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Poker vs Monde réel : Le contrôle des émotions peut-il devenir un handicap ?

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Jeremie B.
3 min à lire

Andrew Seidman, joueur professionnel connu sous le pseudo ''BalugaWhale'' et pour son théorème éponyme s'interroge sur les implications dans le monde réel du contrôle des émotions requis pour gagner au poker. "Je gagne ma vie en ayant réduit mon temps de réponse émotionnelle à moins de trois heures. Faut-il vraiment en être fier ?" demande-t-il dans son blog.

Le nécessaire contrôle des émotions au poker

Alors qu'il jouait le Millionnaire Maker lors des World Series Of Poker 2014, Seidman était 4ème en jetons (1,1 million), avec 32 joueurs restants (sur plus de 8.000 au départ) et un prix d'1,3$ million destiné au vainqueur.

''J'étais en bonne position pour naviguer tranquillement, amasser des jetons et tenter ma chance de gagner un million. Mes bluffs passaient, mes mains tenaient. […] Dix minutes plus tard j'étais éliminé. 'avais réussi à être all-in avec la meilleure main, trois fois en 10 main et je les ai toutes perdues. La valeur approximative en cash de chaque main (chaque!) était de plus de 100.000$'' relate-t-il.

Seidman décrit ensuite comment il ne lui a fallu que deux heures pour se remettre d'avoir perdu ces trois mains à 100.000$ l'unité et d'avoir éliminé d'un tournoi avec plus d'un million de dollars pour le vainqueur. En contraste, il raconte son tilt la première fois qu'il a perdu 50$ : ''Cela fut vraiment très traumatisant (évidemment puisque je me rappelle encore de chaque détail neuf ans après)''.

La conclusion s'impose d'elle-même : ''Devenir un joueur de poker gagnant quelque soit la limite (pas seulement en high stakes) demande un certain contrôle de ses émotions. Si vous avez déjà vu la courbe d'un robot des gains ou d'un joueur scandinave, il n'y aucun downswing parce le robot/joueur scandinave n'a aucune émotion, ne tilt jamais, ne considère jamais les conséquences dans le monde réel de ses décisions au poker. Ainsi, pour être bon au poker, nous nous appliquons à enfermer nos émotions dans une petite boîte et à être la bonne petite machine à cliquer sur des boutons qu'il faut être si l'on veut être payé''.

Un déficit émotionnel au quotidien ?

''C'est génial n'est-ce pas ? Les implications dans le monde réel de l'argent et de la prise de décision ont cessé d'influencer es choix ! Je suis libre ! Libéré !'' ironise Seidman avant de poursuivre son raisonnement. Selon lui, ce déficit émotionnel n'est pas forcément une bonne chose quand il s'applique au monde réel.

''J'imagine que c'est un problème pour beaucoup de bons joueurs. Si vous passez votre temps à vous entraîner à vivre sans passion et à être désengagé émotionnellement (à avoir être invulnérable), comment pouvez-vous vraiment communiquer avec quelqu'un ?''

''C'est une bonne chose au poker, mais cela peut vraiment rendre la vie de touts les jours confuse et difficile. Parfois je pense que l'incroyable contrôle de soi que réclame de faire carrière dans le poker est à la fois la plus grande bénédiction et malédiction. Je peux gagner ou perdre beaucoup d'argent sans m'en soucier. Le choses matérielles peuvent aller et venir (dollars, voitures, objets fantaisistes, même les gens) et je gagne ma vie en ayant réduit mon temps de réponse émotionnelle à moins de trois heures. Faut-il vraiment en être fier ?''

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Jeremie B.

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