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Stratégie Texas Hold'em : Avant de miser, ... réfléchissez !

Stratégie Texas Hold'em : Avant de miser, ... réfléchissez ! 0001

Quand je lance un regard rétrospectif sur mes premiers succès en tant que joueurs de poker, je ne peux m'empêcher de penser qu'il s'agissait alors d'agression aveugle, irréfléchie, qui me rapportait certes quelques profits chaque mois. Cela ne veut pas dire que je faisais n'importe quoi, mais je n'étais pas sûr des raisons pour lesquelles j'agressais ni si elles étaient bonnes. Il y a beaucoup à dire sur l'agression aveugle - bien qu'à choisir, je préfère encore ce type d'agression que de devenir un joueur passif. Le but de cet article est de montrer que beaucoup de joueurs de poker ne savent pas réellement pourquoi ils adoptent une stratégie ni les raisons pour lesquelles celle-ci peut fonctionner.

Miser au poker, c'est avant tout un état d'esprit

La situation typique pour appuyer ma démonstration est quand un joueur avec paire de Rois relance pré-flop, le flop contient un As et il fait un continuation bet. Pourquoi font-ils cela ? Est-ce pour valoriser une main inférieure à la top paire ? Pour faire passer leur adversaire ? Il y a certainement des raisons pour miser ici dans certaines situations. Tellement souvent on entend des joueurs justifier leur move en disant : "Je représentais un As" ou "J'étais en train de bluffer".
Cela n'a aucun sens. S'ils représentent effectivement l'As, les seules mains qu'ils vont faire passer sont celles qu'ils battent. Je vois aussi des joueurs miser sur n'importe quel flop en argumentant que si leur adversaire passe X% du temps, alors ils dégagent un profit immédiat, ce qui peut être vrai, mais il y a bien d'autres moyens d'avoir un plus gros profit sur le long terme que de faire coucher son adversaire immédiatement.
Sans doute, le pire motif que l'on puisse entendre est celui où les joueurs misent "pour voir où ils en sont" dans la main. La vieille excuse de miser pour information étant que si vous misez et que vous avez de l'action, votre adversaire a un As ou mieux et qu'il faut s'arrêter là. Cela est la plus mauvaise raison de miser car on transforme ainsi ses grosses mains en de simples bluffs. Vous ferez passer toutes les mains faibles avec lesquelles votre adversaire aurait pu tenter un bluff et ne serez payé que si vous êtes battu. Il y a beaucoup de façon de jouer votre main (y compris de miser pour rentabiliser dans cette situation) qui auront l'avantage de vous apportez toute l'information dont vous avez besoin.
C'est seulement quand j'ai commencé à analyser mes mains que je me suis rendu compte que je ne savais pas la raison pour laquelle je misais dans certaines situations. J'ai travaillé avec mon coach qui m'a inculqué un état d'esprit où je me questionne toujours sur les mérites de miser avant de le faire. Cela a commencé avec une main qui me semblait tout à fait standard mais qui m'a ouvert les yeux.

Un Spot pas si standard

Sur une table de no limit $2/$4 6 max, un joueur relance under the gun (UTG) et j'ai AQ dépareillé en small blind. J'ai sur-relancé car c'est ce que je fais toujours quand j'ai une main décente, le joueur UTG suit et le flop vient Q-J-T rainbow (trois couleurs différentes). Je mise environ la taille du pot, car c'est ce j'ai tendance à faire avec top paire. Mon adversaire sur-relance all-in, je n'ai plus tellement à payer alors je call et il me retourne un brelan de Valets.
A cette époque j'estimais avoir été malchanceux, mon coach m'a pourtant expliqué que cette main est une véritable boucherie et que mon continuation bet est une horreur (nous avons aussi discuter de l'intérêt de 3-bet un relanceur UTG avec AQ, mais c'est une autre histoire que je garde pour un autre jour). Le fait est que mon continuation bet n'est suivi que lorsque je suis battu. Il y une tonne de mains qui peuvent me battre sur ce flop et mon bet ne fait passer que celles que j'aurais pu battre. Des mains comme AA,KK,QQ,JJ,TT,QJ,QT,JT sont les seules qui continuent sur ce flop, et les seules qui passent sont AJ,AT et KQ – bien qu'il soit improbable que ces mains ait suivi une sur-relance pré-flop et que mon AQ réduit le nombre de combinaisons possibles pour ces mains. J'ai appris que check-call est la seule façon de gagner un peu d'argent dans cette situation, les fois où je suis devant.
Cette main m'a ouvert les yeux, bien qu'elle soit en apparence totalement anodine. Depuis, j'envisage la façon de miser une main de manière différente. Il y a trois questions que je me pose avant d'appuyer sur la détente et de miser :

Serais-je suivi par moins bien ?

Quand je touche une main et que je cherche à la rentabiliser, j'essaye de grouper toutes les mains probables de mon adversaires que je peux battre en distinguant celles qui vont suivre un bet. Évidement, cela dépend pour BEAUCOUP de l'adversaire en question et un joueur fishy aura un éventail de mais plus large et suivra plus facilement qu'un joueur régulier.
La main avec AQ ci-dessus est un parfait exemple de situation où aucune main moins bonne ne peut suivre une mise. A l'inverse, si vous avec 22 sur un flop 2-J-T avec un tirage couleur, il y a de nombreuses mains moins bonnes susceptibles de suivre une mise – un Valet, un Dix, les tirages couleurs, les tirages quintes et les overpairs vont payer sans hésiter un bet sur ce flop. C'est le moment de valoriser plutôt que de vouloir tendre un piège.
Imaginons que vous ayez une main comme A-6 dépareillés sur le flop A-9-3. Une mise de valorisation doit être faite avec une grande prudence sur ce type de flop, un As va faire fuir beaucoup de joueurs solides avec des paires inférieures, il n'y a pas de tirages et vous serez souvent suivi par un As mieux kické ou mieux. C'est une situation où utiliser sa main pour attraper un bluff est plus profitable. Check-caller permet de garder dans la range de vos opposants un grand nombre de mains, y compris celles que vous battez et qu'il aurez passé face à une mise. Si votre adversaire est une calling station, cela change la donne et miser peut devenir profitable s'il suit avec n'importe quelle paire.
Plus la sélection de mains de votre adversaire est large quand il vous paye, plus vous devriez avoir tendance à miser. Une autre question à se poser est : "Combien puis-je miser en étant encore suivi par de moins bonne mains ?" - ce qui est plus compliqué, cela dépend du board, de l'adversaire, mais c'est quelque-chose qu'il faut garder à l'esprit.

Puis-je faire passer des mains plus fortes ?

A l'opposé de ce que l'on vient de voir, lorsque vous tentez de voler un pot, vous devez observer le board et vous demandez si les cartes communes ont amélioré la range adverse ou l'ont au contraire affaiblie. Certains joueurs font un continuation bet presque sur chaque flop, ce qui est une grosse lacune qui conduit à gaspiller ses jetons inutilement.
Autant un board avec beaucoup de tirages est adéquat pour value bet, car beaucoup de mains plus faibles vont suivre, autant l'un des pires board imaginable pour un bluff. Tenter un bluff que le board A 9-T-Q dont deux trèfles est une erreur terrible, car il y a un grand nombre de combinaisons réalistes qui peuvent vous suivre : AA,KK,QQ,JJ,TT,99,AQ,KQ,KJ,AT, AJ,QJ,QT en y ajoutant tous les tirages couleurs. Si le board est connecté (propice aux suites), c'est également une mauvaise idée de tenter un bluff.
Les flops "dry" (sans tirages) sont bon pour bluffer, car il y a moins de mains susceptibles de suivre un continuation bet. Sur un flop comme K-7-2 ou A-9-3 rainbow sont idéaux pour faire un continuation bet car votre adversaire aura souvent besoin d'un Roi ou d'un As pour suivre. Il y a également des flops dry qui sont mauvais pour le bluff. Personne ne passe une paire face à un continuation bet sur un flop comme 2-2-6 et peux vous mettre dans une situation délicate si vous n'avez que deux cartes supérieures.
Au fur et à mesure que le board se développe (de nouvelles cartes communes sont tirées), gardez un oeil sur les "scare cards" (carte qui effrayer un opposant) qui peuvent vraisemblablement aider votre range et pas celle de votre adversaire. Si le board forme une paire ou apporte quatre cartes de la même couleur, c'est un spot parfait pour bluffer car c'est exactement le genre de situation où un adversaire va jouer "fit or fold" (sa main est très forte ou il passe). Les grosses cartes, par exemple un Roi turn sur le flop 2-2-6, sont excellentes pour bluffer.
Quand vous aurez l'habitude de vous poser cette question, vous devriez alors commencer à vous demander : "Quel est le minimum que je peux miser pour réussir à les faire fold ?". Sur le long terme, une big blind ou deux sauvées lors d'un bluff vont massivement améliorer votre winrate. Cela dépend vraiment de chaque situation particulière, mais expérimentez différentes tailles de mises et voyez le résultat.

Que se passe-t-il si je suis sur-relancé ?

La question finale que je me pose est peut-être celle que l'on néglige le plus lorsque l'on est un joueur agressif. Quand vous faites une mise, à part si c'est all-in, vous prenez le risque d'être relancé. C'est là que beaucoup de joueurs perdent le contrôle, il mise, se font relancer et sont surpris ne sachant comment répondre. Ceci est particulièrement vrai en ligne où l'on dispose d'un temps limité pour prendre sa décision, d'où l'intérêt de se poser la question avant d'être relancé
Par exemple, vous avez K-K sur le flop A-6-7 avec deux piques contre un adversaire "loose aggressive". C'est un spot où votre adversaire est capable de suivre avec tellement de mains que miser vos Rois pour valoriser est certainement la meilleure chose à faire. Mais que faire s'il vous relance ? Vous vous retrouvez entre le marteau et l'enclume alors que votre opposant est peut-être en train de semi-bluffer avec un tirage couleur.
Si vous décidez de ce que vous ferez face à une relance avant même d'avoir misé, cela rend la main beaucoup plus simple à jouer. Cela permet de prendre une décision objective avant d'être relancé et non pas après quand on a le coeur qui bat et le jugement altéré. Si vous décidez qu'être relancé signifie pour votre adversaire a un As ou plus, vous pouvez alors trouver un fold facile au lieu de vous perdre en conjectures et de ne l'imaginer qu'avec l'improbable main que vous pouvez encore battre et e perdre un stack avec vos cowboys.
Cela peut aussi vous aider à déterminer s'il est intéressant de miser en premier lieu. Si vous avez un tirage assez bon pour miser mais pas assez pour suivre une sur-relance, peut-être que passer en mode check-call serait préférable. Cela vous permet également de savoir combien miser. Si vous avez une bonne main que vous décidez de ne pas jeter en cas de sur-relance, vous pouvez miser plus pour être plus facilement pot committed face à une sur-relance. Ou vous pouvez miser moins pour pouvoir suivre une sur-relance sans compromettre tout votre stack dans le pot, ou folder, ou envoyer all-in par dessus la sur-relance...
Il y a mille et une autres questions qu'il est bon de se poser avant de miser, ou avant tout autre action au poker, mais je trouve personnellement que les trois ci-dessus m'ont épargné bien des complications et m'ont évité de "spew" (gaspiller) ma bankroll. Prenez l'habitude de vous poser ces questions et je suis certains que votre processus décisionnel s'en trouvera amélioré, vos décisions seront plus faciles et vous serez beaucoup moins stressé quand vous serez impliqué dans un gros pot.

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