Le moyen le plus courant pour contrôler le pot est de checker la turn. Ici, nous recevons une top paire sur un flop pauvre en tirage. Un continuation bet peut être payé par une top paire, une petite paire ou un éventuel tirage quinte. Checker la turn est idéal pour éviter de trop faire grossir le pot. Bien sûr, cela laisse une carte gratuite à l'adversaire mais sur ce type de board, il est peu probable qu'il ait un tirage et la seule carte que nous craignons vraiment est un As. Checker la turn permet aussi de montrer moins de force et de prendre une mise supplémentaire river – ou laisser une opportunité de bluffer à l'adversaire.

Contre une "calling station" miser les trois streets pour valoriser est tout à fait correct mais contre un joueur agressif, contrôler le pot est la meilleure option. Dans cet exemple, il aurait aussi été possible de checker le flop pour miser ensuite les turn et river.

Choisir de miser sur les streets les plus tardives empêche le pot d'atteindre un montant trop important. De plus, une fois à la river, nous avons une vue complète de l'adversaire et de sa range, ce qui n'est pas le cas au flop. La plupart des joueurs agressifs vont interpréter un check comme un signe de faiblesse et cela va les inciter à bluffer avec des mains qui n'auraient peut-être pas payer une mise.

L'inconvénient d'attendre les dernières streets pour miser est de voir apparaître des "scary cards" (une carte qui peut avoir amélioré la main adverse). Quand la range de votre adversaire compte de nombreuses mains qui peuvent être améliorées sur les streets qui restent à venir, il est préférable de commencer à miser dès les premières streets.

Néanmoins, contre un joueur exagérément agressif, qui a une forte tendance à check-raise et à jouer ses tirages en misant lourdement, il est préférable de contrôler la taille du pot en checkant une street.

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