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Stratégie poker : Bluffer en étant le relanceur initial

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Jeremie B.
7 min à lire
Stratégie poker : Bluffer en étant le relanceur initial

Pour beaucoup de joueurs, le bluff est l'essence même du poker. Pourtant, nombre de bluffs échouent, laissant entendre un "Mais comment a-t-il pu me payer !" alors que l'adversaire ramasse le pot. Réussir un bluff est avant tout une question de crédibilité.

Cet article va aborder différentes formes de bluffs, basiques ou plus complexes, avec objectif de mettre en avant les critères à prendre en compte pour bluffer de manière crédible en étant le relanceur initial. Notez que les exemples ci-dessous supposent des adversaires suffisamment compétents pour savoir passer une main et que certains des moves décrits seront perdants sur les plus bases limites.

Le bluff préflop : squeeze, limp-reraise et le cold 4-bet

Le premier tour d'enchères se déroule préflop et il devient déjà possible de bluffer. Bluffer préflop est intéressant pour varier ses mains de départ et, par exemple, représenter un brelan floppé là où l'on n'a qu'un tirage couleur. Si après avoir sur-relancé préflop AK, AQ ou AJ, vous floppez une top pair top kicker sur un flop hauteur As et que votre adversaire passe systématiquement dès que vous misez, il devient profitable de sur-relancer davantage de mains préflop.

Le squeeze
La principale erreur est de voir des joueurs jouer différemment selon qu'ils ont une main faite ou qu'ils sont en train de bluffer. Attention ! Quelles que soient vos cartes, le jeu préflop compte pour la mise en place de votre bluff. Voici un exemple de squeeze préflop, sans doute la forme de bluff la plus simple.

Exemple 1
Villain 1 est UTG et joue un poker standard. Il aime assez 3-bet en position.
Villain 2 est UTG +1 et joue plutôt serré. Il 3-bet avec AQs+ et 99+.

Hero est bouton avec 79

Preflop :
Villain 1 raise à € 20
Villain 2 call € 20
* les autres joueurs passent*
Hero raise € 75
Villain 1 ....

Ici, le bluff est clair : on ne sur-relance pas pour la force de notre main pour la position. La plupart du temps où vous relancerez dans ce type de configuration, vous aurez une main très forte. Vous serez crédible car vous relancez contre le joueur qui a ouvert UTG et parce que celui qui a suivi est serré.

L'inconvénient dans ce genre de situation est que l'on ignore ce que va faire le relanceur initial. S'il paye, il donnera une cote favorable à Villain 2 – et sera donc hors de position relativement à deux joueurs pour jouer post-flop. L'on peut donc penser qu'il passera avec une bonne partie de sa range.

Bien sûr, ce type de bluff ne doit pas être réalisé à chaque fois que l'occasion se présente : beaucoup de joueurs réguliers savent ce qu'est un squeeze. A noter également, si Villain 1 nous paye 100% du temps avec un monstre, faire un continuation bet sur le flop est EV-.

Limp reraise
Tout le monde a déjà vu cela : un joueur limpe UTG, un autre relance et quand la parole revient au joueur UTG, celui-ci sur-relance. La grande majorité du temps, cela est fait avec KK/AA. Quand vous ferez un limp-reraise avec des connecteurs assortis, vous représenterez donc une grosse main préflop. Ainsi, votre main sera parfaitement déguisée si vous touchez une quinte ou une couleur et vous aurez plus de chances de la rentabiliser. Un avantage est aussi de pouvoir jouer AA/KK de la sorte par la suite. L'important est de réaliser que cette configuration, si votre continuation bet est payé au flop, votre adversaire a très probablement une main qui bat AA/KK. Faire un second continuation bet turn est donc peut avisé.

Le 4-bet hors de position
Je pense que le 4-bet bluff préflop l'un des plus dangereux. Supposons qu'un joueur comme Villain 2 ouvre préflop et un joueur comme Villain 1 sur-relance au bouton. Que faites-vous ? Sur-relancez à nouveau ! Cela revient à une sorte de squeeze mais qui montre encore plus de force. Pour ma part, je ne fais ce move qu'en big blind et de préférence contre un joueur loose au bouton. Dans ce type de situation, il y a beaucoup de dead money dans le pot et c'est un crime de ne pas tenter de s'en emparer de temps à autres.

Le bluff post-flop : c-bet, check-raise et 3-barrel

Le continuation bet au flop
Le continuation bet (c-bet) est connu de quasiment tout le monde. C'est un moyen très simple et efficace de bluffer … à condition de rester crédible. Il ne suffit pas de faire un continuation bet sur n'importe quel flop mais de bien choisir ses spots.

Si le flop est riche en tirages, qu'il a probablement amélioré la range de l'adversaire et que vous n'avez qu'une hauteur Valet, il vaut mieux ne pas c-bet et choisir de check/fold. L'avantage est que vous obtiendrez davantage de respect lors de vos c-bets ultérieurs.

Bluffer sur les flops riche en tirages n'est pas conseillé. Même si votre adversaire croit que vous avez une bonne main, il sera souvent tenté de suivre pour compléter son tirage. Il arrive parfois de voir ses continuation bets être sur-relancés. Faire un nouveau c-bet turn n'est envisageable que contre les joueurs qui ont clairement une tendance à relancer les c-bets fréquemment.

Check-raise avec une petite paire
La plupart des joueurs de cash game en 6max relance n'importe quelle paire depuis n'importe quelle position.

Exemple 2
Hero est UTG 55

Pre-flop :
Hero raise € 20
Villain 1 call € 20
Villain 2 call € 15 (BB)

Flop : 273
Villain 2 Check
Hero Check
Villain 1 mise € 55
Villain 2 Fold
Hero raise € 155
Villain 2 fold ..

Evidemment, pour tenter un check-raise, il faut savoir que Villain 1 va miser très souvent.

S vous faites un continuation bet sur ce type de flop, la plupart des joueurs vous payeront avec 7xXx et n'importe quelle pocket pair (avec ou sans brelan floppé) car il est probable que vous n'ayez rien touché sur ce flop. Faire un check-raise représente une main énorme comme AA, KK ou 77. Cela forcera vos adversaires à passer avec la très grande majorité de leurs mains. A l'inverse, si vous êtes payés, vous pouvez être à peu certain d'être battu.

Un avantage de taille est qu'en checkant, l'on peut voir les deux autres joueurs parler avant nous. S'ils montrent trop de force, nous aurons au moins fait l'économie d'un c-bet – environ 10 big blinds.

2-barrel sur la turn
Le 2-barrel turn signifie effectuer un second continuation bet sur la turn, après que celui flop a été payé. C'est juste un c-bet qui montre plus de force que le premier. Il est préférable de faire un second barrel turn en ayant quelques outs (pour une quinte ou une couleur). L'inconvénient de ce move est qu'il fait grossir rapidement le pot.

Savoir quand et s'il est profitable de c-bet à nouveau la turn est un sujet complexe, mais l'on peut donner quelques conseils. D'abord, faire un second barrel turn sur un flop hauteur As sans tirage est hors de question. La probabilité d'être face à une top paire ou mieux est trop grande. Je préfère donc 2-barrel sur les board riches en tirages. En effet, si l'adversaire a un brelan ou un gros tirage, il va souvent sur-relancer mon c-bet au flop. La plupart des mains qu'il n'aura pas sur-relancées au flop ne payeront pas un 2-barrel très souvent.

Pour 2-barrel, il est préférable d'avoir une main avec un Ax : un As peut toujours tomber, il peut parfois servir de blocker et même gagner contre les tirages couleurs ratés. Cela reste marginal, mais c'est mieux que rien. De plus, cela permet aussi d'utiliser les As comme scare card lorsque l'on n'en a pas en main.

Check-raise la turn
Le check-raise turn est un move délicat, qui peut coûter très cher quand il est fait au mauvais moment. Souvent, un check-raise turn sera un check-raise all-in si le pot est déjà important. Cela fonctionne souvent mieux sur les flops sans tirages, dans la mesure où beaucoup de joueurs continueront à payer avec un tirage et où certains payeront même un check-raise all-in avec un tirage couleur max.

Exemple 3
Hero est UTG AK
Villain est BTN

Pre-Flop :
Hero raise € 20
Villain call € 20

Flop : 922
Hero C-bet € 30
Villain call € 30

Turn : 5
Hero Check
Villain Bet € 80
Hero Raise All in

Un check-raise all-in sur ce board va fonctionner assez souvent. Les seules trois mains qui peuvent payer ce all-in sont 22, 99 et 55. L'adversaire peut miser avec un 9x ou une pocket pair inférieure aux Dix. Il payera rarement ce all-in, car vous pouvez très bien avoir QQ ou mieux. Bien sûr, parfois l'adversaire aura un full, voire un carré. Mais rappelez-vous que l'on jouerait de la même façon s'il avait 8x8x.

3-barrel bluff
Oh ! Pour beaucoup de joueurs, c'est une chose ne pas faire ! Mais il s'agit d'un si joli bluff que je ne résiste pas à vous en parler. Le3-barrel bluff est le plus efficace quand les tirages ne rentrent pas et qu'un As ne tombe pas. La plupart du temps, vous n'êtes pas censé 2-barrel avec seulement hauteur As, voudrez avoir au mons AA ou une double paire.

Ce bluff doit représenter beaucoup de force. Nombre de joueurs se sentiront pot committed et chercheront un prétexte pour payer avec une main marginale, car le pot est devenu trop gros. Il est difficile de trouver de bonnes configurations pour 3-barrel bluff, même sur les plus hautes limites.

C'est fini pour ce qui concerne les bluffs en tant que relanceur initial. Nous ne pouvions pas traiter de chacun d'eux de manière extensive, mais nous avons donné un bon aperçu global. La seconde partie de cet article expliquera comment bluffer le relanceur initial.

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Jeremie B.

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