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PartyPoker Big Game IV : 48h de poker non-stop et le manque de sommeil

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Jared Tendler
5 min à lire
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Jared Tendler est un coach mental qui travaille avec les joueurs de poker pour améliorer leurs performances aux tables. A l'occasion du PartyPoker BigGame IV qui aura lieu au Club Les Ambassadeurs Londres du 11 au 13 avril 2010, Jared Tendler coach l'un des meilleurs joueurs de cash game online : Dusty ‘Leatherass’ Schmidt. Ses 3 millions de dollars de gains sur les cinq dernières années lui ont valu d'être intégré à la team online Pokerstars en mars 2010. Il est aussi réputé pour n'avoir jamais connu un mois négatif dans sa carrière. Pourquoi un tel joueur a-t-il besoin d'un coach ? Jared Tendler nous explique les conséquences que la privation de sommeil va avoir sur les joueurs et l'ensemble de la partie.

PartyPoker Big Game IV : 48 heures de poker non-stop

Le PartyPoker Big Game IV est un show télévisé qui diffuse une partie de cash game de 48h qui aura lieu ce mois à Londres. Je vais me rendre à cet événement avec l'un de mes clients Dusty ‘Leatherass’ Schmidt, qui espère pouvoir jouer 48 heures d'affilé. Dans une partie de cash game ordinaire, il n'aurait pas eu besoin de mes services et ce show n'aurait rien de très fascinant. Alors, e quoi la privation de sommeil va-t-elle contribuer à rendre ce show exceptionnel ? Parce qu'un train va dérailler.
Il y a une raison si les rixes dans les pubs éclatent à 4 heures du matin et pas au milieu de l'après-midi. Le manque de sommeil réduit notre sociabilité bien plus que d'avoir bu quelques bières (ou même davantage). Les joueurs vont dire des choses qu'ils ne diraient pas normalement, ils vont avoir des réactions qu'ils n'auraient pas d'habitude à la télévision. Nous allons découvrir une part de la face cachée des joueurs. Et ils entreront en tilt bien plus facilement.

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Les 3 phases de la privation de sommeil

Dans les premiers temps, le manque de sommeil va exagérer les faiblesses des joueurs, qu'elles soient mentale ou dans leur façon de jouer. S'ils on l'habitude tilter, ils vont tilter encore plus facilement, s'ils ont du mal à jouer avec un deepstack, ils auront encore plus de mal. Quelque soit leurs problèmes à la table en temps ordinaires, la privation de sommeil va accroître leurs difficultés. Lorsque vous êtes fatigué, votre capacité à avoir les idées claires se détériore. La qualité de vos réflexions dépend votre énergie qui dépend elle-même de votre condition physique. La pensée est une protection contre ces faiblesses. Si l'on n'est plus en mesure de penser correctement, alors on tilte plus facilement, on est distrait ou on met all-in avec son gros stack au mauvais moment.
Dans les phases intermédiaires de la privation de sommeil, c'est la perception qui est affectée. Les joueurs commencent à mal interpréter les situations, ils sur-estiment certaines informations parfois secondaires et sous-estiment d'autres informations plus importantes. Ils ne vont pas voir une information capitale et vont se convaincre eux-mêmes que ce qui arrive n'est pas vrai. Leur capacité à mémoriser les séries d'actions à la table est réduite et ils vont généralement être trop longs à faire les ajustements nécessaires.
Dans les dernières extrémités de la privation de sommeil, vous pouvez véritablement perdre la raison. Cela peut arriver après trois à cinq jouer sans dormir. Bien qu'il soit improbable que cela arrive au Big Game, c'est néanmoins le chemin sur lequel les joueurs vont s'aventurer.

Au final, ils prendront de mauvaises décisions comme conséquence du manque de sommeil. Et c'est pourquoi la partie va être très profitable – pour certains.

Qui perd gagne ?

Il y a certains joueurs qui vont tirer avantage du manque de sommeil : les grinders "hardcore" d'internet qui sont habitués à faire de sessions de 24 heures et ceux qui jouent sur un très grand nombre de tables. C'est une vraie compétence que de pouvoir rester concentré sur une si longue période. L'adrénaline aide à rester concentrer, c'est la RedBull naturelle du corps. Mais pour que le corps produise de l'adrénaline, il faut une raison. Si vous jouez à une limite bien supérieure à celle dont vous avez l'habitude, comme les deux joueurs de Pokernews qualifiés en ligne sur PartyPoker, cela peut produire un décharge d'adrénaline qui peut s'avérer bénéfique. Le fait de se retrouver sous l'oeil des caméras peut aider à créer un choc. Mais les joueurs les plus expérimentés qui se sont déjà retrouvés dans cette situation peuvent ne pas réussir à produire cette adrénaline, à moins qu'ils soient capables d'un gros effort mental.
Du point de vue du niveau technique au poker, vous pourriez croire que les joueurs qui sont meilleurs sur le papier sont ceux avec le plus gros avantage à la table. Mais c'est faux. Les joueurs qui feront les meilleures performances seront ceux qui sont assez entraînés pour intégrer leur technique à leur mémoire procédurale, ou ce que l'on pourrait appeler des instincts. La mémoire procédurale est l'endroit de l'esprit où les connaissances deviennent des automatismes, sans que l'on ait besoin d'y réfléchir, comme marcher ou faire du vélo. Seuls les joueurs qui ont beaucoup d'expérience, ont beaucoup étudié et ont joué beaucoup de mains peuvent acquérir cette capacité.
C'est ici qu'un joueur en ligne qui connait l'essentiel de la stratégie ou un pro de la vieille école peut avoir un avantage sur le joueur talentueux de high stakes. La question n'est pas de savoir qui est le meilleur, mais qui est en mesure de donner le meilleur de lui-même quand il est au plus bas. Un grinder peut avoir un "A game" bien plus médiocre qu'une superstar des tables high stakes, mais ici, il n'est plus question de "A game". Le PartyPoker Big Game IV va être une bataille de "C game". A la fin de la partie, celui qui aura le plus gros avantage, ne sera pas celui qui est le meilleur joueur, mais celui qui aura le meilleur "C game".

Jared Tendler est instructeur à DragTheBar. Vous pourrez en apprendre plus sur JaredTendlerPoker.com.

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