Histoire Poker : Bob Hooks, 2d des WSOP 1975 et bookmaker à Dallas
Aux Etats-Unis, Bob Hooks a connu l'émergence du poker dans l'après-guerre, d'abord en tant que joueur itinérant sur les routes du Texas puis en tant que manager de la poker room au Binion’s Horseshoe lors de la première édition des World Series of Poker (WSOP) en 1972. Agé de 84 ans, on ne peut pas dire qu'il soit étranger au poker, pourtant son nom n'est pas resté dans l'histoire du poker.
Bob Hooks (en photo, à gauche) nous raconte ses souvenirs, l'occasion de retrouver des légendes du poker, telles T.J. Cloutier, Doc Ramsey, Benny Binion, Johnny Moss, Thomas “Amarillo Slim” Preston, Brian “Sailor” Roberts ou Doyle Brunson (en photo, au centre).
Bob Hooks, la vie d'un joueur
- Partie 1 : Histoire Poker : Bob Hooks, gambler itinérant sur les routes du Texas
- Partie 2 : Histoire Poker : Las Vegas, Johnny Moss et la rencontre avec Benny Binion
- Partie 3 : Histoire Poker : Amarillo Slim et sa victoire du Main Event WSOP 1972
- Partie 4 : Histoire Poker : Bob Hooks, 2d des WSOP 1975 et bookmaker à Dallas
- Partie 5 : Histoire Poker : Bob Hooks ou les souvenirs d'un joueur solitaire
Hooks rate son entrée au panthéon du poker
En 1975, le Main Event des WSOP a compté 21 participants, mais était toujours joué dans un format winner-takes-all. Hooks joua cette année là, comme le fit son compagnon sur les routes texanes et colocataire Brian “Sailor” Roberts. Ils réussissent à se hisser dans le carré final, aux côtés de Crandall Addington et Aubrey Day et c'est alors que l'idée d'un deal a fait surface.
“Aubrey dit, ‘Comptons combien nous avons et on garde ce que l'on a’. J'ai répondu, ‘Non, tu vas devoir continué de jouer’” explique Hooks. “Bien sûr, il fut éliminé. Crandall avait un costume neuf et Sailor un trou à ses chaussures. Je n'avais que 19.000 jetons et je relançais tous les pots. J'ai eu deux Six, Addington mise et je paye. Le flop Kx6x2x est tombé, il avait KxQx. Bingo, je touche mon brelan de Six et je lui ai tout pris. Sailor et moi avons essayé de partager mais Benny Binion nous arrêta, pensant que cela rendrait le tournoi moins authentique”.
Malheureusement, ni Hooks, qui avait vendu un quart de son buy-in à Jack Binion, ni Roberts Sailor ne voulaient du titre de Champion du monde. “Vous ne pourriez pas jouer plus serré que nous jouions à ce moment. Aucun de nous deux ne voulait gagner. Il avait ses raisons et l'IRS [services fiscaux] ne me lâchait pas”.
A l'insu de Binion, les deux passèrent un accord secret pour partager les 210.000$ de prix et continuer de jouer. “Nous leur avons donné du bon spectacle. La dernière main* où je perds était une main légitime. Et la main qui m'a battu l'était aussi. Cela s'est tellement bien passé que ça n'aurait pas été mieux même en truquant les cartes”.
*Hooks ne se rappelle plus les déal exacts de la dernière main et la seul chose que montre les archives sont que Hooks avec J♣9♣ a perdu face à Roberts avec J♠J♥.
Finir second du Main Event des WSOP traumatiserait plus d'un joueur,mas pas Hooks. Pour lui, ce n'était qu'une question d'argent et le deal lui apportait une belle somme.
“C'est ce qui m'importait plus que tout. Certains préféreraient un bracelet à un million de dollars” explique Hooks à propos du bracelet. “Je n'arrive pas à croire à l'ego de certains joueurs. Tout ce que Sailor et moi voulions, c'était l'argent. Changeons de sujet, vous voyez ce que je veux dire, ces bons dieux de trophée”.
Bookmaker à Dallas et de mauvaises fréquentations
Hooks passa aussi une année à travailler pour le Flamingo sous la direction de Sam Boyd. Un nuit, Hooks était chez lui (dans un appartement appartenant à Boyd) et, après une longue journée de travail, il décida d'aller jeter un œil à l'action sur les tables de poker. La table high stakes avait déjà cassé à cette heure, mais Boyd s'était attardé dans l'espoir de refaire une partie de ses pertes.
“Allez Hooks, tu pourrais aussi bien prendre le reste” dit-il. Hooks pris un siège et ne mit longtemps à délester son patron de ses 60.000$ restants – son plus gros gain. A titre de comparaison, la plus grosse perte de Hooks est de 76.000$ au craps – une performance due à un mélange d'alcool et de femme infidèle.
Etre si loin de son foyer et de sa famille pesait sur Hooks. “Je crois que j'avais la nostalgie de mon chez moi. Ma famille s'en était retournée et à leur âge, ils avaient besoin de leur père. Ils ne voulaient pas venir à Vegas. Je devine que j'aurais dû les faire venir, mais je ne pouvais pas élever une famille en n'étant pas avec eux. Mon père m'a appris cela”.
Avec la bénédiction de Benny Binion, Hooks retourna à Dallas où il ouvrit un business de paris et de craps, une affaire fructueuse pour Hooks qui mit en pratique le savoir acquis à Vegas.
“Je faisais fermer les portes à 2 heures du matin. Ainsi, les maris ne pouvaient pas rester toute la nuit et faire des problèmes. J'essayais d'avancer sur les questions légales” explique Hooks.
Bien sûr, la triche et la menace de vol étaient toujours présents. “Je n'étais pas avec eux, mais je n'étais pas contre eux” explique Hooks à propos des tricheurs. “Ils avaient la courtoisie de s'en aller quand j'étais présent. Il y avait de bons gars, même s'il y a de mauvaises gens partout”.
L'un de ces mauvais garçons était R.D. Matthews, un associé de longue date de Binion, ayant trempé dans les affaires de Cuba et ayant été impliqué dans l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy comme associé de Jack Ruby [l'assassin de [B]Lee Harvey Oswald[/B]]. Par respect, Hooks versait à Matthews 25% de ses profits et en retour recevait sa protection.
“Le plus redoutable des porte-flingues, mais quand il a su que je connaissais les Binion, plus personne en me regardait de travers” explique Hooks en souriant. “Il est venu jouer un soir, posant son pistolet sur la table. Il était plus saoul que l'enfer. Nous jouions en five-card draw lowball et il tirait trois cartes (rires). Chaque vendredi, je lui donnait 25%” dit Hooks d'un ton neutre – c'est ainsi que cela marchait.
PokerStars.fr : Bonus cash 20€ gratuits
Téléchargez Pokerstars avec le code marketing FRENCHPOKERNEWS pour participer aux freerolls mensuels exclusifs. Utilisez le code BLUFF lors du premier dépôt sur la salle pour recevoir un bonus de 20€ en cash et cinq tickets Privilèges donnant accès à cinq tournois gratuits doté de 1.000€.
