Choisir d'être joueur de poker professionnel selon Taylor Caby

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10 Avr 2011 5 min à lire Dernière mise à jour 18 Jan 2012

Taylor Caby fut l'un des premières stars à émerger du poker en ligne où il est devenu célèbre sous le pseudo "Green Plastic". Devenu joueur professionnel à une époque où il n'y avait encore aucun précédent, Taylor Caby a dû trouver son chemin lui-même parmi les obstacles pour arriver à réussir à vivre du poker.

Selon vous, quelles sont les choses importantes à considérer lorsque l'on envisage de quitter son emploi pour vivre du poker ?
Je pense que le plus important est d'avoir fait ses preuves et de disposer d'une bankroll confortable. Mais ce n'est pas suffisant. Avoir une bankroll confortable cela comprend l'argent pour les dépenses quotidiennes pour 6 à 12 mois, séparé de sa bankroll poker, et bien sûr une bankroll poker très large, pouvant supportant des swings typiques au poker. Avoir fait vos preuves, cela suppose d'avoir gagné assez pour vivre quelque soit le type de jeu que vous prévoyez de pratiquer et cela sur un échantillon significatif. Par exemple en cash game, un échantillon significatif serait probablement 250.000 mains ou plus avec un winrate qui permette un niveau de vie confortable. Pour les tournois, je n'en ai aucune idée, en tournoi je suis un perdant professionnel [rires]

Quelles sont les erreurs que vous voyez chez les personnes expérimentées une fois qu'elles ont débuté leur carrière au poker ?
Les gens imaginent que tout va se passer aussi bien que lorsqu'ils ont connu leurs premiers succès. Cela peut impliquer différentes choses : dépenser de l'argent dans des choses inutiles, devenir paresseux et prendre de mauvaises habitudes de grind, devenir paresseux et cesser d'améliorer son jeu. Il y a des choses moins évidentes comme les jeux non rentables, les paris sportifs, les prostituées, les dépenses inutiles, mais la plupart savent maintenant éviter ces erreurs. Supposons que vous gagnez 10.000$ tous les mois pendant les trois premiers mois en tant que pro. Vous ne devriez pas croire que ce sera toujours ainsi. Vous pouvez simplement avoir eu un "good run" ou jouer mieux parce que c'est nouveau et excitant.

Les erreurs les moins évidentes sont celles que vous mentionnez en premier. Le poker évolue si vite, surtout de nos jours, que ne pas faire progresser son jeu est vraiment risqué. Après quelques mois de grind, cela peut devenir monotone et conduire à y passer moins de temps et/ou jouer de manière non optimale. Quel est votre conseil pour lutter contre cela ?
La meilleure chose est d'avoir d'autres activités que le poker pour se divertir. Ne devenez pas une personne à une seule dimension juste parce que vous êtes gagnant au poker. Prenez des vacances une ou deux fois par ans où vous ne jouerez pas du tout au poker. Ayez des hobbies que vous pratiquez régulièrement et qui n'ont aucun rapport avec le poker. Trouvez de nouvelles manières de vous motiver, comme gagner 100.000$ pour vous offrir quelque-chose que vous désirez. Apprenez à reconnaître quand vous ne jouez pas votre "A game". Personne ne joue son meilleur jeu en permanence. Admettez le et cessez alors de jouer.

C'est plus facile à dire qu'à faire. Il est difficile de se quitter la table, particulièrement lors d'une session perdante. Comment apprendre à reconnaître que l'on ne joue pas son A game ?
Je déteste perdre et cela m'énerve vraiment. Quand je vois que je commence à m'énerver, je me dis "OK si je m'énerve davantage, je quitte". Je me donne une chance d'inverser la tendance, mais si je n'y arrive pas, je cesse de jouer immédiatement. Vous devez être honnête avec vous-mêmes. C'est la chose la plus importante. Les gens pensent toujours qu'ils sont meilleurs qu'ils ne le sont réellement. Au poker, vous devez être honnête avec vous-mêmes 100% du temps. Si vous l'êtes, c'est facile de quitter une session quand vous êtes en tilt.

Tout ceux qui se lancent dans le poker ne suivent pas vos conseils de prudence. Si quelqu'un a fait ses preuves, mais qu'il gère mal sa réussite et finit ruiné, comment lui conseilleriez-vous de se reconstruire une bankroll ?
Je leur conseille de se bâtir une bonne réputation et un bon réseau d'amis, ainsi ils pourront se faire financer. Mais vous ne devriez jamais en arriver au point où vous êtes "broke". Si vous êtes proche de la banqueroute, redescendez [de limite]. C'est un sujet à propos du quel beaucoup de gens sont trop fiers, mais c'est une erreur.

Pour les joueurs fructueux qui ont bâti une fortune, quels sont les moyens de se diversifier et de continuer de gagner de l'argent en dehors du fait de jouer au poker ?
Je dirais fonder CardRunner probablement. Je plaisante [rires]. Je veux dire plus sérieusement, ne rien faire de stupide. Cela semble une évidence, mais c'est très important. Concentrez-vous sur ce que vous connaissez : le poker. Si vous avez de bons amis auxquels vous faites confiances, financez les au poker, mais en dehors de cela, je réinvestirais dans ma propre bankroll et confierais le surplus d'argent à un professionnel, jusqu'au jour où vous aurez assez d'argent pour apprendre vous-même ce qui touche à l'investissement. Ce qui n'est probablement pas la meilleure chose à faire car si vous confiez votre argent à quelqu'un d'autre, vous pouvez facilement avoir 5 à 7% d'intérêt sur le long terme sans mal de crâne.

Quels sont les meilleurs et pires aspects dans la vie d'un joueur de poker pro ?
La meilleure partie, c'est la liberté – financière, personnelle, etc. Rien ne vaut cela selon moi. Le pire aspect, c'est le stress. C'est beaucoup plus stressant et isolateur que ne peut l'imaginer quelqu'un qui n'a jamais pratiqué.

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