Stratégie du jeu de poker Omaha - Le danger du Provisoirement Max
Tony est un joueur régulier en ligne et en salle qui vit en Angleterre. Il joue principalement au Texas Hold'Em et à l'Omaha (Hi-Lo également) en limit, pot limit et no limit, en parties d'argent et en tournois. Il nous fait un compte rendu sur sa longue expérience passé aux tables de Omaha.
Introduction basique sur la pratique du jeu de Poker Omaha
Il est fréquent qu'une faible main à l'Omaha devienne plus forte au flop, au turn ou à la rivière, à l'inverse le même flop peut diminuer le potentiel d'une plus belle main de départ d'un autre joueur. A cause de ces différentes fluctuations, de nombreux joueurs vont payer pour voir la suite, peu importe combien cela leur coûte en negligeant parfois les cartes qu'ils ont en main. Certains joueurs sont convaincus que la possibilité de s'améliorer est une raison suffisante de payer une relance, et parfois même un pot, avant le flop.
Cette façon de jouer est médiocre, comme je l'ai précédemment expliqué, mais vous devez accepter le fait que de nombreux joueurs agissent ainsi et vous y préparer. L'une des principales erreurs, existe après l'ouverture du flop, il s'agit principalement du jeu "provisoirement max".
Une possibilité n'est pas une raison pour perdre
L'Omaha est un jeu qui entraîne de grand renversements de situations, car les joueurs ont quatre cartes en mains et qu'ils en choisissent deux, afin de se constituer la meilleure main. A chaque tour de relance, au fur et à mesure que les cartes apparaissent au board, les deux cartes que vous utiliser pour faire le meilleur jeu peuvent changer. C'est un point essentiel qui est totalement absent du Texas Hold'em où vos êtes coincés avec les deux cartes qui vous sont distribués, bien qu'une carte puisse suffire pour gagner un coup à ce jeu de poker.
Vous vous dîtes que le Texas Hold'Em vous permet de choisir 2, 1 ou 0 cartes sur les deux que vous avez en main (ce qui fait quatre "combinaisons"), alors que l'Omaha vous propose d'en choisir deux sur quatre (ce qui fait six combinaisons). Cependant, utiliser 1 ou 0 cartes au Texas Hold'Em diminue vos possibilités de remporter un pot alors qu' à l'Omaha chacune de vos six combinaisons ont le même potentiel puisque vous utilisez toujours deux cartes de votre main, et vous seul, puisqu'elles ne sont pas partagées par les autres joueurs.
Le fait d'augmenter au maximum les possibilités de faire une bonne main à l'Omaha, ne doit pas faire perdre de vue que cette "bonne main", est tout à fait relative. Selon les standards du Texas Hold'Em, un brelan ou une quinte sont des bonnes mains, souvent gagnantes. A l'Omaha, ces mains perdent généralement à une table pleine, particulièrement aux parties de Limit où les joueurs payent pour voir, avec souvent la chance de leurs côtés.
Au jeu de poker Omaha vous pouvez connaitre une joie de courte durée
Il n'est pas rare qu'un joueur touche au flop le jeu max, celui que personne ne peut battre, pour l'instant. Disons que vous êtes à une table d'Omaha pot limit et décidez de jouer avec une main solide comme J♠10♦9♦8♠. Vous relancez du montant du pot avant le flop, afin d'éliminer autant que possible les mains plus faibles. Trois joueurs payent votre relance. Ce qui veut dire que personne n'a rien d'exceptionnel comme AAxx ou ARRD, car même sans être des joueurs particulièrement agressifs, ils auraient probablement fait une grosse sur relance. Le flop vient Q♣9♣K♥. Vous avez touché une quinte max avec J♠10♦ en main, et votre jeu ne peut être battu pour l'instant. La question qui se pose alors est comment jouer ce coup.
En préliminaire, un distinguo entre le Texas Hold'em et le Omaha à ne pas perdre de vue
Au Texas Hold'Em, si vous touchez une quinte max au flop, vous pouvez être tenté de la jouer en douceur, avec encore quatre joueurs dans le coup et en priant pour qu'aucun trèfle n'apparaisse au turn. En gardant cela à l'esprit, vous penser plus prudent de faire une forte relance afin de faire payer le prix fort à un joueur le droit de toucher sa couleur ! Tout dépend des risques que vous pensez pouvoir prendre par rapport aux bénéfices que vous pouvez espérer en retirer, en prenant en considération les habitudes des autres joueurs à payer les relances. La stratégie de ces deux variantes de poker doit toujours être adapté à la force de vos mains, présentes et à venir.
A l'Omaha, la question ne se pose pas de savoir si quelqu'un cherche à toucher la couleur ou la quinte supérieur, c'est une quasi-certitude. Tous les joueurs qui ont deux trèfles en main seront intéressés, même s'ils devraient se méfier des trèfles de plus petites valeurs. Tous les joueurs ayant en main AVxx, A10xx, V7xx, 10 7xx, 76xx, 75xx ou 65xx, peuvent tenter une plus petite quinte, alors que 10 7 et 7 6, sont les seules mains offrant des tirages des deux bouts. Certains de ces joueurs qui ont des tirages de quintes inférieurs ne payeront probablement pas une relance.
Le pire pour vous serait qu'un joueur ait en main AV ou A10 ou une des paires suivantes RR, DD ou 99, sans parler de RD, R9 ou 98. Les mains avec un as battant votre quinte au roi. Les autres pouvant toutes se transformer en full. Alors que tous les joueurs avec deux trèfles en main risquent de toucher une couleur. Et en fin de compte, un autre joueur peut également avoir V10 en main. S'il a en plus une dame, un roi ou un as, les choses ne vont pas pour le mieux en ce qui vous concerne.
Tout cela pour dire qu'avant même que l'on arrive a turn, vous ne devriez pas réussir à vous débarrasser de beaucoup de vos adversaires en relançant du pot. Il existe tout simplement trop de tirages qui battent votre main, et cela en imaginant une seule carte de plus au board. Et il y en a encore deux à venir ! L'Omaha est un jeu de tirages, beaucoup plus que le Texas Hold'Em. Avec quatre bonnes cartes en main, un joueur peut se retrouver dans l'enviable position au flop, d'avoir encore vingt cartes dans le paquet pour améliorer sa main. Dans une partie de pot limit, il serait préférable de faire une sur-relance de la hauteur du pot, parce que vous pouvez toucher une main qui en vaut la peine, avec encore deux cartes à venir au board. Une sur relance du pot aurait également pour intérêt de semer de sérieux doutes dans l'esprit de vos adversaires en vous donnant ainsi des chances supplémentaires de les voir passer.
Votre main de Omaha disséquée par un exemple concret
Prenez comme exemple la main précédente, {Vs}10♦9♦8♠. Disons que les blinds sont de $1/$2. Deux joueurs ont payés $2, ce qui fait un pot de $7. Vous relancez pour un total de $11. Quatre joueurs vous payent, y compris les joueurs de petite et grosse blind. Le pot est donc maintenant de $44 et vous avez la position. Jusqu'à présent tout va pour le mieux. Votre tapis s'élève à 250$ à ce moment précis.
Au flop Q♣9♠K♣, vous avez la quinte max. Il y a quatre joueurs qui ont payés la relance du pot avant le flop et ils ont tous effectués un check avant vous. Et là encore, vous devez réalisez que votre main est potentiellement faible, pas forte ! Il y a très peu de cartes dans le paquet qui peuvent améliorer votre main. Inversement, il est possible que les autres aient beaucoup de cartes à tirer pour toucher une quinte supérieure, une couleur ou mieux encore.
Si vous procédez à un check, vous les laissez améliorer gratuitement. Si vous relancez de 44$ et s'il ne vous reste pas plus de 15$ après avoir misé, vous risquez d'être sur relancé du montant de votre tapis par un joueur agressif avec un superbe tirage, et il peut tout à fait être favori avec encore deux cartes à venir. Payerez-vous une telle relance ? Vos chances sont plutôt marginales à moins qu'il ait tenté de vous bluffer.
Il vous reste l'option intermédiaire, une relance pour évaluer la situation. Si vous relancez d'un tiers du pot, disons $15, les joueurs qui n'ont rien touché au flop et n'ont pas vraiment de tirage passeront. Des joueurs passifs peuvent également vous payer avec de beaux tirages, vous permettant ainsi de voir si le turn est une carte dangereuse pour vous ou non. Si vous êtes relancés après votre mise de $15 au flop, cette relance sera au maximum de $89 ($15 payé + le pot de $74). D'une certaine façon, ça n'a pas beaucoup d'importance parce qu'il est probable que vous finirez tous les deux à tapis avant la rivière si vous continuez à miser, à moins que l'un de vous deux, ou les deux, aient de gros tapis.
Le fait que le joueur vous sur relance devrait vous inspirer de la méfiance. Soit il a de super tirages, soit il tente un gros bluff. C'est peut-être aussi un peu des deux, un semi bluff.
Je ne vous dirai pas quoi faire à ce moment là, car cela dépend de vous. Soit vous préférez passer et êtes heureux d'avoir perdu uniquement $26 au lieu de perdre plus de $200. Soit vous persistez et espérez que la chance soit avec vous et que votre main tienne bon en gagnant ainsi un pot de plus de $500. Voici les écarts à une table de pot limit Omaha.
Conclusion sur la meilleur stratégie à adopter à l' Omaha
Ce que nous mettons en lumière c'est que les mains «provisoirement max » sont dangereuses. Toucher le meilleur jeu au flop peut vous conduire à l'accident, si de nombreux tirages sont possibles pour les autres joueurs. Tout particulièrement si les autres cartes que vous avez en main ne vous laissent pas beaucoup d'espoir d'amélioration. Dans l'exemple précèdent, les autres cartes que vous aviez en main ne vous permettaient que des tirages de quintes inférieures et vos couleurs n'étaient pas sortis. En fin de compte, vous aviez peu de cartes à venir pour améliorer, excepté bien sûr, un miracle.
Ne surestimez donc pas vos mains et ne pensez pas que le jeu s'arrête au flop. Pensez à évaluer vos améliorations possibles et surtout les possibilités qui s'offrent à vos adversaires. Soyez à la fois ingénieux tout en gardant une réserve de prudence. En fait si vous jouez souvent vous serez gagnant en économisant sur vos pertes plutôt qu'en voulant forcer la victoire. Adopter la stratégie au long terme est ce qu'il y a de plus censé au poker .
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